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Mme Monique Gagnon-Tremblay, vice-Première ministre du Québec : "Les Burkinabè ont à cœur le développement de leur pays"

Publié le mercredi 24 mars 2004 à 10h18min

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Mme Tremblay et
le ministre Youssouf Ouédraogo

Mme Monique Gagnon-Tremblay, la vice-Première ministre du Québec (Canada) a quitté le Burkina vendredi dernier, 5 mars 2004, au terme d’un séjour de 96 heures qui lui a permis d’évaluer l’état d’avancement des travaux préparatoires du prochain sommet de la Francophonie qui aura lieu en novembre à Ouagadougou.

Une visite qui donne en outre, un coup de fouet à la coopération entre le Québec et le Burkina Faso. Avant son départ, Sidwaya a rencontré Mme Gagnon-Tremblay qui tire ici les enseignements de son voyage.

Sidwaya (S.) : Quel bilan tirez-vous de votre séjour ?

Monique Gagnon - Tremblay (M.G.T) : Je tire un bilan très positif de mon séjour au Burkina Faso. Outre le fait que cette visite m’a permis de connaître le Burkina (je ne connaissais pas ce pays), elle a été l’occasion pour moi, de rencontrer de nombreuses autorités gouvernementales, le président de l’Assemblée nationale et le président du Faso. Jeudi, j’avais pu échanger avec le maire de Ouagadougou.

Concernant l’objet de ma visite, j’ai été agréablement surprise de voir toutes les infrastructures déjà existantes. Il reste encore des infrastructures complémentaires d’hébergement à réaliser.

Les choses sont assez avancées. On m’a assurée que tout sera prêt à temps pour le sommet. J’ai donc donné mon appui au comité d’organisation. J’ai une pleine confiance qu’on va y arriver.

Ce qui est important, c’est que l’on fasse de ce sommet un succès. Je suis persuadée qu’avec toutes les énergies et tout le travail qui se fait actuellement, on est en mesure de réussir cet événement.

Mons séjour m’a donné également l’occasion de rencontrer des jeunes de la rue qui sont encadrés par l’ONG Jeunesse du monde et cirque du Soleil. C’est une initiative heureuse qui donne certes, des sensations aux jeunes mais les éduque pour la vie.

J’ai aussi inauguré la maison TV5 du Québec à Zorgho où j’ai rencontré le maire et des populations très chaleureuses. J’ai beaucoup apprécié cette cérémonie même si on a eu cette journée, une tempête de sable (chez nous, on a les tempêtes de sable). Je retiens qu’il fait moins froid ici qu’au Québec.

S. : Quel commentaire faites-vous de vos rencontres avec les femmes élues du Burkina ?

MGT : J’ai aussi discuté avec des femmes engagées qui ont à cœur le développement économique, social et culturel de la population. J’ai ensuite reçu au cours d’un cocktail, plus de 150 personnalités. Un cadre qui m’a permis de constater la chaleur qui existe entre les Québécois et les Burkinabè. Nous avons une équipe de jeunes, de stagiaires de Québec sans frontières qui séjournent actuellement au Burkina. Ils ont été mis en contact avec une troupe de musiciens qui viendra très prochainement au Québéc pour approfondir le partage, les échanges.

La semaine de l’Afrique que nous organisons le mois prochain aura d’ailleurs une vitrine spéciale pour le Burkina. Il y aura des artistes et des artisans du Burkina qui viendront au Québec. A cet effet, il y aura aussi une exposition de livres pour les écrivains et nous avons invité des écrivains burkinabè pour y participer.

Ce matin (vendredi 5 mars), j’ai rencontré le président du Faso. Nous avons échangé sur des dossiers majeurs comme la diversité culturelle. Je sais que le Burkina est tout à fait d’accord avec le fait que l’on puisse protéger notre diversité culturelle par une convention que l’UNESCO était mandatée pour rédiger.

Il est aussi question de la candidature du Québec pour le Sommet de 2008...

Avec le président du Faso, j’ai évoqué également la candidature du Québec pour le sommet de 2008. Le Québec a déposé sa candidature pour le sommet de la francophonie de 2008. Le président du Faso en tant qu’hôte du sommet de Ouagadougou est bien placé pour apporter son appui au Québec pour que cette province puisse obtenir l’organisation de cette rencontre dans le cadre de son 400e anniversaire. Je lui ai transmis les salutations du Premier ministre du Québec. Je lui ai dit également que s’il venait au Canada dans un avenir proche, nous serions heureux de le recevoir à Québec.

J’ai terminé ma journée par une visite de Desjardins international. J’ai visité une Caisse populaire qui a été créée à l’aide de la formation que Desjardins a donné depuis les 30 dernières années au Burkina. Je retourne ce soir pour préparer notre session qui débute la semaine prochaine à l’Assemblée nationale. Ce sera une session intensive jusqu’à la fin juin et je reviendrai en novembre pour prendre part avec le Premier ministre aux travaux du Sommet.

Auparavant, nous travaillerons sur des projets concrets dans la perspective de l’après sommet pour les Burkinabè. Des fonctionnaires québécois travailleront avec les autorités pour voir ce que nous pouvons faire au niveau de l’éducation des jeunes, de sorte à laisser un certain héritage à la population.

Le Comité d’organisation souhaite bénéficier dans les mois à ,venir de la contribution du Canada. Allez-vous plaidez cette cause ?

Québec est une des provinces du Canada. L’ambassadeur du Canada en poste au Burkina a déjà annoncé que la participation du Canada était de l’ordre de 4 millions de dollars canadiens. Le Québec participe à cet effort en tant que portion de ce pays. Mais étant la seule province francophone du Canada et membre à part entière de la Francophonie, nous avons également un devoir de solidarité avec le Burkina. C’est la raison pour laquelle, nous allons travailler pour qu’au sortir du sommet de Ouagadougou, les populations bénéficient de réalisations concrètes.

Etes-vous une partisane de l’aide directe aux populations ?

M.G.T. : Nous donnons actuellement de l’aide technique dans le cadre de l’organisation du sommet. Cependant pour qu’il reste quelque chose de tangible après le sommet, nous essayons de voir avec les autorités quels projets struturants menés pour que les populations puissent profiter du sommet.

S. : Votre visite donne un véritable coup de fouet à la coopération entre le Québec et le Burkina...

M.G.T. : Je l’espère ! Entre le Burkina et le Québec, c’est une grande amitié. Je l’ai du reste senti à travers l’accueil chaleureux qui m’a été réservé. Cette amitié date depuis fort longtemps. Le Québec offrait ainsi 30 Bourses d’exception pour les étudiants burkinabè. A la demande de votre ambassadeur au Canada, j’ai réussi à porter ce nombre à 50. Une nouvelle qui a été bien accueillie par les autorités burkinabè.

S. : Quelle image garderez-vous de votre séjour ?

M.G.T. : Je garde une image très positive du Burkina. Des populations qui sont très chaleureuses, se prennent en main et qui ont à cœur le développement de leur pays. J’ai du reste féliciter le maire pour la propreté de sa ville. Il m’a fait part de ses projets avec les femmes qui s’occupent du nettoyage de la ville. J’ai trouvé son projet intéressant. Il y a aussi ces femmes élues ou non qui sont engagées dans le combat du développement et qui font de grandes choses. Ce sont des partenaires majeures dans le développement avec les hommes. J’ai obtenu d’excellentes collaborations au cours de cette visite.

Au moment de partir, je voudrais souhaiter au Burkina de réussir tous les projets qui lui tiennent à cœur. Je transmettrai bien sûr la chaleur de l’accueil aux Québécois et au Québécoises. J’ai hâte de revenir le plus rapidement possible notamment en novembre prochain pour le sommet.

Interview réalisée par Victorien A. SAWADOGO
Sidwaya

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