S.P. : Quelle est votre ambition en vous lançant dans le Faso dan fani prêt-à-porter ?

François 1er : Mon ambition, c’est d’abord la promotion de notre coton, ensuite de son produit fini qu’est le Faso dan fani. En tant que créateur de modes et fabricant, j’ai travaillé sur beaucoup de tissus dont le Faso dan fani (FDF). Je me suis rendu compte que le FDF est une matière noble, cent pour cent coton qui peut rivaliser avec n’importe quel tissu en Europe, surtout à un moment où les Chinois font beaucoup de synthétique. Autre qualité du FDF, c’est un tissu tissé à la main qui s’adapte facilement à la tenue vestimentaire européenne. C’est autant de considérations qui m’ont amené à me lancer dans la confection de prêts-à-porter Faso dan fani.

S.P. : Etes-vous convaincu que ces produits vont bien se placer en France ?

François 1er. : Je suis un professionnel, avant de me lancer dans un tel projet, j’ai fait une étude de marché. j’ai réalisé un test sur une cinquantaine de pièces en 2005 qui m’a beaucoup situé sur la tendance. J’ai fait une approche de la clientèle qui est favorable au produit.
C’est à l’issue de ce test que j’ai choisi la ligne qui correspond le mieux à ce tissu. Maintenant, il est question que je m’organise pour faire de vraies séries exportables.

S.P. : Où seront confectionnées ces séries ?

François 1er. : J’ai opté de travailler sur place avec d’autres couturiers burkinabè. Pour ce faire, je suis en train de mettre au point un atelier à Ouagadougou qui ouvrira bientôt ses portes. J’ai déjà le matériel nécessaire et on s’affaire présentement à l’installation.

L’atelier est certes au Burkina, mais je continuerai à résider en France pour le moment. La gestion sera confiée à un couturier burkinabè chevronné. Je viendrai de temps à autre, pour la confection des commandes et de mes séries. La conception, la coupe, seront toujours réalisées par moi-même et les couturiers se chargeront de la réalisation des modèles demandés. Ce sont des couturiers professionnels, ils pourront faire ce que je leur demande sans problème.

S.P. : Quelle garantie avez-vous pour la qualité des produits en commençant par le tissu ?

François 1er : Pour ce qui est du tissu, il faut dire qu’aujourd’hui, le FDF ne se déteint plus comme par le passé. Les femmes maîtrisent bien les nouvelles techniques de fixation des couleurs. J’ai déjà travaillé avec un certain nombre d’entre elles à ce sujet. Je suis satisfait de la qualité des pagnes qu’elles me livrent.

Concernant le produit fini, les tenues seront confectionnées aux normes internationales du prêt-à-porter sinon mes produits ne franchiront pas les frontières.
Pour valoriser tous ces produits, je travaille avec des mannequins professionnels dont ma compatriote Georgette Badiel qui adhère au projet et qui a bien voulu m’aider en présentant gracieusement mes modèles. Je tiens à la remercier pour ce soutien.

S.P. : Pensez-vous que vos produits seront accessibles à la clientèle locale ?

François 1er : Naturellement que oui, parce que la production en série nous permet de faire des prix assez raisonnables.
C’est vrai que ma clientèle première se trouve en Europe, mais les Burkinabè qui le désirent peuvent aussi bien s’habiller chez nous.
En tous les cas, l’atelier qui sera bientôt ouvert, est à leur service.

Zakaria YEYE

Sidwaya