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Emigration : Des jeunes veulent toujours partir en Europe

Publié le vendredi 12 janvier 2007 à 07h24min

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Avec le thème ’’Le Burkina Faso face à la mondialisation : un autre Burkina est possible’’, le Forum social de ce pays d’Afrique de l’Ouest a fait de l’immigration des jeunes un sujet capital.

Selon François Traoré, l’un des leaders du forum qui s’est réuni à Ouagadougou, à la fin-décembre à Ouagadougou, ’’Les jeunes quitteront les campagnes si rien n’est fait pour rémunérer leur travail à sa juste valeur’’.

Traoré, qui est également président de la Confédération paysanne du Burkina et de l’Association des producteurs de coton africains, qui se battent pour une juste rémunération du coton africain en dénonçant les importantes subventions accordées notamment aux cotonculteurs américains. Le Burkina Faso est le premier producteur de coton en Afrique subsaharienne, avec quelque 600 000 tonnes par an.

Mady Daboné, 30 ans, est probablement un de ces jeunes Burkinabè qui sont décidés à quitter leur pays pour émigrer vers l’Europe. Sous un soleil de plomb, il attendait, très tôt un matin à la gare routière de Ouagadougou, l’autobus qui relie quotidiennement son village Begdo, situé dans l’est du Burkina Faso et à 220 kilomètres de la capitale.

Il attendait de l’argent pour l’obtention de son visa pour l’Italie, pour laquelle des ’’démarcheurs officieux’’ ont promis de l’aider. Daboné, qui n’a pas eu la chance d’aller à l’école, est obnubilé par le voyage en Europe.

Dans son village, plusieurs jeunes sont partis en Europe depuis longtemps et ont réalisé d’importantes infrastructures (maisons et boutiques) au pays pour leurs parents et la collectivité. Venu à Ouagadougou l’année dernière, à la recherche d’une meilleure situation, Daboné, tient à partir en Europe et rêve de ’’faire beaucoup d’économies pour revenir se marier, construire une villa pour les parents et ouvrir une boutique’’.

’’De toutes façons, en restant ici, c’est la misère, je préfère tenter l’aventure comme mes amis d’enfance. J’en ai une vingtaine en Italie et en Espagne. Ils ont tous réussi, même s’ils ont souffert au début’’, déclare-t-il à IPS.

Malgré les images télévisées des drames liés à l’immigration clandestine, beaucoup de jeunes, comme Daboné, rêvent toujours de rejoindre l’Europe.

L’Italie via la Libye

’’Les jeunes sont attirés par l’Europe et croient dur que c’est là-bas que se trouve le bonheur. Ils sont prêts à débourser des millions, voire à risquer leur vie pour atteindre leur but’’, explique à IPS, Alidou Koné, un chercheur en économie agricole à Ouagadougou.

Pourtant, le village de Sampéma, situé dans la même région que celui de Daboné, a été endeuillé en juillet 2006, par la mort de 11 de ses enfants en pleine mer, au large de la Sicile, dans le sud de l’Italie. Agé de 36 ans, marié et père de quatre enfants, Seyba Diabo, qui désirait rejoindre l’Italie, par la Libye, faisait partie des victimes.

’’Il voulait partir car il avait des difficultés à joindre les deux bouts, surtout qu’il avait une famille forte de quatre personnes et aussi parce qu’il avait des amis qui ont quitté le village pour l’Europe. Il comptait travailler dans des champs de tomates en Italie’’, indique son frère Seydou Diabo. La disparition tragique de Diabo a beaucoup ému ses concitoyens lorsque la nouvelle a été publiée par la presse locale.

Les filières d’immigration via la Libye pour l’Italie, et via l’Algérie et le Maroc pour l’Espagne -en passant par le Mali et le Niger - sont les plus utilisées par les Burkinabè, selon une source anonyme des services de sécurité, à Ouagadougou.

Un candidat burkinabè à l’immigration, qui a requis l’anonymat et avait été refoulé en 2004 en Libye, alors qu’il visait l’Italie, a expliqué à IPS : ’’Dans un premier temps, tous les candidats à l’immigration ont déboursé chacun 1.200 dollars. Les groupes se composaient de presque toutes les nationalités ouest-africaines, et on pouvait avoir une vingtaine de personnes par passeur’’.

Du fait de l’exode des campagnes vers les villes, ’’les zones désertifiées du Sahel se sont vidées au profit des régions côtières africaines qui attirent une grande partie des migrants. Les migrations intra-régionales sont un relais pour l’aventure vers l’Europe’’, souligne Koné.

Des projets pour retenir les populations

’Ces jeunes ruraux, en arrivant dans les centres urbains, ont cru qu’ils allaient y réussir facilement. Et quand ils se retrouvent confrontés à la pauvreté, leur seule alternative est de partir pour l’Europe, quel que soit le prix à payer’’, estime Ibrahim Kinda, un sociologue à Ouagadougou, citant Alfred Sauvy : "Si les richesses ne vont pas où sont les hommes, les hommes iront où sont les richesses".

’Pour les jeunes surtout, c’est dur de vivre dans leur pays parce qu’il n’y a pas de perspectives, et le travail se fait de plus en plus rare’’, confie à IPS, Théophile Ouédraogo, membre de la Confédération paysanne du Burkina, qui participe au Forum social du Burkina.

Pourtant, selon le ministère de l’Agriculture, ’’Le Burkina Faso dispose d’un potentiel de superficies aménageables de plus de 500.000 hectares dont à peine 40.000 sont effectivement aménagés, soit moins de 10 pour cent’’.

Le gouvernement burkinabè affirme avoir lancé des programmes qui offrent des opportunités aux jeunes ruraux dans l’agriculture et des perspectives d’emplois aux jeunes citadins. Par exemple, le Burkina Faso, a été déclaré éligible au programme d’aide américaine du ’Millenium Challenge Account’ en novembre 2005, et recevra, en 2007, un financement d’environ 500 millions de dollars.

L’économiste Bissiri Joseph Sirima, qui dirige ce programme, a déclaré à IPS : ’’Nous avons effectivement fait le tour du Burkina Faso. Nous avons recensé les priorités et nous avons rédigé un programme soutenu par des projets issus des priorités des populations. Et si l’on veut lutter efficacement contre la pauvreté, il faut tenir compte de l’agriculture’’.

Par ailleurs, un projet d’appui aux filières agricoles, sylvicoles et pastorales sera lancé cette année, grâce à un appui financier de la Banque mondiale, d’environ 60 millions de dollars. Ce projet vise à accroître la production et la compétitivité des produits burkinabè de ces trois secteurs sur le marché national, sous-régional et international, selon le gouvernement. Il passe par le développement des performances des filières sélectionnées (sésame, oignon, mangues, maïs, niébé, volaille, bétail-viande, coton), et des infrastructures d’irrigation et de commercialisation.

’’Les superficies des bas-fonds peuvent permettre de quadrupler les productions à travers les 78.000 hectares dans le sud-ouest et 596.000 hectares à l’ouest. Avec de telles superficies, le Burkina Faso pourrait augmenter considérablement sa production et réaliser ainsi des bénéfices annuels additionnels estimés à 160 millions de dollars’’, explique à IPS, Martin Ouédraogo, un cadre du ministère de l’Agriculture.

Forum social mondial de 2007

Près de 80 pour cent des 13 millions de Burkinabè vivent dans des zones rurales, et près de 51 pour cent d’entre eux vivent en - dessous du seuil de pauvreté, avec moins d’un dollar par jour, selon des estimations officielles.

Selon l’Institut national des statistiques du Burkina, le principal foyer de départ pour l’immigration est le milieu rural qui fournit 86 pour cent des migrants, et la première destination est la Côte d’Ivoire - avant le Gabon, l’Europe et les pays du Golfe. Les 90 pour cent des immigrés ont moins de 35 ans et sont célibataires pour la plupart.

Pascal Ouédraogo de l’organisation non gouvernementale basée à Ouagadougou, ’’Laafi’’ (ou bien-être en langue mooré), qui a participé au dernier Forum social mondial (FSM) de Bamako en 2006 et qui sera au FSM 2007, ce mois-ci à Nairobi, déclare ne pas comprendre ’’pourquoi les jeunes veulent forcément se tourner vers l’Europe pour réaliser leurs ambitions’’.

’’L’amélioration des conditions de vie et la diversification des opportunités économiques dans les zones rurales sont des moyens d’enrayer la migration vers les grandes villes et l’Europe’’, affirme-t-il, souhaitant que ’’l’immigration des jeunes soit au centre des discussions au FSM de 2007’’.

’’Quand la Communauté européenne décidera qu’il est juste et bon que l’Afrique protège ses filières de productions agricoles pour parvenir à la souveraineté alimentaire, nos jeunes n’auront plus besoin de quitter les campagnes’’, soutient Raoul Tiendrébéogo, militant de la Coalition des organisations de la société civile pour un développement durable et équitable, basée à Ouagadougou.

Il estime également que le Forum social mondial de 2007 ne peut occulter la question des Accords de partenariat économique (APE) entre l’Union européenne et les 79 pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP). Les APE sont prévus pour entrer en vigueur en 2008 pour être conformes aux règles de l’Organisation mondiale du commerce. Les APE devraient remplacer l’Accord de Cotonou signé en 2000 au Bénin, dont les termes préférentiels sont plus avantageux pour les pays ACP.

Tiégo Tiemtoré (IPS)

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Vos commentaires

  • Le 27 janvier 2007 à 14:20, par egalite En réponse à : > Emigration : Des jeunes veulent toujours partir en Europe

    Bonjour
    Il y a de cela un longtemp que vous prenez un courage qui n’est pas toujours present dans les redactions des journaux prive en afrique pour informe vos lecteur sur la situation d’un jeune burkinabe est en prison en allemagne dans la ville de nÜrnberg ,pere d’un enfant de de 11 ans cette histoire avait alord reveille la solidarite de tous ceux qui vistite votre site et meme au pays.
    selon les dernieres informations son sejour a ete renouvelle en prison ce qui me fait dire monsieur oumarou retera encore trois de plus je pense c’est deja trop.
    je demande au responsable du site de verifier son etat dans la prison car il me semble que le president de l’association des burkina dans cette ville peut nous donner tous les infos

  • Le 4 février 2007 à 23:50, par egalite En réponse à : > Emigration : Des jeunes veulent toujours partir en Europe

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    Diaspora burkinabè en Allemagne : Stop au rapatriement de Yabré Oumarou !
    vendredi 20 octobre 2006.

    Après l’histoire de Alimata Nikièma, cette burkinabè, vivant en France dont le fils a été récupéré par le mari, une autre histoire semblable est au coeur de la diaspora burkinabè en Allemagne.
    Yabré Oumarou, arrivé en 1993 en Allemagne, comme de nombreux autres émigrants fuyant la misère. Il se voit aujourd’’hui détenu en prison et confronté à la justice allemande qui se prépare à le rapatrier dans son pays natal.

    Le jour que Monsieur Yabré a convolé en justes noces avec une Allemande pour le bonheur et le pire, il s’est vu attribuer par le service d’immigration un permis de séjour de trois ans renouvelable. Ce sésame rare tant désiré par les demandeurs d’asile, les soit disant « sans papier » entraîne nombreux d’entre eux à se conduire comme « des esclaves » pire à se faire berner. C’est aussi le cas de Ibrahim, ce guinéen dont la copine Wiebke lui a soutiré plus de 7500 euros en lui promettant de l’envoyer au Standesamt, le bureau de l’état civil.

    Monsieur Yabré, en voit aujourd’hui pire. Sa fille Sophie née de l’union avec son ex.femme vit sans la présence de son père à la maison. En effet, après un an de mariage, sa femme a réussi à créer un remue-ménage dans leur foyer afin d’obtenir le divorce et de garder Sophie. Incompréhensible situation, dit Yabré. « J’ai réussi en peu de temps à trouver un emploi et nourrir ma famille à tel point que la mère de ma fille n’avait plus à toucher les aides sociales dont elle est bénéficiaire ». Les nombreux amis et voisins disent que Yabré est l’un des derniers « papas » qu’on peut incriminer.

    Pour les amis proches du couple germano-burkinabè, le comportement de la femme n’est pas compréhensible et ressemble étrangement à un mépris. A-t-elle tout juste voulu avoir un enfant métis comme le font beaucoup ? Telle est la question que posent les gens proches du dossier. Mais voilà un cas d’exemple de honte que pourrait subir un « sans papier » en Europe. Echapper à la mort dans la Méditerranée, tromper la vigilance de service de police aux Iles Canaries ou de Sevilla n’est qu’un début. Les vraies difficultés sont celles qu’on vit à l’intérieur d’un continent où la morale et le droit agonisent.

    Aujourd’hui Monsieur Yabré, sans droit de séjour après le divorce est en prison à Nuremberg avant d’être rapatrié. Il est en train d’être douloureusement coupé de sa fille Sophie de 10 ans. Une fille qui l’aime et qui ne cesse de réclamer son père. Selon Larba Nadiéba, président des Burkinabè de Nuremberg, qui rend visite fréquemment à Monsieur Yabré, la situation dans laquelle vit notre compatriote est inacceptable et tout doit être mis en oeuvre pour éviter son rapatriement au nom des droits légitimes de sa fille qui risque de perdre son père pour toujours. Cela est d’autant plus dramatique que Yabré malgré le divorce a continué à contribuer financièrement en tant que père à l’éducation de sa fille et à lui rendre visite.

    Mais malgré le droit de paternité et plus de 10 ans de résidence et son intégration, monsieur Yabré n’a pas le droit de séjour selon le service des étrangers de Lingen où il était résident.

    Les nombreuses associations, ONG et services sociaux tels que Amnesty international, The Voice forum, Afrika Rat sont à pieds d’œuvre afin que Monsieur Yabré soit réintégré dans ses droits et retrouve sa fille qui ne cesse de pleurer de l’absence de son père.

    Pour Monsieur Nadiéba, une action commune doit être entreprise pour la libération et le rétablissement de Monsieur Yabré dans ses droits. Il est incompréhensible qu’une fille soit éloignée de son père dans ces conditions. L’association des Burkinabè de Nuremberg interpelle les autorités aussi bien en Allemagne qu’au Burkina Faso, à prendre des dispositions pour éviter le rapatriement de Yabré Oumarou.

    Yabré Oumarou est joingnable à la maison de détention de Nuremberg à l’adresse suivante :
    Mannertstrasse 6
    90429 Nuremberg.
    Tel : 0911/3210

    Alex Moussa Sawadogo
    Lefaso.net
    Correspondant à Berlin, Allemagne

    Monsieur oumarou est toujourd en prison de deportation est monsieur l’embassadeur facilite la tache pour sa deportation dépuis sept mois maintanant,l’affaire se trouve encore devant les juridictions competantes et monsieur l’embassadeur au service de l’occident delivre le laissez-passer.
    Appelons tous le ministere de affaire etrangere pour denoncer cet ambassade qui ce mogue de nous et demondons leur ce que deviendra cette fille burkinabaise donc le pere sera renvoye á cause de l’embasse.Monsieur l’embasseur va contre le droit de famille en allemagne,qui oublige le pere dans son article 6 á l’education de son enfant,je ne sais pas ce que dit le code de faille au burkina cela m’etonnerait d’etre le contaire que celui de l’allemagne car c’est une loi universel.
    Monsieur l’embassadeur vous nous faitez á toute la communaute africaine residant en allemagne et partout en europe un deshonneur,une humiliation sans pareil.

  • Le 29 août 2007 à 12:43, par belinga En réponse à : > Emigration : Des jeunes veulent toujours partir en Europe

    Thème : Pourquoi les jeunes Africains veulent partir ?

    je ne saurais continuer mon entretient sans user de ce brin de politesse qui consiste à dire bonjour en tout premier lieu et ainsi donc par la suite vous souhaiter à toutes et à tous, la bienvenue dans la discussion libre et responsable qui nous réunit ici aujourd’hui croyez moi, j’en suis tout ému.

    Même si à coup sur aujourd’hui les opinions se seront pas toujours convergentes d’ailleurs c’est ce qui anime le débat, faudrait que cela se passe dans l’extrême tranquillité. Car un pays ne se construit pas dans la violence, nous avons des exemples palpables qui nous le démontrent.

    Merci en tout premier lieu aux organisateurs de ce rendez-vous. Car c’est là une fois de plus une occasion offerte à la jeunesse de part ma modeste voix de s’exprimer ce qu’au quotidien nous réclamons tant, alors il ne s’agit pas seulement d’organiser des débats, de nous écouter (nous vous en remercions d’ailleurs pour le temps que vous nous accordez) mais de mettre en exergue toutes les résolutions et promesses qu’on aura prises ou faites pendant ceux-ci.

    Le thème de ce jour est assez caractéristique de part les mots qui le composent et ainsi donc on devrait pouvoir y apporter des réponses concrètes sans avoir peur des mots car aux grands maux, les grands remèdes a t-on coutume de dire.

    Pourquoi les jeunes veulent partir, Honnêtement les choses ne sont certes pas aussi catastrophiques comme d’aucuns veulent le faire croire en afrique, mais faut dire aussi qu’elles ne sont pas non plus pour nous encourager à rester car des longs discours nous sommes désormais sourds et immunisés, des belles promesses, nous sommes désormais vaccinés ainsi donc nous avons besoin qu’au sortir de tout débat de ce type, que tout ce qui s’y sera dit soit immédiatement ou alors automatiquement appliqué et non applicable.

    Les choses ne sont pas catastrophiques comme je le disais tantôt mais arrêtons nous un temps soit peu et regardons avec objectivité où va le monde, ou va l’Afrique lorsqu’au journal quotidien de 20h Alex Mimbang ou autre Anne Marthe Mvoto( 2 vedettes du journal télévisé au Cameroun) ne nous montrent que les conséquences dramatiques d’un océan qui gronde, et qui avale ainsi les derniers espoirs, les espoirs des familles, de nos familles placés en leurs fils qui à leur tour ne voient qu’une seule issue, celle d’affronter dans un Ring les vagues de la mer pour rejoindre l’Europe que dis-je ce que nous considérons du moins la plupart comme un Eldorado.

    La question que personnellement je me pose est celle de savoir si s’expatrier, ou voyager, ou encore aller à « Mbeng »pour les fanatiques de la langue de Molière version nouvelle génération est synonyme de réussite ou alors cela constitue t-il une garantie pour un avenir meilleur ? Il vaut la peine de s’interroger sur la question car très souvent arrivés dans ces pays de « gloire » et de vie facile pour certains, certaines personnes justement sont parfois contraintes d’accepter des petits boulots, (je ne vais pas les citer nous les connaissons tous) qui je suis sur si on leur proposait la même chose dans leurs pays d’origine, n’accepteraient cela en aucun cas car par honte de rencontrer un ancien camarade de classe qui risque de constater et donc de faire la remarque que nous avons échoué dans la vie.

    N’est il pas là une façon de démontrer clairement que notre système est malade tant chez les jeunes que chez certaines brebis galeuses faut bien le dire constituant les effectifs de nos grandes administrations au Cameroun ?faut pas toujours laisser croire que les erreurs appartiennent à une seule partie car les responsabilités sont partagées car tout de même,il s’agit de la construction d’un pays ou forcément les doléances du peuple sont portées au paroxysme de l’exécutif par l’entremise des élus du peuple je fais ainsi allusion aux députés.

    Y a pas de mal à aller continuer ses études hors du terroir national d’ailleurs normal car avec les amphis théâtre des universités Camerounaises qui donnent plus envie de signer des pactes avec Maître Lucifer résolument décidé à recruter dans son écurie tous ceux ou celles qui préfèrent la facilité et non la culture de l’effort, de la persévérance et de l’abnégation au travail.

    Je plains ceux ou celles qui croient que l’Europe est l’eldorado ; mais ne leur jetons pas si vite la pierre mes amis car aujourd’hui nous sommes là certes pour débattre et essayer de résoudre la problématique selon laquelle les jeunes fuient leurs pays, mais franchement Messieurs les ministres, la jeunesse camerounaise en a marre que ses rêves soient modifiés tous les jours quand elle en a un. En ce jour ou devant vous je suis, vous ne pouvez pas imaginer comment je me bats pour que mes larmes ne soient pas trop voyantes car des larmes de détresse j’en aie comme tous les jeunes ici présent.

    Vers vous nos yeux ont toujours été rivés car au delà d’être nos dirigeants, vous etes nos aînés, nos parents et donc nos guides mais quel exemple aujourd’hui nous prenons de nos aînés ?celui d’acheter des billets d’avion et de faire valoir nos talents de pagayeur de pirogues en tout cas pour rejoindre le paradis Européen le plus proche étant à 6000Km et ceci au péril de nos vies parfois. Ah quel dommage !!!!!Est ce ainsi que nous devons montrer notre bravoure ?

    Il est vrai aussi reconnaissons le que la bas au pays des blancs, on ait plus de chances et d’opportunités de s’en sortir avec ces petits boulots jugés honteux chez nous. Et ceux qui y vont pour étudier et donc acquérir de l’expérience puisque visiblement les connaissances qui y sont acquises sont plus « crédibles » pourquoi ne pas à la fin de ses études revenir dans son pays d’origine pour mettre en évidence tout ce que la bas on aura appris ?pour moi cela est un début de solution à ne pas négliger car il est facile de dire que le gouvernement a raté sa mission mais à notre niveau nous les jeunes que faisons nous pour que les choses changent ?en dehors d’agresser,braquer et ainsi filer la peur à des honnêtes citoyens qui ne demandent qu’à vivre paisiblement dans leur précarité et leur modeste suffisance matérielle. Faisant par la même occasion de nos géniteurs des parents de prisonniers. Faut pas donner tort aux nouvelles technologies mais faut tout de même dire qu’elles contribuent à l’instar de l’Internet à la vente à distance de l’amour par exemple et ainsi à miroiter un rêve qui très souvent nous désillusionne car se transformant en cauchemar une fois qu’on y est. Vraiment Bravo à celui qui a dit, on est jamais bien ailleurs que chez soi.
    Parfois, faut l’avouer certains jeunes se bousillent tout seul.

    On ne se sent plus en sécurité chez nous, on a l’impression et cela est peut être justifié qu’ici notre avenir est hypothéqué par l’égoïsme et l’extrême avarice de certaines personnes qui se permettent même de narguer les plus démunis, alors n’allez pas dire à nos familles de ne pas faire des quêtes financières à fin de finaliser la procédure de voyage de l’un des leurs qui une fois la bas et au péril de sa vie devra mensuellement envoyer ou alors faire des transferts d’argent à la famille qui restée au pays,ne veut pas savoir dans quelles conditions tu as cet argent hiver ou neige c’est ton problème. Voila pourquoi les jeunes veulent partir car convaincu qu’ailleurs ils peuvent réussir ce qui n’est pas toujours le cas il faut être honnête et le souligner voire le reconnaître.

    Mais bien sur cela est dommage car nous laissons ainsi s’échapper des têtes pensantes qui ne demandent qu’à avoir des opportunités de vraiment s’exprimer et ainsi mettre à l’œuvre ses idées, oui n’ayons pas peur des mots, la jeunesse chez nous est exclue sinon pourquoi ne pas organiser des référendums quand il s’agit d’une décision d’intérêt général pour la bonne marche de la nation ? Nous dénonçons cette dictature intelligente.

    Tout ceci je vous le dis la main sur le cœur parce que j’ai foi en ce que les choses peuvent changer ne fusse qu’en mémoire de Charles Atangana et autre Douala Manga Bell(batisseurs et martyrs du Cameroun) qui ont bâtit ce pays en y laissant de surcoit leurs vies. J’écris surtout parce que j’ai mal mais aussi pour oublier que tout ceci est triste dans un si grand pays comme le notre. Le Cameroun est un grand pays. Il faut que nous sachions que l’esclavage est abolit et que l’expatriation n’est en aucun cas la garantie d’une vie épanouie et réussie sinon, si nous partons tous, qui va changer les choses ?
    Nous avons tout pour réussir mais faut dialoguer et faire des concessions car tout passe par là et ne jamais dire jamais car tout doit changer et tout peu changer si tout le monde y met véritablement du sien.

    Paroles d’un Auto Didact.
    Ecrit à Yaoundé le 27 août 2007 à 4h du matin
    Par Etienne Franck Amougou Belinga
    23ans
    amougouetienne@yahoo.fr
    Tel/ 96 51 27 84
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