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Vol au CHR de Fada : Deux mois ferme pour le prévenu

Publié le mardi 14 novembre 2006 à 08h40min

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Deux mois d’emprisonnement ferme et une amende de 1 500 000 F CFA avec sursis pour l’attaché de santé Sylvestre Sawadogo pour vol d’un micromoteur et exercice illégal de la profession de chirurgien-dentiste. Ainsi en a décidé le président du Tribunal de grande instance de Fada N’Gourma, en sa séance ordinaire du mercredi 8 novembre 2006.

Prévenus pour trois chefs d’inculpation, Sylvestre Sawadogo et Thiombiano / Palm Ini

Djénéba, tous deux attachés de santé en odontologie au Centre hospitalier régional (CHR) de Fada, ont répondu, le mercredi 8 novembre 2006, devant le Tribunal de grande instance de Fada en sa séance ordinaire. Les faits remontent au 15 août 2005 où le Dr Mahma Sanon, chef du service odontologie du CHR de Fada, a constaté la disparition d’un micromoteur neuf (appareil qui sert à fabriquer et à tailler les prothèses dentaires) d’une valeur d’environ 800 000 F CFA offert par l’ONG espagnole Medicus Mundi. Le Dr Sanon en informe sa hiérarchie et, par une correspondance datée du 20 juin 2006, est sommé de restituer l’appareil dans les 72 heures qui suivraient. C’est alors que le Dr Sanon a porté l’affaire devant la gendarmerie. Ce qui a permis l’interpellation des prévenus.

Appelé à la barre, Sylvestre Sawadogo a reconnu les faits qui lui étaient reprochés, à savoir : vol d’un micromoteur, exercice illégal du métier de chirurgien dentiste, et enrichissement par utilisation de matériels appartenant au CHR de Fada. A la question du président du tribunal de savoir comment l’appareil a été volé, le prévenu Sawadogo a répondu qu’il avait profité du libre accès qu’il avait au bureau du chirurgien pour subtiliser ledit appareil qu’il a sorti dans un sachet noir, ainsi que du petit matériel. Pourquoi a-t-il commis ce vol ? Le prévenu a affirmé que le petit matériel qu’il a pris devait lui permettre de respecter les rendez-vous donnés à certains clients du CHR. Quant au micromoteur, il devait lui procurer des revenus pour subvenir aux besoins de sa famille à cause de la perte dans la même période de son père et de ses deux frères. Combien de clients avez-vous satisfait et depuis combien de temps exercez-vous illégalement ? "J’ai reçu une dizaine de clients environ et je suis à mon deuxième mois de pratique illégale". Que pensez-vous de ce vol que vous avez commis ? A cette question le sieur Sawadogo fond en larmes et dit regretter sincèrement l’acte posé.

Délibération

La deuxième personne à la barre pour la même affaire a été madame Thiombiano qui n’a pas reconnu ce qui lui est reproché. Elle a déclaré ne pas avoir connaissance du vol du micromoteur ni du fait que son parent à plaisanterie M. Sawadogo exerçait à domicile, parce qu’il régnait une absence de communication dans le service. De ce fait, elle a dit n’être mêlée ni de près ni de loin à cette affaire. A la question du juge qui voulait savoir pourquoi il n’y avait pas de communication, elle a dit que c’est à la suite d’une affaire de radio (appareil) que le Dr Sanon avait fait partir à Ouagadougou, que le climat s’est détérioré. Elle a ajouté qu’il a fallu la pression des syndicats, des collègues, et de la direction pour que la radio revienne à Fada. Ce fut le tour des collègues de service alors de dire au tribunal ce qu’ils savaient de ladite affaire.

Le Dr Sanon, appelé à la barre, a situé les faits du constat de vol du micromoteur comme ci-dessus indiqué. Il a ensuite rappelé aux jurés que pour l’affaire de radio (antérieure à celle du micromoteur) qu’il a prêtée à un collègue exerçant dans le privé avec l’accord de la direction, son nom à été sali, bafoué, son image ternie. Ce qui a porté préjudice à l’exercice de sa profession et au climat de travail de son service. Le tribunal n’a pas manqué de rappeler au Docteur les procédures de prêt de matériel appartenant à l’Etat.

La dernière personne à être entendue par le tribunal a été M. Bamogo, directeur du CHR de Fada.

Le tribunal a relevé certains faits majeurs qui favorisent des interprétations et développent un climat malsain et de suspicion. D’abord, l’absence de réaction de la part de la direction après avoir été informée par le chef de service odonto du vol du micromoteur. Ensuite, la lettre en date du 20 juin 2006, sommant le Dr Sanon à la restitution de l’appareil dans les 72 heures qui suivaient. Enfin, les jurés n’ont pas manqué de rappeler à l’attention de monsieur le DR/CHR qu’un matériel acquis pour et par un service public ne devait pas être prêté d’une manière aussi légère.

Les réquisitions du procureur du Faso ont été sans appel. Il a demandé 2 mois d’emprisonnement ferme et

une amende de 1 500 000 F CFA avec sursis pour le sieur Sawadogo Sylvestre et la relaxe de Mme Thiombiano pour insuffisance de preuves.

Le tribunal a délibéré dans ce sens.

Par Hubert Diabri

Le Pays

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