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La Francophonie générale, origines et perspectives

Publié le lundi 22 mars 2004 à 10h39min

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Une conférence-débat sur le thème de la Francophonie générale s’est tenue le 18 mars dernier, à l’amphi IV de l’Université de Ouagadougou.
Les conférenciers se sont notamment penchés sur les missions, les origines et les perspectives de la Francophonie.

Le président de l’université, le professeur Joseph Paré, le secrétaire général de la Francophonie, M. Paul Ismaël Ouédraogo et le représentant du bureau Afrique de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) Afrique de l’Ouest, le professeur Bonaventure Mve-Ondo qui ont animé la conférence.

Le premier, dans son intervention a soutenu que le point de départ de la Francophonie a été la création de l’Agence de la coopération culturelle, en 1970.

C’est cette agence qui est devenue la Francophonie. Il s’agit d’un institut assurant des fonctions de partage, de partenariat et de défense des intérêts de la cité francophone. Toutefois, le professeur Paré a affirmé que la Francophonie africaine est celle du contraste et du paradoxe. Parce que le français est la langue d’une minorité, du pouvoir et des affaires. Le contraste se vérifie également dans un certain nombre d’Etats où le français vient en seconde position (comme au Cap Vert). Dans d’autres Etats, le français va de pair avec l’Anglais ou la langue nationale.

Les deux camps de la Francophonie

Le professeur Paré a expliqué que la Francophonie a des partisans tout comme des adversaires. Autrement, il y a ceux qui pensent qu’elle est une chance pour l’Afrique parce que permettant de rentrer dans le circuit mondial. Pour ceux-ci, la Francophonie est un mal nécessaire même si elle n’a pu s’impliquer dans les habitudes des Africains. En revanche, il y a ceux qui pensent que "le fait que l’Afrique appartient à la Francophonie est une malédiction pour elle". Sont de ce courant, les écrivains comme Ambroise Comp, Calixte Beyala, etc. Les anti-francophones pensent que "la Francophonie est bancale et marche d’un pied". Cependant, les critiques faites à la Francophonie ont permis à celle-ci de se corriger.

Les missions de la Francophonie

La Francophonie s’est donné pour mission d’œuvrer et d’aider à l’instauration de la culture de paix, de la justice, du droit et de la protection des citoyens.

Au plan économique, elle a permis la mise en œuvre d’un certain nombre d’actions, l’élargissement de la coopération entre les pays largement avancés et les moins avancés, le renforcement, la compétitivité de la Francophonie, la réduction du fossé numérique et la promotion de la coopération Sud-Sud.

La Francophonie s’investit également pour rendre visible la culture dans les pays concernés et pour changer les mentalités.

Tout en soutenant l’éducation et l’alphabétisation, la Francophonie permet à de nombreux chercheurs et universitaires d’acquérir le savoir.

Des raisons historiques

Colonisée par la France, l’Afrique, aux lendemains des indépendances, a continué de garder la langue française.

Ainsi, dès 1961, les Africains ont pris l’initiative de créer l’association des pays Francophones. Mais de nos jours, M. Paul Ismaël Ouédraogo estime qu’il y a deux visions contrastées de la Francophonie. C’est ce qu’il a dit à la suite du professeur Paré, comme pour le paraphraser. Dans cette logique il a révélé qu’une double vision s’impose lorsqu’on se tourne vers la Francophonie : le regard d’un époux sur son épouse, après plusieurs années de mariage ; il ne peut s’empêcher d’y voir le poids des âges, d’une part. Le regard d’un enfant sur sa mère, irremplaçable et toujours belle, d’autre part. De l’avis de M. Ouédraogo, sans l’Afrique, il n’y aurait pas de Francophonie : l’ensemble des pays appartenant à une même communauté et ayant en partage la langue du français. Pour lui, un des défis à relever est de pouvoir faire fonctionner et rendre visible et lisible la Francophonie.

Le dernier intervenant a dit que seule la solidarité peut permettre un développement durable. M. Bonaventure Mve-Ondo a loué les efforts de l’AUF qui permet de prendre en compte les priorités définies par les chefs d’Etat ; de prendre en compte les besoins réellement exprimés par les partenaires universitaires ; de contribuer à la lutte contre la fuite des cerveaux et de renforcer la coopération universitaire. Il a par ailleurs annoncé la mise en circulation d’un dictionnaire qui tient compte des spécificités du français en dehors de l’Hexagone, c’est-à-dire en tenant compte de l’usage qu’en font les Africains.

Aimée Florentine KABORE (kaborette@yahoo.fr)
Sidwaya

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