Ouagadougou, gros village ou capitale ?
Lorsqu’on entend dans la rue qu’il y a Ouagadougou et Ouagadougou, cela peut paraître bien absurde. Pourtant ! Il ne faut pas plus qu’une bonne pluie, pour confirmer que « Ouaga c’est pas Ouaga ». La grande pluie du jeudi 20 juillet dernier a permis de faire ce constat. Les habitants des zones périphériques qui se sont laissés surprendre par cette averse, ont eu du mal à rentrer chez eux.
Les voies qui étaient déjà très dégradées, se sont transformées en véritables mares. Il ne manquait plus que des pirogues. Les uns, plus courageux, ont dû « patauger » dans la boue pour se rendre à domicile. Une occasion que de jeunes opportunistes, débordant d’initiatives, ont mise à profit pour se faire des sous, en aidant les gens à traverser moyennant deux cents (200) à cinq cents (500) F CFA. Au secteur n°29 (quartier Oudrin), un gamin aurait été emporté par l’eau pendant la traversée du « fameux pont » du marché de dolo.
D’autres par contre « sages » ou moins courageux, ont dû attendre tranquillement chez des amis ou parents jusqu’à 21 heures avant d’accéder à leur domicile. Plus regrettable encore, est le comportement de certains (citadins ?). A peine les premières goûtes de pluies tombées que ceux-ci se ruent sur les poubelles pour déverser leur contenu dans les eaux de ruissellement. Ces personnes mal inspirées ou de mauvaise foi, ne se posent pas de questions sur la destination de ces ordures jetées dans l’eau. Ainsi, après la pluie, la ville devient un véritable dépotoir. Conséquence ? Des nuits sans sommeil pour les « femmes de Simon ».
Cette situation apparemment banale, pose la problématique de viabilisation de « Ouaga la belle ». Il ne suffit pas de lotir une zone, d’y installer l’eau courante et l’électricité pour parler de zones viabilisées.
Même si l’on est dans un pays sahélien où il ne pleut pas beaucoup, il est quand même imprudent d’agrandir la ville sans prévoir des systèmes d’évacuation des eaux.
Ceux qui pensent que les maires de Ouagadougou sont allés vite en besogne en ce qui concerne les lotissements ont peut être raison. Il suffit de se rendre dans certaines zones pour se demander s’il l’on est vraiment dans une capitale.
C’est dire que Simon Compaoré et ses maires d’arrondissement ont encore beaucoup de défis à relever. Les lotissements étant achevés (selon le maire central), place maintenant à des actions d’amélioration du cadre de vie des habitants, afin que Ouagadougou soit vraiment digne de son nom de capitale. C’est vrai que tout Ouagadougou ne pourrait pas ressembler à Ouaga 2000, mais tout de même !
Fatouma Sophie OUATTARA