Les instructions issues de la rencontre des gouverneurs des régions de la Boucle du Mouhoun (Burkina Faso) et de Ségou (Mali) tenue du 18 au 20 juillet 2006 à San (Mali) viennent d’être mises en application par une mission conjointe conduite respectivement par Tadano D. Valentin Yonli, haut-commissaire de la province de la Kossi et El Hadji Adama Sidibé, préfet du cercle de Tominian (Mali).

Cette mission effectuée du 27 au 29 juillet dernier à Ouarokuy, Bouanékuy, Kourkuy avait pour objet d’une part de vérifier si les champs, objets de litige des incidents malheureux du 30 juin 2006 font partis des zones mises en défens, d’autre part, de procéder à l’application des décisions, prises de commun accord pour les litiges ayant déjà fait l’objet de règlements antérieurs. La mission a également adresser des messages de sensibilisation aux populations frontalières dans le but du reforcement de la paix et la concorde sociale.

Concrètement sur le terrain, les deux autorités à la tête d’une forte délégation de 38 membres parmi lesquels des députés burkinabè et maliens se sont déportés sur les champs litigieux et ont tenu des rencontres d’échanges avec les différentes communautés.

Le message de paix quelque fois livré avec un ton de rigueur visait à amener les populations au respect strict de la conduite édictée par les plus hautes autorités des deux pays dans le sens de la cohabitation pacifique à la frontière. Il leur a été demandé avec force de se référer aux autorités administratives de base et éviter à jamais de prétendre se rendre justice par des agressions quelconques.

Abordant la matérialisation en cours de la frontière entre les deux pays, les deux délégations sont transmis des messages forts pour la préparation des esprits au respect strict des résultats de cette opération. Si les population ont plus ou moins bien accueilli et salué l’initiative de la mission conjointe, il faut souligner cependant que le climat social s’est sérieusement dégradé entre les populations frontalières visitées.

A l’exemple de Bèrè (un hameau de culture) rattaché au village de Kombori dans le département de Djibasso (côté burkinabè), il est difficile pour ces habitants d’accepter que les sols qu’ils ont occupés avant les années d’indépendance soient situés en territoire malien suite au travaux de positionnement faits par la commission de bornage en mai dernier pour circonscrire la tension sociale qu’ont pu créer les nombreux litiges nés de la présente saison. Ces habitants envisagent déménager en territoire burkinabè dès la fin des travaux de bornage.

Daouda KONATE
AIB/Nouna