Tout Nakayaro était sous le choc après la mort par noyade de trois de ses fils dont le délégué du village qui est en même temps le président du CVGT. Ce dernier et ses deux compagnons d’infortune tentaient de réparer une partie de la digue d’une boulie réalisée par le PNGT-2 dans la lisière du marigot du village et qui était endommagée par les eaux de pluie.

Une fois sur les lieux, l’un d’eux, en l’occurrence le cousin du délégué du village, après avoir rincé ses pieds au bord de la boulie se jeta dans l’eau et commença à nager pour rejoindre ses compagnons qui l’attendaient déjà de l’autre côté de la digue à réparer.

Mais n’ayant pas pu les atteindre, il appela son cousin (le délégué) à son secours car il était fatigué et disparaissait en même temps de la surface de l’eau. Il refit surface grâce à l’intervention de ce dernier qui a pu le repêcher au premier moment et l’encadrait vers la rive quand tout un coup, tous les deux descendirent au fond de l’eau et ne refirent plus surface.

Comme si cela ne suffisait pas, le troisième qui a attendu en vain ses camarades se précipita ainsi dans l’eau. Malheureusement, tous les trois y sont restés. Le spectacle était désolant. Alertées, les populations du village de Nakayoro et de Bieha se rendirent sur les lieux du drame et ont pu pêcher les trois corps, mais il a fallu faire des sacrifices avant de pouvoir sortir le corps du délégué qui était difficile d’accès.

Toutes les autorités de Biéha dont le préfet étaient aux côtés des villageois sur les lieux du drame. Le commissaire de police de Biéha et ses éléments ont pu constater les faits ; après quoi les corps ont été inhumés à côté du marigot. Le haut-commissaire de la province de la Sissili, Charles Eugène Nabollé est allé présenter ses condoléances aux familles endeuillées le jeudi 31 août 2006. Il a témoigné toute la reconnaissance de l’administration à l’endroit du délégué du village qui a perdu la vie en voulant faire ouvre utile pour sa communauté.

Selon les explications des uns et des autres, le drame aurait pu être évité si des sacrifices avaient été faits avant ou après la réalisation de la boulie dans cette partie du marigot reconnue pour son caractère sacré et où la pêche est formellement interdite sous peine de devenir aveugle ; la vue revient que lorsqu’on retourne le poisson pêché dans l’eau.

Olivier Alexandre NIGNAN
AIB/Léo

Sidwaya