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Foire du fonio de Bomborokuy : Corneille Traoré explique le bien-fondé de la manifestation

Publié le vendredi 29 décembre 2006 à 06h57min

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L’Association pour le développement du département du Bomborokuy (ADDB) dans la province de la Kossi, organise du 4 au 6 janvier 2007 la 1re édition de la foire du fonio de Bomborokuy. A quelques jours de cette manifestation, le président de l’association, le Dr Corneille Traoré, à travers cet entretien explique le bien-fondé de cette initiative tout en ouvrant une lucarne sur sa structure à travers ses grandes œuvres dans cette localité.

Sidwaya (S.) : Vous organisez très prochainement la foire du fonio de Bomborokuy. Quelles sont les objectifs d’une telle manifestation.

Dr Corneille Traoré (C.T.) : L’Association pour le développement du département de Bomborokuy (ADDB) dans la province de la Kossi, organise effectivement du 4 au 6 janvier prochain, la foire du fonio de Bomborokuy. Cette manifestation a pour objectif principal de promouvoir la culture, la transformation et la commercialisation du fonio.

Nous nous sommes fixé cet objectif parce que notre zone est une localité de grande production de fonio et toutes les familles, à côté des autres spéculations, produisent et consomment généralement le fonio. Et ce produit sert beaucoup pendant la période de soudure, avant les récoltes, comme alimentation de l’entre-saison.

En plus, c’est un produit qui sert de mets d’excellence pour les fêtes. Quand on prépare un plat de fonio, accompagné et bien assaisonné, cela est très prisé lors des fêtes par les familles dans notre zone. En tant qu’association pour le développement du département, nous avons trouvé que c’était une céréale qui n’est pas bien connue malgré sa consommation relativement importante. Beaucoup de consommateurs ne savent pas comment il est cultivé, comment on le travaille, comment les populations gèrent tout le processus de transformation.

C’est pourquoi nous avons estimé que c’était un thème très porteur qui nécessitait qu’on organise quelque chose pour rendre cela plus visible et également, pour voir dans quelle mesure on pourrait trouver des partenaires pour nous aider à améliorer la transformation de cette céréale qui est difficile à travailler. C’est tout cela qui justifie l’organisation de cette foire.

S. : Les foires de ce genre sont de plus en plus légion au Burkina Faso. N’est-ce pas une foire de plus ?

C.T. : Ce n’est pas une foire de plus dans la mesure où notre zone n’a pas une autre foire de ce genre, qui porterait sur un autre produit. Nous estimons que c’est un produit assez spécifique de cette région et qui rend d’énormes services aux populations.

Pour valoriser ce produit, la foire est un moyen que nous trouvons assez pertinent pour faire connaître ce produit, cela permettra aussi à ceux qui s’y intéressent de venir à la source pour en savoir davantage sur sa production et de s’en procurer. Nous pensons pouvoir ainsi contribuer, à notre modeste niveau, à promouvoir un peu cette céréale au plan régional voire national. Elle est même prisée par les citadins, car dans les supermarchés, le fonio conditionné et mis en sachet est bien vendu.

S. : Quelles autres stratégies sont dégagées pour promouvoir ce produit au-delà de cette foire ?

C.T. : L’organisation de cette foire nous a donné l’opportunité de prendre contact avec des structures de promotion de cette céréale, ainsi que les chercheurs et les instituts de recherche qui ont beaucoup travaillé sur elle, pour voir comment améliorer le rendement et surtout comment la transformer de façon plus aisée.

Cela parce que c’est une céréale qui demande beaucoup d’efforts de la part des hommes et des femmes pour arriver au produit fini que nous consommons. Nous avons aussi pu prendre contact avec des structures de vulgarisation d’appareillage de transformation et nous pensons également profiter de cette occasion pour aider les producteurs à s’organiser de telle sorte qu’il y ait des structures de base pour coordonner la production et faciliter le contact avec les promoteurs des matériels de transformation pour moderniser la filière.

Parallèlement, nous avons aussi pris contact avec les structures de commercialisation. Il y a un certain nombre de projets dans ce pays et même dans la zone, qui sont intéressés par le fonio, qui l’achètent et qui ont des circuits d’écoulement, qui peuvent être utiles à nos producteurs. Cette foire aura donc l’avantage d’être le déclic de tous ces contacts pour nouer des relations autour du fonio. Notre souhait est qu’après cette foire et peut-être celles à venir, il y ait une politique qui soit développée pour cette filière à l’instar des autres filières comme le karité, le sésame, etc.

S. : De plus en plus des voix s’élèvent pour dire que les promoteurs de toutes ces foires au Burkina Faso sont de fossoyeurs de fonds public qui en profitent pour se remplir les poches. Qu’en pensez-vous ?

C.T. : En ce qui nous concerne, nous n’avons pas cette intention. Nous avons conçu un document de projet de base, très simple et très pratique avec des ressources très limitées, tout en comptant sur nos propres forces en tant qu’association, à savoir les cotisations de nos membres.

Notre souci est de promouvoir cette production qui est une spécificité de notre région, de rendre service à nos parents au village, qui cultivent cette céréale, qui en consomment, mais qui pourraient tirer davantage de profit si la filière était mieux organisée. Bien sûr s’il y a des partenaires qui veulent nous aider, ils seront la bienvenue, mais loin de nous l’intention de nous remplir les poches, nous sommes une association qui cherche à développer son département et les fruits devront parvenir aux ressortissants du département et non pas à quelques dirigeants.

S. : A quelques jours de la manifestation où en est l’organisation ?

C.T. : Nous sommes pratiquement prêts, dans la mesure où tous les contacts, qui permettront de réussir cette manifestation, ont été pris. Sur place nous avons un comité d’organisation qui est à pied d’œuvre et qui a des sections dont une partie à Ouagadougou et une partie dans le département.

Nous sommes en contact permanent et au moment ou je parle, les préparatifs sur le plan de l’aire de la foire, de la répartition des stands, l’accueil des exposants et les autorités, vont bon train et nous sommes à la phase où nous essayons avec le concours des médias, de faire connaître cette événement qui est, somme toute, un événement majeur et très important pour nous. Je peux donc dire que tout va bien et nous pensons être prêts pour le rendez-vous le 04 janvier prochain.

S. : Présentez-nous succinctement votre association

C.T. : L’association pour le développement du département de Bomborokuy (ADDBB) est née le 1er mai 1994 de la volonté des fils et filles du département qui se sont mobilisés, à travers une assemblée générale constitutive qui a mis en place l’association. C’est dire que nous avons déjà douze (12) ans d’existence au cours desquels l’association a pu faire beaucoup de réalisations importantes.

Il s’agit surtout d’actions qui rentrent dans le cadre des grands chantiers de développement de notre département. Une action importante de l’association est le lotissement du chef-lieu du département, à savoir la commune de Bomborokuy qui a été réalisé avec un apport très important, surtout en termes de contacts et d’initiatives que l’association a su mener avec beaucoup de succès.

Actuellement, le lotissement est une réalité et les gens sont en train de construire, faisant de cette localité un chantier en pleine construction. Notre dernière action qui est en cours, est notre inscription dans un projet d’adduction d’eau potable pour le chef-lieu du département, à travers lequel nous avons bénéficié d’un forage à débit très important. Ce projet prévoit aussi l’érection d’un château d’eau et l’installation de bornes fontaines dans la commune pour permettre aux gens d’avoir de l’eau potable à tout moment, parce que c’était une des grosses préoccupations des populations.

Nous laçons un appel à l’endroit de tous les fils et filles de la Kossi à se solidariser avec nous pour promouvoir notre région.

Entretien réalisé par Ladji BAMA,
(Stagiaire)

Sidwaya

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