Etre plus proche d’eux, s’enquérir de leurs réalités, mais surtout leur apporter le soutien du gouvernement, c’est dans cette optique qu’il faut situer ce périple à moins d’un mois seulement après sa prise de service à la tête de la province. Présentation du personnel, visite des locaux et entretien avec les premiers responsables des services déconcentrés, des ONG, projets et associations ouvrant sur le territoire du chef-lieu de la province,ont constitué l’essentiel du menu de cette série de visites du premier responsable qui était accompagné pour la circonstance de son secrétaire général, Rasmané Compaoré, du préfet central Palenfo/Abga Annonciata Marie Chantal, du commandant de la brigade territoriale de gendarmerie et du directeur provincial de la police nationale.

L’objectif visé par ces rencontres étant de mettre à profit toutes les forces vives de la province pour une implication active dans le développement du tissu socioéconomique de la province. Les thèmes traités avaient surtout trait à la spécificité des structures. Si aux musulmans, le haut-commissaire a prôné l’humilité, la bonne cohabitation, la tolérance pour une meilleure culture de la paix en les invitant à s’accepter malgré la différence, il s’est surtout appesanti sur le rôle que l’Union provinciale des éleveurs doit jouer dans le règlement à côté de l’administration, des conflits fonciers, des conflits entre agriculteurs et éleveurs de la gestion des ZOVIC (Zones villageoises d’intérêt cynégétique) mais surtout des stratégies à développer pour pérenniser la paix.

Aux agriculteurs, il a été demandé une mobilisation accrue, vu le rôle très important que le monde rural joue dans le tissu économique et la grande mobilisation des acteurs de ce secteur pour appuyer les efforts du gouvernement dans les nouvelles orientations données au secteur agricole.

Des initiatives qui, diront les différents acteurs rencontrés, sont une innovation à la Tapoa, car mettant à contribution tout le monde dans les actions futures que le haut-commissaire veut entreprendre dans le cadre de sa mission. Même son de cloche du côté des anciens. Tous les groupes socioprofessionnels ont promis de mettre leur capacité, leur expérience, leur sagesse, les moyens psychologiques et moraux pour éviter à l’administration, des dérapages et appuyer le haut-commissaire dans ses futures initiatives.

Si pour le premier responsable de la province, cette visite avait pour but de raffermir et tisser des relations sociales pour un rendement assez conséquent des actions à même d’améliorer le tissu social et économique de la Tapoa, les responsables des services visités eux, en ont profité pour faire un éventail de leurs difficultés. Difficultés qui sont entre autres : le manque de personnel qualifié, la carence en moyens logistiques et financier, la vétusté des locaux. Le cas de la direction provinciale de l’Action sociale et de la Solidarité nationale et du Centre médical avec antenne chirurgicale de Diapaga dont la seule ambulance mise en route depuis 1998 continue de référer les malades au Centre hospitalier régional de Fada (250 km de Diapaga) ont été cités.

Et que dire de la direction provinciale de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques où les charges d’électricité du service sont entièrement supportées par la direction et non pas par l’Etat. En dépit de toutes ces difficultés, les responsables des services visités, honorés de la présence du haut-commissaire, se sont dit très touchés par cette disponibilité et l’ouverture d’esprit du premier responsable. Satisfait, Boureima Sigué a réitéré sa volonté d’appuyer les nouveaux conseillers à réussir leur nouvelle mission. Il leur a surtout dit que pour se faire une synergie d’action en vue de satisfaire l’essentiel à savoir, l’intérêt général doit s’imposer.

Les responsables des autorités coutumières, des confessions religieuses qui ont été invités à discuter avec le haut-commissaire ont tous souhaité que le nouveau haut-commissaire mène sa mission à la hauteur de ses ambitions et des attentes des populations. Plantation d’arbres, signature de livres d’or dans certains établissements, ont jalonné cette visite à travers trente-rois services du chef-lieu de la province. Sans verser dans des promesses, le haut-commissaire a dit être sensible à toutes les difficultés que vivent ses collaborateurs et leur a promis de transmettre leurs doléances au gouverneur de la région de l’Est pour que des pistes de solutions soient trouvées.

Lido K. Boureima
AIB/Diapaga