A neuf heures moins le quart, le maire Farayeri Da sort de son bureau et dit ceci à un groupe de connaissances : "On dit que des personnes armées arrivent vers la mairie". Visiblement aucun du groupe ne semblait croire à une telle déclaration. C’était pourtant la réalité. Armés de flèches, machettes et gourdins, environ 150 manifestants marchaient en direction du Haut-commissariat.

Bloqués à quelques encablures de la mairie par les forces de sécurité, ils ont dû désigner une dizaine de représentants pour aller discuter et remettre un message au Haut-commissaire. Ces marcheurs seraient des coutumiers de Gaoua qui voulaient ainsi protester contre l’exploitation de l’or sur une colline sacrée. On s’en souvient, la sécurité y avait fait une descente musclée pour déguerpir les orpailleurs.

Selon un des meneurs de la manifestation, le site est de nos jours clandestinement exploité. Les marcheurs ont du reste eu pour point de départ le site d’or en question d’où ils escortaient une dizaine de vigiles (qui, selon eux, ont été recrutés par le maire) en direction du Haut commissariat.

Le choix du jour de la marche n’a pas été un fait du hasard. Le conseil communal tenait ce jour même sa première session ordinaire où elle avait à examiner 4 points inscrits à l’ordre du jour, dont celui relatif à la situation des sites d’or dans l’espace communal.

Les conseillers du RDB ont eux aussi boycotté la session pour amener l’exécutif communal à discuter avec eux sur des problèmes qui constituent leurs préoccupations. Le quorum n’étant pas atteint, la session a été reportée. En attendant cette session dont les débats seront déterminants pour apaiser les esprits des uns et des autres, la population de Gaoua a été témoin d’une situation plus qu’explosive.

Par Hompko Sylvestre KAMBOU (Collaborateur)

Le Pays