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Querelle politique dans la commune rurale de Rambo : La CRS descend sur les lieux

Publié le mardi 31 octobre 2006 à 07h51min

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Depuis l’élection du maire de la commune rurale de Rambo, localité située à plus de 90 km de Ouahigouya, la tension est vive entre les habitants, surtout entre les militants CDP.

Le 20 octobre 2006, au moment où les conseillers nouvellement élus étaient réunis pour une formation conduite par le secrétaire général de la province du Yatenga, une partie des militants CDP a organisé une marche pour huer le maire Salam Ouédraogo et demander sa démission.

Informée, la gendarmerie de Séguénéga a effectué une descente sur les lieux pour disperser les manifestants. Malgré cette descente des forces de l’ordre, la tension était toujours vive. Le lundi 23 octobre dernier, jour de la fête du Ramadan, des éléments de la CRS de Ouagadougou, accompagnés par des pandores de Ouahigouya, se sont rendus à Rambo pour faire le ménage.

Ils ont réussi à mettre la main sur trois meneurs de la fronde. Il s’agit de Ilassa Ouédraogo, délégué départemental du CDP Rambo, de Ousmane Sawadogo et de Boukari Sawadogo ; conduits à la gendarmerie de Ouahigouya, ils ont été entendus, puis relaxés.

Deux autres, Tall Zounogo et Soré Tidiane, suspectés de tirer les ficelles, ont réussi à prendre la poudre d’escampette. Cette vague de contestation tire sa source de l’élection du maire après les élections municipales du 23 avril 2006. Comme dans les autres communes rurales du Yatenga, les responsables provinciaux du CDP avaient désigné des candidats qui devaient être entérinés aux élections dans les différentes localités.

A Rambo, le choix était porté sur Halidou Sawadogo, infirmier d’Etat en fonction à l’INJEPS de Ouagadougou. Le jour des élections des membres du bureau du conseil municipal, Halidou Sawadogo, qui s’attendait à être l’unique candidat, a été surpris de voir la candidature d’un autre conseiller de son écurie ; après de vives protestations, il a été contraint d’aller à la pêche des voix contre son adversaire de la dernière minute ; il s’en est sorti avec 11 voix contre 28 pour Salam Ouédraogo, son adversaire. 42 conseillers composent le conseil municipal de la commune rurale de Rambo : 33 conseillers pour le CDP et 9 pour deux partis de l’opposition (l’ADF-RDA et l’UNIR/MS).

Naturellement donc, c’est l’impertinent Salam Ouédraogo qui a été porté à la tête de ladite commune rurale, malgré les vives protestations des partisans du perdant au niveau du bureau provincial du CDP Yatenga. Depuis lors, les protestataires auraient juré de bloquer les activités du conseil municipal, mais, ils n’auraient pas été suivis par les conseillers.

Ce serait donc cette volonté d’en découdre avec le maire, qui a abouti à la marche de protestation du vendredi 20 octobre dernier.

A en croire les partisans du porteur de l’écharpe de la mairie de Rambo, les agitateurs qui enveniment la situation seraient un groupuscule issu d’un seul quartier. Les chefs de file des contestataires accepteront-ils de mettre de l’eau dans leur vin, après ce bref passage chez les forces de l’ordre de Ouahigouya ?

Toujours, selon des proches de l’actuel maire, certains parrains des agitateurs auraient promis de les aider à battre le macadam dans les règles de l’art. Dans tous les cas, les autorités administratives et plus particulièrement les responsables provinciaux du CDP Yatenga gagneraient à contenir ces sautes d’humeur dans l’œuf, pour éviter que d’autres localités qui vivent des situations similaires ne se mettent dans la danse.

Emery Albert Ouédraogo

L’Observateur

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