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Comoé : Le problème de scolarisation des enfants rapatriés de la Côte d’Ivoire

Publié le jeudi 12 octobre 2006 à 07h02min

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L’année scolaire 2006-2007 a pris son envol dans la Comoé depuis la rentrée administrative en septembre dernier. Le 2 octobre 2006, c’était au tour des élèves de se présenter devant leurs classes respectives. Comment se présente cette reprise des cours dans la Comoé ? Quelles sont les difficultés auxquelles la province fait face ?

Nous avons rencontré le Directeur provincial de l’enseignement de base et de l’Alphabétisation (DPEBA) de la Comoé, Ouindicouni Ouédraogo, qui a bien voulu nous faire le point.

"Le Pays" : Pouvez-vous nous faire une présentation physique de la DPEBA/ Comoé ?

Ouindicouni Ouédraogo : La direction provinciale de l’enseignement de base de la Comoé compte neuf circonscriptions avec, au total, 189 écoles publiques et privées. Ces écoles abritent 642 salles de classe en cette rentrée. L’année scolaire passée, nous avions 37 791 élèves et pour cette année scolaire nous atteindrons 40 000 élèves avec le nouveau recrutement. La DPEBA / Comoé, depuis ces trois dernières années, est en croissance tant sur le plan des infrastructures scolaires que sur celui des effectifs des élèves et des enseignants.

Quelle est la situation de la rentrée administrative et pédagogique dans les différentes Circonscriptions d’éducation de base (CEB) ?

La rentrée administrative s’est déroulée lentement et progressivement à partir du 20 septembre. Elle a consisté en la mise en place du personnel enseignant et d’encadrement, au nettoyage des domaines scolaires, à la tenue des premières rencontres d’enseignants et à la mise en place du matériel didactique devant servir au démarrage des travaux, puis au recrutement complémentaire dans les classes. Les inspecteurs, en faisant le tour, ont constaté que les enseignants sont arrivés à leur poste mais pas au même moment, en raison des difficultés d’accès de certaines zones. Jusqu’à ce jour, certains villages sont toujours inaccessibles du fait de l’eau. Ce sont les zones de Mangodara et de Tiéfora où l’accès à certaines écoles nécessite des pirogues.

La Comoé a-t-elle le nombre d’enseignants dont elle a besoin ?

Il faut signaler que des inspecteurs, des conseillers pédagogiques et des instituteurs ont été affectés dans toutes les CEB. Personne n’a signalé un manque de personnel, puisque les affectations se sont déroulées tant au niveau régional que provincial à temps et le recrutement des 90 Instituteurs adjoints certifiés (IAC) qui correspondait au besoin exprimé par la province est venu combler les déficits qui subsistaient. Mais, il faut dire qu’il y a toujours des imprévus, surtout avec le concours des instituteurs principaux dont les résultats ne sont pas encore connus.

Quelles sont les difficultés spécifiques à la Comoé dans le domaine de l’éducation de base en cette rentrée scolaire ?

L’un des problèmes majeurs de l’éducation dans la Comoé demeure l’insuffisance des infrastructures scolaires. Il y a une forte demande en éducation ces dernières années, et cela s’explique par notre position géographique. Nous sommes à la frontière avec la Côte d’Ivoire et, avec les mouvements de rapatriement de nos compatriotes, nous subissons des arrivées massives d’enfants en âge de scolarisation. Cette forte demande se localise dans les zones de Mangodara, Sidéradougou et Niangoloko. A l’étape actuelle, nous avons plus d’une trentaine d’écoles ouvertes dans des locaux de fortune parce que nous n’avons pas eu les moyens pour construire des salles de classe.

Quelles stratégies allez-vous développer pour engranger les résultats escomptés par le PDDEB en cette année scolaire ?

La DPEBA/ Comoé est une équipe, et comme vous le savez, il est pratiquement impossible de réussir seul. C’est à ce titre que nous avons tenu un conseil de direction lors duquel nous avons fait le bilan de l’année écoulée et envisagé des perspectives pour cette année qui démarre. Dans ces perspectives, l’encadrement rapproché des enseignants, les stages de perfectionnement des maîtres et le suivi-appui-conseil des maîtres de CM2 occupent une très bonne place. Puis, vient la concertation permanente avec les partenaires sociaux que sont les associations de parents et mères d’enfants (APE / AME) et les syndicats.

Qu’avez-vous à dire à l’endroit des instituteurs ?

J’invite tous les enseignants à redoubler d’ardeur et de persévérance car c’est sous ce signe que nous plaçons la présente année scolaire afin que, tous ensemble, nous puissions atteindre le taux de 70% demandé par le PDDEB.

Propos recueillis par Mamoudou TRAORE

Le Pays

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