LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Bobo : Pugilat autour d’une demoiselle à Bobo

Publié le jeudi 17 août 2006 à 07h41min

PARTAGER :                          

A Bobo-Dioulasso, malgré tout ce qui se dit autour des grins de thé, la jeunesse reste toujours dynamique. Lors de la Journée internationale de la jeunesse, le gouverneur de la région des Hauts-Bassins a pris fait et cause pour cette jeunesse en affirmant haut et fort que si les jeunes de Bobo prennent le thé, c’est juste pour se maintenir en éveil parce qu’on ne peut pas travailler en dormant.

Cela a beaucoup réconforté les jeunes bobolais dans la plupart des grins où on avance que le gouverneur des Hauts-Bassins est un vrai rassembleur...

Profitant de cette journée internationale de la jeunesse, les débats dans les grins ont tourné autour du football bobolais qui se cherche de nos jours. Pour clore les nouvelles de cette semaine, nous allons parler de cette histoire de femme qui a engendré une bagarre rangée entre un Directeur régional et un magistrat.

Le berceau du football burkinabè se meurt
Le dimanche 30 juillet dernier, l’Etoile filante de Ouagadougou (EFO) a remporté la coupe du Faso, édition 2006 devant le Racing club de Bobo (RCB).

La coupe a échappé au RCB ; mais la médaille d’argent n’est pas aussi mal que ça d’autant plus que personne n’attendait le RCB à ce stade de la compétition. Depuis un certain temps, les équipes de Bobo sont toujours à la traîne. Au début de chaque saison, elles se contentent d’élaborer leurs objectifs autour du maintien parmi l’élite, c’est-à-dire en première division. Elles se battent pour éviter la relégation en division inférieure.

Avec l’échec du RCB en finale de la Coupe du Faso, la plupart des grins de la ville de Sya ont abondamment épilogué sur ce sujet. Les gens se demandent comment le football bobolais s’est-il retrouvé en train de rechercher ses marques ? A l’époque des Silures de Bobo et du Kadiogo de Ouagadougou, c’est la ville de Sya qui conduisait la locomotive du sport roi national. Mais aujourd’hui les données ont changé. Sitôt la saison achevée, des clubs de Ouagadougou se mettent à la trousse des oiseaux rares dans les clubs bobolais dans les débats les uns pensent que Ouaga de chercher à affaiblir ceux de Bobo. La preuve d’ailleurs, après la finale du 30 juillet dernier, plus de 80% des joueurs du RCB ont été déjà contactés par des équipes de Ouaga.

Les dirigeants du Racing ne savent que faire pour retenir leurs éléments. Pourtant il existe une disposition des textes qui empêche le joueur de quitter son club d’origine avant d’y avoir passé trois ans. Mais lorsque les acheteurs insistent, ils peuvent s’entendre avec le joueur et ses dirigeants pour trouver un terrain d’entente. On se rappelle une année où un club de Ouaga voulait enrôler un joueur de Bobo. Son club d’origine a opposé un refus catégorique.

Malgré les moyens dégagés, le club bobolais en question n’a pas voulu plier l’échine. Les Ouagalais se sont alors dirigés vers les parents du joueur à qui ils ont promis le pèlerinage à La Mecque. Le père du joueur est alors allé voir les dirigeants du club de son fils pour leur signifier de libérer son rejeton car, a-t-il dit, ils ne font rien pour lui. Lorsqu’il est blessé, le club se désengage et ce sont les parents qui se débrouillent pour le soigner. N’ayant pas le choix, le club a dû libérer l’élément en question.

Le mouvement des joueurs d’un club vers un autre est normal. Cela crée l’émulation et fait progresser les clubs. C’est là un fait qu’on ne peut nier mais la pratique actuellement au Faso fait douter du respect dans le jeu. Voilà pourquoi certains sont contre. Pour eux, cette pratique qui demande à être réglementée parce que la plupart des joueurs qu’on recrute se retrouvent le plus souvent sur le banc de touche. Parfois un club peut se retrouver avec plusieurs joueurs qui jouent au même poste. Il faut recruter selon les besoins du club et pas recruter pour recruter.

Aujourd’hui tout le monde est unanime à reconnaître que Ouagadougou, en tant que capitale, reste le centre des affaires. Il n’est pas étonnant de voir des opérateurs économiques, des artistes, ou des artisans déménager à Ouaga pour mieux étoffer leur situation. Le domaine du sport n’est pas en reste. Pour progresser, il faut aller à Ouagadougou où les clubs sont les mieux structurés avec des moyens acceptables. Les clubs bobolais de leur côté tirent le diable par la queue. Pendant que les primes de matchs oscillent entre 25 000 et 50 000F CFA à Ouagadougou, à Bobo les joueurs ne gagnent même pas un bon 10 000F CFA par match gagné. Même si on promet officiellement de les récompenser avec la somme de 10 000F en cas de victoire, il faut reconnaître que le plus souvent ils ne gagnent rien du tout.

Dans un grin du secteur 9, un ancien joueur d’un club phare de Bobo a raconté cette histoire qui a laissé pantoise toute l’assemblée : lors d’une rencontre capitale de championnat, un club phare de Ouaga était opposé à l’équipe de l’ancien joueur en question. Le club ouagalais avait promis 100 000F à chacun de ses joueurs contre 15 000F que les joueurs bobolais attendaient du leur. Ne voulant pas prendre de risque, (on n’est jamais sûr du résultat sur le terrain par avance), les joueurs ouagalais, dont la plupart viennent de Bobo, sont allés négocier avec leurs anciens partenaires en leur promettant la somme de 25 000F chacun s’ils se laissaient faire...
Cette histoire, la plupart des gens du grin ne voulaient pas y croire mais l’ancien joueur dit ne pas plaisanter.

Comment voulez-vous que les choses bougent du côté du football bobolais ou même le minimum n’est pas assuré. Avant les gens jouaient pour le plaisir et pour l’honneur du club. Aujourd’hui les choses ont carrément changé. Les joueurs d’aujourd’hui considèrent le football comme un gagne pain. C’est cette transition que les Bobolais n’ont pas pu effectuer correctement. Ils continuent de gérer le football comme autrefois, oubliant que nous sommes à une étape où c’est le semi-professionnalisme qui est en vigueur.

Si les clubs bobolais ne se mettent pas à jour dans ce domaine, le berceau du football dont ils se réclament ne sera qu’un vieux souvenir, si ce n’est pas déjà le cas. Les moyens manquent c’est vrai, mais reconnaissons aussi qu’il manque une organisation efficiente en la matière dans la cité des silures sacrées. Il faut donc changer le fusil d’épaule sinon...


Pugilat autour d’une demoiselle à Bobo

Le Directeur régional d’un service déconcentré et un magistrat tous deux résidents à Dédougou se sont donnés en spectacle à cause d’une demoiselle à Bobo-Dioulasso. L’histoire fait grand bruit dans la plupart des grins de la ville de Sya.

Les deux messieurs en question courtisaient en fait la même fille qui elle, réside à Bobo. Les deux rivaux se connaissaient évidemment très bien à Dédougou mais ne savaient pas qu’ils étaient tombés amoureux de la même dulcinée. Coïncidence pour coïncidence, les deux se sont retrouvés chez la demoiselle. S’en suit alors une bagarre au cours de laquelle le D. très furieux a sorti une arme pour menacer le magistrat. Ce dernier dont le corps (la magistrature) ne badine pas avec ce genre d’histoire, est resté calme, évitant ainsi le pire. Le Dr serait légalement marié tandis que le magistrat lui, serait fiancé.

Voilà une histoire dont les grins se sont accaparé à Bobo et depuis, les débats vont bon train. Pour certains, les affaires de femme n’ont rien à voir avec le statut des gens.

Ne dit-on pas que l’amour rend aveugle ? Quand on aime on ne se soucie plus de son rang. Pourvu que la demoiselle en question soit pour vous seul et non pour quelqu’un d’autre. Que les gens ne s’étonnent donc pas de voir cette catégorie de personnes se ridiculiser à cause d’une fille. D’autres par contre, ont du mal à comprendre le comportement de ces deux messieurs. Comment des gens qui doivent donner le bon exemple en sont arrivés à ça ?
Ce qui est sûr, si les deux amis de Dédougou sont surpris de se retrouver nez à nez chez cette fille, ce n’est pas le cas pour celle-ci qui savait depuis longtemps qu’elle jouait entre eux.

Voilà qu’ils se sont rencontrés et ce qui devait arriver arriva. Qui doit-on condamner dans cette histoire ? Pendant que les uns accusent les deux messieurs qui n’ont pas été sages en se laissant guider par leur instinct amoureux, les autres pensent que c’est la fille qui est condamnable. Elle savait bien qu’elle avait affaire à des responsables mais elle a fermé les yeux pour les arnaquer tous. C’est comme ça que les jeunes filles de maintenant agissent et quand les choses se gâtent, elles ne regrettent rien et se dirigent vers d’autres aventures identiques.

La seule conseil qu’on peut donner aux jeunes filles qui s’adonnent à de telles pratiques, c’est de faire attention car elles peuvent être victimes d’un crime passionnel. A bon entendeur salut...

“Le petit fakir toujours dispo”

L’Opinion

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Route Didyr-Toma : 12 mois de retard, 7 km de bitume sur 43 km