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Sanguié : Conflit foncier à Didyr

Publié le samedi 7 octobre 2006 à 08h41min

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Suite à l’écrit paru dans notre édition dans la rubrique « on murmure » le 13 septembre 2006 et faisant état d’un conflit foncier à Didyr, Sidwaya s’est rendu sur le terrain afin de mieux cerner le problème.

Yamadio, village de la commune rurale de Didyr. C’est là qu’a lieu un problème foncier opposant les propriétaires terriens à la grande famille Bakouan. Au cour de cette affaire tumultueuse, la réalisation d’un « Centre de récupération d’enfants en difficultés et d’orphelins » ou d’un « temple ». Comment est-on arrivé à une rixe entre des populations qui cohabitaient pourtant en parfaite harmonie depuis des décennies ? Tout est parti de M. Hamado Abraham Ouédraogo (directeur de l’école de Yamadio) dira-t-on.

Selon le chef de terre de Yamadio, Badolo Sekari Bavia, rencontré à son domicile, le directeur de l’école l’aurait approché pour solliciter une portion de terre en vue de réaliser un projet. Le projet, dit-il, devrait prendre en charge des enfants en difficultés et des orphelins. « Comme le projet va aider tout le village, j’ai approuvé, affirme le chef de terre et j’ai décidé de lui trouver un terrain. C’est à Diwoly que nous avons identifié le site.

Quand le directeur a décidé de construire sur le terrain, Yayé Joseph Bakouan s’est opposé à la réalisation du projet. Il soutient que la portion occupée est sa propriété. Nous l’avons convoqué pour entendre sa version mais il a brillé par son absence. Yayé Josèph Bakouan aurait détruit le hangar que le directeur a dressé sur le terrain et qui servait de lieu de prière pour les fidèles de l’église de ce dernier. Cet acte avait mis en colère les autorités coutumières et les habitants du village.

Portion de terre retirée

La portion de terre litigieuse a été retirée aux 2 parties en conflit et mise en demeure.Selon les informations recueillies auprès du préfet de Didyr, M. Ouédraogo, directeur de l’école primaire et représentant de la mission biblique internationale et d’évangélisation aurait demandé 10 hectares de terrain auprès des autorités coutumières pour bâtir un Centre de récupération d’enfants en difficultés et d’orphelins.

Le projet semble t-il, a ému les habitants du village qui aurait donné leur caution pour sa mise en marche. Mais contre toute attente, Abraham Ouédraogo a érigé un temple où est célébré le culte. Cet édifice religieux était situé à quelques pas d’une mosquée. Pour éviter une « cohabitation religieuse », un autre terrain a été proposé à M. Ouédraogo. Le hic, c’est que le nouveau site choisi serait la propriété de la famille Bakouan. Celle-ci a saisi la préfecture sur une occupation qui prendrait des allures d’expropriation de ses terres.

Pour trouver une solution à ce problème, Mme le préfet a convoqué les différentes parties pour entendre les différentes versions. Lors de cette rencontre, le chef de terre Sékou Badolo aurait reconnu avoir attribué la parcelle à la famille Bakouan. « Mais prélever une portion de cette terre au profit du projet du directeur de l’école sera profitable à tout le village » a-t-il laissé entendre.

Mais cette volonté de l’autorité coutumière ne recevra pas l’assentiment de Boukary Bakouan. Comme solution, il a été décidé avec l’autorisation du chef coutumier de se déporter sur un terrain voisin. Mais il se trouve que ce terrain appartiendrait à Yayé Joseph Bakouan. Ce dernier est allé détruire le hangar qu’avait dressé le directeur d’école et qui servait de lieu de prière.

Il se défend en affirmant que M. Ouédraogo avait « coupé du bois dans son champ pour dresser le hangar malgré la décision des autorités qui intimait l’ordre de ne rien entreprendre sur le terrain litigieux ». Cet acte n’a pas été du goût du chef de terre. Il le considère comme un manque de respect. « Il n’avait pas à détruire le hangar. Il devait me consulter avant d’agir ». Mais le chef de terre serait prêt à pardonner si l’auteur de l’acte de destruction venait à le lui demander. Pour l’heure, des échanges entre les parties en « conflit » et les autorités administratives, coutumières sont prévus pour trouver une solution définitive à cette affaire.

Ben Issa LINGANI (ben.lengani@caramail.com)

Sidwaya

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