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<I>Une lettre pour Laye </I> : Vol d’ordinateurs à l’Assemblée

Publié le vendredi 11 août 2006 à 07h54min

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Cher Wambi,

Comme moi, tu auras remarqué qu’en cette semaine qui s’achève, le ciel n’est pas resté sourd à nos vœux. Ils sont bien loin ces mois d’août où tombaient des cordes, mais les précipitations enregistrées permettent, néanmoins, d’entrevoir une bonne campagne agricole.

En tout cas les chiffres que m’ont communiqués les services de l’ASECNA en sont illustratifs :
Dori : 51, 5 mm ; Ouahigouya : 86, 6 mm ; Ouagadougou-aéro : 62,1 mm ; Dédougou : 46,9 mm ; Fada N’Gourma : 34,6 mm ; Boromo : 15,0 mm ; Pô : 17, 1 mm ; Gaoua : 2,5 mm ; Bogandé : 37, 2 mm.

Si la tendance générale se poursuit, cher cousin, comme aime à le dire Simon Compaoré, le bourgmestre de la capitale, "Na n yi mûi !". Autrement dit, il y aura à boire et à manger. Mais, en attendant, retour dans l’arène politique, où se dessine déjà la carte des législatives 2007.


Cher cousin, c’est un secret de polichinelle, les partis politiques sont sortis du scrutin municipal avec des fortunes diverses. Mais, une fois encore, c’est le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), le parti présidentiel, qui se sera taillé la part du lion. Et maintenant que les maires ont été élus et installés, l’heure semble être aux bilans et aux perspectives dans tous les états-majors.

Déjà victime de son gigantisme, le CDP a, au cours de la campagne, souffert de l’indiscipline de certains de ses militants et pas des moindres. Mais, que veux-tu, cher cousin, quand le sommet refuse d’entendre la voix de la base ? C’est ainsi que certains militants ont bravé les instructions du Bureau politique national pour s’installer à l’hôtel de ville, bien qu’on leur promette la foudre.

Je devine déjà le climat malsain qui prévaudra lors des différentes sessions. En attendant, à Boromo comme ailleurs, les militants du CDP se sont parlé dans les yeux le samedi dernier. Boubacar Guira, maire de la capitale des Balé, et Oubkiri Marc Yao, le commissaire régional du CDP, en auraient vu de toutes les couleurs.

A ce dernier par exemple, les militants auraient reproché son inaccessibilité, et l’indifférence qu’il manifesterait à leur égard. Mais qu’elle fut la réaction de l’illustre élu et premier vice-président de l’Assemblée nationale ? Je ne saurais te le dire, cher cousin.

Toujours est-il que les électeurs comprennent difficilement qu’une fois parvenus à leurs fins, les députés, ministres et conseillers municipaux leur tournent le dos. N’est-ce pas la règle du jeu ?


Cher Wambi, tu n’es pas sans le savoir, depuis une bonne quinzaine d’années, les institutions de Bretton Woods (Banque mondiale et Fonds monétaire international) s’évertuent à prêcher le développement économique par la promotion du secteur privé. Si en Occident c’est la règle depuis des décennies, en Afrique, principalement au "Pays des hommes intègres", aller à cette nouvelle école comporte bien de désagréments. Je ne te l’apprends pas, des milliers de travailleurs ont dû laisser des plumes dans ces histoires de privatisations.

La dévaluation du franc CFA au début des années 90 était un signe avant-coureur de la vie chère qui nous frappe ces jours-ci au Faso. De l’avis d’un opérateur économique de la place dont j’ai reçu la complainte, ceux qui, comme Gomtenga ou Sandaogo, pouvaient créer des emplois et générer des revenus par leurs entreprises, sont aujourd’hui dans le découragement, du fait non seulement de la concurrence déloyale, mais aussi et surtout des haies vives qui se dressent devant eux à la porte des banques quand la nécessité d’un crédit s’impose.

Voici ce qu’il dit en substance : "Nos banques sont trop gourmandes. Pendant qu’en Europe par exemple, les institutions bancaires accordent les crédits avec des intérêts débiteurs à des taux de 5 ou 6% Hors Taxe (H.T.) maximum, chez nous au Moogho ces mêmes taux oscillent allègrement entre 12 et 14% (HT) ; ce qui est injustifiable pour une parité fixe euro-franc CFA. En d’autres termes, les commissions sur les lettres de crédit sont élevées de (3 à 4% en Afrique contre 0,5% en Europe).

Mais que gagne un opérateur économique pour faire face à un tel taux faramineux ?". Ceux qui opèrent dans le milieu des affaires disent, en effet, n’avoir que leurs yeux pour pleurer et prêchent pour des taux raisonnables, car, estiment-ils, des taux très élevés les handicapent, nuisent au développement de l’économie nationale et favorise le marché noir.

Entend par là, cher cousin, que les opérateurs économiques seraient tentés d’aller contracter leurs prêts en Europe à des taux moindres, en passant par des voies détournées, ou non officielles.

Qu’en diraient nos banquiers ?

Profane comme toi, cher cousin, j’ai vraiment hâte d’entendre les accusés se défendre.


Que sont-ils devenus, les enfants de Kamambory ? C’est là, cher cousin, l’interrogation somme toute légitime d’un des tout-premiers élèves de l’école primaire publique de Zorgho. Une interpellation, si ce n’est un cri du cœur :" Depuis les années 80, j’avais espéré que "nous" fêterions le cinquantenaire de l’Ecole primaire publique" de Zorgho.

Vingt-cinq ans après et malgré la décentralisation et la communalisation intégrale, les enfants du Ganzourgou restent muets sur le sujet et semblent frappés d’une amnésie collective spécifique. Comme le dit si bien une chanson toujours d’actualité, le Karamsamba (le maître) a fait son travail, mais doit-il toujours être payé en monnaie de singe ?

Qu’en pensent tous les "grottos" et tous les fonctionnaires dont certains ont assumé ou assument toujours de hautes responsabilité d’Etat ? D’une bourgade anonyme infestée de lions, d’hyènes et de mouches tsé-tsé, l’instituteur goréen Kamambory a créé un centre d’excellence dans la Haute-Volta coloniale et ses élèves ont toujours porté haut le nom de l’école primaire publique de Zorgho.

Enfants de Soura, réveillez-vous !

N’insultons pas l’histoire de notre école !

Honorons la mémoire de notre maître !

Gloire à l’école primaire publique de Zorgho.

Un orphelin de Kamambory

Eh bien, cher cousin, gageons que l’orphelin de Kamambory ne parle pas dans le désert et que son appel tombera dans des oreilles bien attentives. Dans cette attente, voyons ensemble ce que contient cette semaine le carnet secret de Tipoko l’Intrigante.


- Si la mise en œuvre du Projet de développement local de l’Ouest (PDL-Ouest) est salutaire dans plusieurs provinces, la situation n’est guère meilleure dans les Balé. En effet, il semble que les bénéficiaires du projet et même des services administratifs n’approuvent point la démarche des premiers responsables du PDL Ouest-Balé.

En plus d’un climat malsain qui pollue la coordination provinciale, ils sont nombreux, les prestataires de services de la localité qui ne cessent de faire des va-et-vient au projet pour exiger leurs dus.

Les services tels que l’Agriculture, l’Elevage, l’Environnement, l’Administration, qui sont les proches collaborateurs directs du PDL Ouest-Balé, semblent être écartés, à ce qu’on dit, de la mise en œuvre des activités. Des bénéficiaires du projet estiment également qu’en 2005 le code de financement n’a pas été à leur portée. Ce qui a négativement joué sur les réalisations prévues.

Toutes choses qui découragent les populations locales au regard des multiples réalisations menées au grand bonheur des Baléens par le PDRI ayant précédé le PDL Ouest-Balé.


Incroyable, mais vrai ! Qui l’aurait, en effet, cru ?

Notre illustre Assemblée nationale abrite des rats ; de bien gros rats pour qu’on s’en inquiète. Quelque cinq (5) ordinateurs disparus, c’est le constat amer qui s’impose en ces temps de vacances. Mais qu’en dira l’Assemblée nationale française, qui en est la donatrice ?

Osons croire que d’ici là on s’aura où exactement ces ordinateurs de marque Nec Multisync Lcd 1525 m ont échoué au nez et à la barbe des forces de sécurité et des sommités qui s’y côtoient quotidiennement. Tout de même !


C’est en principe ce matin qu’aura lieu l’élection du Bureau de l’Association des municipalités du Burkina Faso (AMBF). Si lors des élections passées, cela n’a pas posé trop de problèmes, c’est vu le nombre de membres, qui étaient de 49. Avec les 351 présents à ce 3e Congrès, ça va corser un peu la désignation de la quarantaine de membres.

Surtout qu’il y a les critères de la question genre, de la coloration politique des compétences (niveau) et surtout le dosage (commune rurales et urbaines), on imagine que ça va discuter dur dur. L’essentiel est de sortir un bureau qui va travailler.


Avis aux candidats aux véhicules "Aurevoir la France". La prudence s’impose, car certaines entreprises qui ne font pas leur devoir et ne voient pas l’intérêt d’être citoyennes veulent le beurre et l’argent du beurre ; Sont de celles-là une entreprise d’import, de vente de véhicules neufs et d’occasion toutes marques confondues, sise à Simonville.

En se targuant d’être couverte par des autorités judiciaires et politiques de notre pays et de détenir les techniques de prescription des délits par le truchement d’un avocat, cette entreprise a fait beaucoup de victimes en engrangeant plus de 65 millions de nos FCFA.

Le patron de cette entreprise a un mode opératoire suivant : il conclut toujours le marché et exige une avance contre décharge. Après perception, il fait disparaître l’agent percepteur qui est un de ses frères et coupe toute communication avec le titulaire de la décharge, qui devient une victime. L’escroc en chef tourne entre la France et la Belgique, achète des véhicules que ses frères réceptionnent à Ouaga.

Mais dommage que cette escroquerie ne soit pas près de s’arrêter puisque leur bureau est toujours ouvert et les acteurs locaux tournent paisiblement à Ouagadougou, dans les ports de Téma et de Lomé. Face à de tels actes, que dire si ce n’est recommander la prudence aux citoyens et exiger des autorités l’application de la loi dans toute sa rigueur.


Le Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques informe les organisations membres et structures, ses militants, l’opinion publique nationale et internationale, que le 16 août 2006 à 08 h 00, l’appel en annulation contre le non-lieu du juge Wenceslas Ilboudo pour Marcel Kafando, unique inculpé dans le dossier Norbert Zongo, passe devant la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Ouagadougou.

Ainsi que le Collectif l’a déjà affirmé, ce non-lieu est un véritable déni de justice et ne traduit rien d’autre que la volonté du pouvoir de la IVe République d’enterrer le dossier Norbert Zongo, assassiné le 13 décembre 1998. En conséquence, le Collectif appelle l’ensemble de ses militants, les démocrates et les amis de la liberté et de la justice à rester vigilants et mobilisés contre l’enterrement de ce dossier.

Vérité et justice pour Norbert Zongo et ses compagnons !

Non à l’impunité érigée en système de gouvernement !

N’an laara an saara !

Pour le Président du Collectif,
Henri Compaoré
MBDHP

Vice-président,
Tolé Sagnon
Collectif CGT-B

Vice-président,
Philippe Ouédraogo
Groupe du 14-février.


Dans le cadre des efforts entrepris par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, un avion de type C 130 en provenance de Dams (Onzième Vol) vient de rapatrier le 06 août courant plusieurs ressortissants marocains et étrangers du Liban, dont dix Marocains et quarante-trois autres de nationalités notamment, libanaise, burkinabè, sénégalaise, togolaise, béninoise, malgache, guinéenne et autres.

Il est à noter que l’ensemble des rapatriés s’élève jusqu’à ce jour à 795 ressortissants, toutes nationalités confondues. Ces opérations de rapatriement menées par le Royaume du Maroc prouvent tout l’intérêt qu’accorde Sa Majesté le Roi Mohammed VI non seulement aux resortissants marocains, mais aussi à l’ensemble des citoyens africains.


L’actualité sportive au Burkina, c’est le tournoi international de solidarité des Centres de formation de football qu’organise chaque année Noufou Ouédraogo que tu connais très bien. Ce monsieur, le football c’est vraiment sa passion.

Pour cette 5e édition, sur les 11 formations qui prennent part à la compétition, il a réussi à faire venir neuf équipes de l’extérieur. Pour le moment, tout se passe bien et il y a des matches qui sont plaisants à suivre. Après ce tournoi, une autre compétition d’envergure se profile à l’horizon.

Il s’agit du tournoi international des clubs de football féminin des 5 nations dont l’initiatrice est Mme Marguerite Karama. Comme Noufou, elle est passionnée de foot. Pour la 6e édition de son tournoi, elle a invité la Sirène de Dakar, les amazones de Côte d’Ivoire, l’AS Mandé du Mali, la Ligue FC du Togo, la Flèche Noire du Bénin et comme invité d’honneur, Aquilas Verdes de la Guinée Equatoriale.

La compétition est prévue du 26 août au 3 septembre 2006. Les équipes doivent être là deux jours avant le début des hostilités. Mais on apprend que l’équipe féminine d’Aguilas Verdes a décidé de venir le 16 août pour sa mise au vert.

Et tiens-toi bien, elle a besoin de toutes les installations sportives du stade du 4-Août, c’est-à-dire, un centre d’hébergement, un terrain de football, le restaurant, la salle de musculation et cela à sa charge. Comme tu peux le constater, c’est inhabituel de voir ça. Son président, Melchor Esono Edjo, demande même qu’on lui communique urgemment le budget. En tout cas, il vient d’un pays où le pétrole coule à flots et ce n’est pas étonnant qu’il veuille mettre son équipe à l’aise.

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie.

Au revoir.

Ton cousin

Passek Taalé.

Observateur Paalga

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