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Yatenga : Le nombre de pauvres va s’accroître de 30 millions en 2015

Publié le mardi 24 octobre 2006 à 07h11min

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La XVe Journée internationale de lutte contre la pauvreté a été célébrée à Ouahigouya cette année. Placée sous le thème « Travailler ensemble pour sortir de la pauvreté », c’est la première dame du Burkina, Chantal Compaoré qui a présidé la cérémonie.

Le choix de célébrer la Journée internationale du refus de la misère dans la région du Nord n’est pas un fait du hasard, la région Nord est la plus pauvre du Burkina, même si entre 1984 et 1998 on note une régression du phénomène, (-11,2 points). En effet, l’incidence de la pauvreté est passée de 72,1%, en 1994 à 60,9%, en 1998.

En 2003, il s’est établi à 68,6% soit une augmentation de 7,7 points entre 1998 et 2003. Toutefois, il reste inférieur au niveau de 1994. Les femmes sont les moins scolarisées et ont un accès limité aux soins de santé et aux opportunités d’emploi et de crédits. Quant à la situation des enfants, elle dépend de celle des parents. Plus les parents sont pauvres moins sont les chances des enfants d’être pris en charge sur le plan scolaire et sanitaire.

Les principaux déterminants de la pauvreté dans la région sont entre autres la faible productivité de l’agriculture, la forte fluctuation des prix et l’insuffisance de la demande. En effet, l’irrégularité, la mauvaise répartition temporelle et spatiale des pluies et l’état des sols fortement dégradés, affectent négativement la productivité agro-pastorale dans la région. Néanmoins le gouverneur, Henry Marie Dieudonné Yaméogo a semé des lueurs d’espoir dans son discours.

Pour le premier responsable de la région, la lutte contre la pauvreté au Nord pourrait passer par la promotion de la petite irrigation villageoise qui permettra la valorisation du potentiel existant.

Il y a également l’effectivité de la régionalisation doublée de la mise en place d’outils de planification qui mettra les conditions d’une véritable coordination du développement régional et enfin le projet de bitumage de la route n°2 reliant Ouahigouya au Mali qui donnera certainement un coup de pouce à l’activité commerciale dans la région.

Placée sous le thème cette année : « Travailler ensemble pour vaincre la pauvreté », la XVe Journée internationale de lutte contre la pauvreté a été une tribune pour le ministère de l’Action sociale et de la Solidarité nationale, d’interpeller tous les acteurs, à une synergie d’action dans la lutte contre la misère et la pauvreté.

Pour Pascaline Tamini, ministre de l’Action sociale, en 1998 au Burkina Faso, ce sont 45,3% de notre population qui vivait en dessous du seuil de pauvreté estimé à 72 920 FCFA. De nos jours à en croire la première responsable du ministère de l’Action sociale, ils sont environ 46,4%, à vivre en-dessous du seuil absolu de pauvreté.

Ces couches les plus exposées sont entre autres les personnes âgées, les orphelins, les veuves, des problèmes qui trouveront des solutions à travers le programme « Progrès continu pour une société d’espérance » du président Blaise Compaoré à en croire la ministre Pacaline Tamini. Il s’agit entre autres du programme national de prise en charge des Orphelins et enfants vulnérables (OEV), de la construction de cinq (5) centres d’écoute et des loisirs pour personnes âgées à Ouagadougou, Ouahigouya, Koudougou, Tenkodogo et Bobo-Dioulasso.

Du programme Action éducative en milieu ouvert pour lequel des réflexions sont en cours en vue de la réduction de la mendicité et du phénomène des enfants de la rue, du projet de construction d’un hôtel d’accueil pour les filles en difficultés à Bobo-Dioulasso, de la construction d’un hôtel maternel à Ouagadougou pour accueillir les filles-mères en difficultés. Le représentant Résident du PNUD au Burkina, Georg Charpentier a livré un message de l’administrateur du PNUD Kemal Dervis à l’occasion de la Journée.

Il ressort de ce message qu’en 2015, environ un tiers de la population mondiale ne disposera toujours que de deux (2) dollars EU par jour ou moins pour vivre. Et en Afrique subsahariene quelque 38% de la population vivra toujours dans l’extrême pauvreté en 2015, le nombre absolu de pauvres étant appelé à s’accroître de 30 millions d’ici-là.

Entreprendre des actions énergiques

Une situation pas reluisante qui a fait interpeller la marraine de la journée, Mme Chantal Compaoré, épouse du chef de l’Etat, des décideurs sur l’urgence d’entreprendre des actions énergiques à l’échelle nationale et internationale contre l’appauvrissement sans cesse croissant des population.

La XVe Journée internationale de lutte contre la pauvreté a été une occasion pour le gouvernement burkinabé de partager des vivres et matériels aux plus démunis. Ces dons sont composés de 10 tonnes de céréales, 10 tonnes de dattes, 150 cartons de vêtements pour hommes, femmes et enfants, 24 fauteuils roulants pour personnes en difficultés de mobilité, cinq (5) tricycles pour personnes handicapées, 10 vélos pour les orphelins et autres vulnérables.

L’Agence régionale du Nord Celtel, n’est pas resté en marge de cette journée de refus à la misère. L’Agence a remis des vêtements, des produits laitiers a un orphelinat de l’OCADES. A en croire Seydou Nabalma chef d’agence régional du Nord Celtel qui compte ouvrir son agence à Ouahigouya avant la fin de cette année 2006, a déjà soutenu des initiatives telles que le top vacances Kombissé, des vivres aux communautés musulmanes pour le carême, des mobiliers de bureaux pour une école construite par l’ONG SOS enfants estimé à plus de trois (3) millions de FCFA.

A l’issue de la cérémonie, les officiels se sont rendus à Somianga une localité située à 7 km de Ouahigouya pour visiter la plate-forme multifonctionnelle qui est une réponse appropriée au problème de pauvreté énergétique. Dans la région Nord c’est la Fédération nationale des groupements Naam qui est chargée du suivi du projet sur le terrain.

Jean-Victor OUEDRAOGO
AIB/Ouahigouya

Sidwaya

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