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Zoundwéogo : Détournement de fournitures et de frais de scolairité à Guiba

Publié le mardi 5 décembre 2006 à 06h20min

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L’affaire de détournement de fournitures et de frais de scolarité dans la Circonscription d’ éducation de base de Guiba continue de faire couler beaucoup d’encre et de salive. En attendant les conclusions de la rencontre prévue pour la fin de la semaine à Guiba entre les différents acteurs, une équipe de Sidwaya s’est rendue dans la commune de Guiba le 28 novembre dernier.

Au cours de son séjour, notre reporter a rencontré le préfet du département, le maire de la commune, l’inspectrice, le directeur de l’école de Guiba-Centre, le responsable syndical, le responsable des associations de jeunesse, le président APE de Darougué et un (député proche de l’inspectrice) qui se sont prononcés sur la situation.

Mme Mariam Traoré Préfet de Guiba : « je tiens d’abord à déplorer la situation actuelle. J’ai reçu un écrit des parents d’élèves relatif à une mauvaise gestion des fournitures scolaires par comparaison à d’autres CEB. J’ai rencontré l’inspectrice qui m’a laissé entendre qu’il n’en est rien. Plus tard, j’ai été informé qu’une marche se tiendrait le 22 novembre. J’ai rencontré les organisateurs et avec la collaboration du maire, ils ont accepté de surseoir au vu des risques que nous avons évoqués. Ce qui est sûr, il y a eu mauvaise distribution. Seulement, il serait hasardeux de situer les responsabilités. Le dossier a été transmis à la hiérarchie et suit son cours ».

M Victor K.Guigma, maire de Guiba : « Jai été interpellé par des parents d’élèves sur la distribution des fournitures. Quand, j’ai investigué, j’ai compris qu’il y avait un problème. Contrairement aux CEB voisines, les élèves des écoles de Guiba ont reçu qui un cahier, qui deux. D’autres comme à Boura ou à Koankin n’ont rien eu jusqu’aujourd’hui. Ce qui veut dire que la gestion n’a pas été correcte. Maintenant, il reste à situer la responsabilité puisque la répartition s’est faite en plusieurs étapes. »

M Sékou Ouattara, directeur de l’école de Guiba : « Je dois dire que nous avons été surpris par les écrits puisqu’il y a eu des rencontres avec les APE qui ont été invitées à poser leurs préoccupations mais rien n’a été exprimé. En ce qui concerne mon école, il faut dire qu’il n’y a pas de problème. J’y suis arrivé cette année et les fournitures qui ont été réceptionnées par mon prédécesseur ont été distribuées en collaboration avec mes collègues de l’école ».

M. Tambi Bonkoungou, président APE de l’école de Darougué : « tout ce que les gens racontent, c’est pour gâter le nom de l’inspectrice. Elle est là depuis trois ans et elle se bat pour nous. Nous avons eu une réunion avec l’inspectrice et tous les parents ont trouvé que tout était mis en ouvre pour la réussite de l’année. La répartition des fournitures a été bien faite et chaque fille a reçu les I400F alloués. »

M. Bitou Séni responsable syndical : « En tant que Directeur d’école, je reconnais que nous avons reçu des cahiers double-ligne à raison de deux par élève. Comme cette année nous utilisons des lignes ordinaires, nous n’avons pas fait la répartition et les fournitures sont là. Maintenant, en ce qui concerne la structure syndicale, je dois avouer que nous n’avons pas suivi le problème. C’est peut-être une défaillance de notre part, mais c’est la réalité ».

M. Issa Kabré, responsable des associations de jeunesse, et coorganisateur de la marche : « Si nous avons pris le problème à bras-le-corps, c’est par ce que le président départemental des APE (que nous n’avons pas pu rencontrer puisqu’il était en voyage (NDLR) n’agissait pas dans le sens de la résolution de la crise de confiance. Nous avons accepté surseoir à la marche suite aux conseils du préfet et du maire, mais si les choses n’évoluent pas normalement, nous allons la relancer car nous détenons beaucoup de preuves sur cette affaire ».

M. André KONE, ancien député : « J’ai effectué le déplacement de Guiba parce que j’ai lu dans la presse les accusations contre l’inspectrice qui est la fille à un ami défunt. Je suis venu pour connaître la vérité. Quand je suis arrivé, certains de ses collaborateurs m’ont laissé entendre que c’est une manigance politique contre elle. Des parents d’élèves aussi m’ont dit que leurs enfants ont reçu les fournitures ».

Zackaria BAKOUAN
AIB/Manga


La version de Mme Solange Seguéda , inspectrice de Guiba

Sidwava (S.) :Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Je suis Mme Solange Seguéda, inspectrice de l’enseignement du premier degré, chef de la Circonscription d’éducation de base de Guiba depuis trois années scolaires.

S. : quelles stratégies de gestion employez-vous , Mme l’ inspectrice ?

S.S : depuis mon arrivée, j’ai créé des cadres de concertation avec tous les acteurs. En chaque début d’année, nous nous rencontrons pour planifier les activités. Cette année, j’ai rencontré les APE le 10 octobre, les AME le 11, et les directeurs d’école le 12. Je pense que ça marche puisque notre CEB est la meilleure au niveau provincial, voire régional depuis mon arrivée.

S. : pouvez-vous résumer la situation relative au détournement de fournitures et frais scolaires que vous considérez comme une accusation contre vous ?

S.S : Un jour, un de mes directeurs d’école est passé m’informer qu’il y avait de la grogne autour des fournitures offertes. Après ça, le préfet m’a fait savoir qu’elle a reçu une plainte d’un groupe de parents d’élèves. J’ai dit que comme il y a la réunion en vue, on va en débattre et j’ai inscrit le point à l’ordre du jour. Mais le jour de la réunion, les parents ont dit qu’il n’y avait aucun problème ; le maire peut témoigner. C’est donc avec surprise que j’ai appris que de telles accusations sont parues dans la presse. J’aurais souhaité que s’il y avait un problème que les parents le posent pour qu’on en débatte. C’est vrai que les fournitures sont parties de l’inspection, mais vous savez qu’il y a eu d’autres étapes dans la distribution.

S : quelle attitude avez-vous adopté devant une telle situation ?

S.S : j’ai rendu compte à ma hiérarchie et j’attends.

S. : votre conclusion ?

S.S : mon souhait ardent est que la lumière soit faite sur cette affaire

Propos recueillis par ZB

Sidwaya

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