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<I>Une lettre pour Laye</I> : 50 millions : une affaire dans l’affaire

Publié le vendredi 21 juillet 2006 à 10h10min

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Cher Wambi,

Fidèle à notre rendez-vous hebdomadaire du vendredi, je m’en vais d’abord te faire le point des hauteurs d’eau tombée sur le Faso dans la semaine du 13 au 19 juillet 2006. Vous qui êtes des cultivateurs avisés, je ne doute point que ce soit là des informations qui vous intéressent au village, car pouvant vous fixer sur la suite de la campagne agricole.

Telles se présentent donc les données, cher cousin : Dori : 11,6 mm ; Ouahigouya : 55,4 mm ; Ouagadougou-aéro : 25,0 mm ; Ouagadougou-Somgandé :............... ; Dédougou : 67,9 mm ; Fada N’Gourma : 58,7 mm ; Bobo-Dioulasso : 42,8 mm ; Boromo : 12,9 mm ; Gaoua : 74,2 mm ; Bogandé : 45,5 mm.

Si dans l’ensemble, l’on estime les précipitations pluviométriques peu satisfaisantes, tout espoir n’est pour autant pas perdu. Laissons l’avenir venir, cher cousin, et armons-nous de courage pour affronter les averses du mois d’août qui s’annonce.


Cela dit, l’attente a été longue, mais vaine. Car ce n’est pas demain que jaillira la lumière sur l’affaire Norbert Zongo, vieille déjà de huit ans et pour cause : le personnage-clef Racine Yaméogo, qui avait témoigné à charge contre l’adjudant-chef Marcel Kafando, permettant au juge d’instruction Wenceslas Ilboudo de l’inculper s’est en effet rétracté. Conséquence donc, un non-lieu a purement et simplement été prononcé, et le procureur général Abdoulaye Barry en a fait l’annonce mercredi dernier.

Déjà, cher cousin, le Tout-Ouaga s’en est saisi et chacun y va de ses commentaires. Mais des questions s’imposent. Que s’est-il passé pour que Racine Yaméogo se rétracte ? Est-ce le temps ? A-t-il été travaillé au corps ? Est-ce son itinéraire professionnel puisqu’auparavant militaire, il a été déshabillé ?

Comme tu le sais sans doute, l’affaire Norbert Zongo est un dossier éminemment politique et, tu le sais mieux que quiconque, quand la politique entre au palais, la vérité en sort par la fenêtre. Mais tu ne l’ignores pas non plus, cher cousin, il est des dossiers qui ne meurent pas, et celui dit Norbert Zongo en est un. Peut-être en saurons-nous davantage un jour ou l’autre !


D’une affaire passons à une autre : les nouvelles vont à la vitesse du vent, et tu as certainement dû apprendre que le torchon brûle entre Me Hermann Yaméogo, président de l’UNDD, et le correspondant de RFI au Burkina, Alpha Barry. Tout est parti d’un sondage réalisé par le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) et commenté sur les antennes de la radio internationale. Le président de l’UNDD réagira dans les journaux de la place mais, par erreur, attribuera la paternité dudit commentaire au journaliste Alpha Barry.

S’en étant rendu compte peu après, Me Hermann Yaméogo a demandé à l’Observateur paalga de publier un rectificatif. Mais, tel que stipulé, ce rectificatif pouvait laisser penser que l’erreur était du fait du journal, qui a publié la déclaration du président de l’UNDD. Une faute que le journal, en aucun cas, ne saurait endosser. Las d’attendre le rectificatif de Me Hermann Yaméogo dans les colonnes de l’Observateur paalga, Alpha Barry n’a pas hésité à faire usage de son droit de réponse.

Mais, dois-je te le signaler, si le journal a mis du temps à publier la demande de rectificatif de Me Hermann Yaméogo, c’est qu’elle n’a pas été enregistrée au secrétariat dudit journal, et a dû faire les frais d’un cafouillage. Je ne t’en dirai pas plus, cher cousin, puisque, pour tenter de désamorcer la bombe, je porte à ta connaissance le contenu des deux correspondances, ci-après :

Me Hermann Yaméogo,
Président de l’UNDD,
Ouagadougou
Tél : 50 31 15 15

A

Monsieur le Directeur,
de l’Observateur Paalga,
Ouagadougou

Objet : demande de rectificatif suite à la diffusion de la déclaration du 29 juin 2006

Monsieur le Directeur,

Dans la déclaration de l’UNDD datée du 29 juin 2006 relative au sondage du CGD et publiée dans votre organe le 30 juin 2006, il a été attribué au correspondant de RFI, Alpha Barry, le commentaire dudit sondage en lieu et place de Philippe Leymarie. Je vous prie de bien vouloir procéder, dans votre toute prochaine édition, à cette correction utile.

Je vous en remercie.

Ouagadougou, le 30 juin 2006

Me Hermann Yaméogo,
Président de l’UNDD

Droit de réponse à la déclaration de l’UNDD

Dans une déclaration récemment publiée dans la presse, j’ai été accusé à tort par le président de l’UNDD d’avoir fait un compte rendu sur le dernier rapport du Centre pour la gouvernance démocratique (CGD). En effet, Hermann Yaméogo a écrit que les « ...les médias internationaux et notamment RFI par la voix d’Alpha Barry, selon un mode opératoire maintenant rodé, ont essaimé cette information pour continuer à empoisonner l’opinion internationale ». Je voudrais relever ceci à l’attention de vos lecteurs :
- Je n’ai jamais couvert la présentation du rapport du CGD ni fait un compte rendu de ce rapport.
- Hermann Yaméogo, que j’ai interpellé le vendredi 30 juin après la publication de sa déclaration, a reconnu qu’il s’était trompé. Il a même adressé un fax à RFI à Paris, où il reconnaît qu’il y avait du faux sur ma personne.

Mais je constate que : - malgré ses promesses faites à moi et à RFI Paris, Hermann Yaméogo n’a apporté la correction que dans un seul quotidien (en l’occurrence "Le Pays" n° : 3655 du 03 juillet 2006) sur les trois qui ont publié sa déclaration ;
- malgré le côté insultant de sa déclaration à mon égard et malgré le fait qu’il reconnaît qu’il y a du faux sur ma personne, Hermann Yaméogo n’a pas daigné s’excuser (comme c’est l’usage et comme l’enseigne le bon sens) ni auprès de moi ni auprès des lecteurs qu’il a induits en erreur ;

- même ayant reconnu qu’il y avait du faux dans sa déclaration, il ne s’est pas non plus donné la peine de la retirer à Sidwaya, qui l’a publiée le jeudi 06 juillet 2006 (n° 5642) soit six jours après qu’on s’est expliqué. Sur ces faits, je prends l’opinion à témoin de la bonne foi de monsieur Hermann Yaméogo, qui n’est pas à sa première accusation gratuite contre ma personne.

Alpha Barry,
Journaliste,
Correspondant de RFI au Burkina Faso

Qu’en dire, cher cousin, sinon souhaiter qu’après ces échanges, l’avocat et le journaliste mettent balle à terre ?


Jamais deux sans trois ! Une affaire dans l’affaire, pour te parler, cher Wambi, de ce deal de 50 millions de nos francs pour lesquels les sieurs Noaga Ousmane Tapsoba et Moussa Dabo sont toujours détenus à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO) depuis maintenant un an.

El hadj Oumarou Kanazoé, qui se dit victime dans cette affaire, ne semble pas être à la fin des ses misères, et pour cause. : un troisième larron vient, en effet, de frapper à la porte du "vieux", tentant de mouiller les moustaches de Me Bénéwendé Stanislas Sankara, défenseur des deux prévenus, mais mal lui en prit.

Le visiteur d’un matin, qui s’est présenté sous une fausse identité (Mathias Compaoré né à Ziniaré), dit être venu de la part de l’avocat prendre 3 000 000 de FCFA afin de taire l’affaire. La sagesse moaga ne nous enseigne-t-elle pas qu’on ne piétine pas deux fois les bijoux familiaux d’un aveugle ?

Et bien, El hadj Oumarou Kanazoé s’en ouvrit à la police, qui actionna ses services de renseignements. Celui qui se faisait passer pour Mathias Compaoré, envoyé spécial de Me Sankara, sera pris la main dans le sac et se révélera s’appeler Tiko Koanda, né en 1964 à Koudougou.

L’imposteur, qui a reconnu son forfait devant les hommes du commissaire Paul Sondo, est depuis le 14 juillet dernier en lieu sûr à la MACO, dans l’attente de connaître le sort qui sera le sien, puisque le cabinet de Me Sankara entend se laver de ce mensonge.

Tiko Koanda, ou Mathias Compaoré, l’apprendra certainement à ses dépens, puisque habitué des violons de la police et de la gendarmerie pour des faits similaires. Quel monde !


Et bien, cher cousin, c’est par cette note que je m’en vais t’ouvrir le carnet secret de Tipoko l’Intrigante qui, j’imagine, semble être éprouvée par la saison agricole.

- Le jeudi 20 juillet, à l’heure où le soleil était au zénith, un malheur frappait la zone commerciale de Ouagadougou. S’éteignait, en effet, Adja Fatoumata Ouédraogo née Séni. Mais qui était-elle pour que le Tout-Ouaga se rende à la zone commerciale ? Adja Fatoumata était l’épouse de feu Ousmane Sibiri Ouédraogo, le tout premier président de la Communauté musulmane du Burkina et président, par ailleurs, de la Chambre de commerce, d’industrie et d’artisan du Burkina (CCIA-BF).

Surtout, Adja Fatoumata était la belle-mère du ministre chargé des Relations avec le Parlement, Adama Fofana. Elle quitte le monde aux portes de l’Observateur paalga au moment où un de ses petits-fils, Adama Ouédraogo, y est admis comme journaliste stagiaire.


La ronde des installations de maires dans les communes rurales se poursuit. Evidemment, comme qui dirait, selon la poche du nouvel édile ou suivant sa popularité dans certains cas, cela se passe avec plus ou moins de faste. Si nombreux sont ceux qui choisissent la fin de la semaine pour cette cérémonie, à Mané, un des plus vieux départements du Centre-Nord (Kaya), c’est plutôt le mardi 25 juillet, jour du marché de la localité, qui a été préféré pour installer Ousmane Sanfo dans son fauteuil. A l’occasion, outre les 98 conseillers de la commune, assisteront à cet événement, premier du genre, les ressortissants de Mané, qui viendront des quatre coins du pays pour se joindre à la population résidante.

En attendant, c’est le Bazèga et le Boulkiemdé qui seront à l’honneur ce week-end avec respectivement, les cérémonies d’installation de :
- Nikièma S. Adrien, maire de la commune d’Ipelcé, le samedi 22 juillet 2006 à partir de 10 h 00 ;
- Konseiga François, maire de la commune de Saponé, le samedi 22 juillet 2006 à partir de 15h00 à la place de la préfecture de la cité du chapeau ;
- Bertin Ouiya, maire de la commune de Siglé, le samedi 22 juillet 2006 à partir de 10 h 00 ;
- le Dr Tibo Jean Hervé Kaboré, maire de la commune de Sourgou, le dimanche 23 juillet 2006 à partir de 13h00.


Le dimanche 22 janvier, le président de l’Eglise des Assemblées de Dieu du Burkina a procédé à une semi-retraite pastorale. Eh bien, pour expliquer simplement cet engagement, le pasteur Pawentaoré Ouédraogo a décidé de confier la charge de l’église AD de la Zone I, qu’il a fondée en 1985, à un de ses jeunes collaborateurs, le pasteur Joanny Bazemo, au cours d’un office religieux le dimanche 23 juillet 2006 à 15 heures dans ladite église.

Cette passation démontre une volonté sans cesse renouvelée d’œuvrer à l’affermissement de l’Eglise des AD du Burkina et à la responsabilisation progressive des jeunes serviteurs.


La saison des pluies, c’est aussi le moment idéal pour planter des arbres. Et comme c’est pour bien faire, toutes les initiatives sont les bienvenues. Voici ce qui se passe à la mairie de Baskuy : à la fin des mariages, l’officier célébrant offre en guise de cadeau, au nouveau couple, un pied de manguier non sans lui recommander de le planter et de l’entretenir comme un troisième témoin de leur mariage.


Des bandits armés de fusils mitrailleurs ont attaqué, mercredi peu avant 17 heures sur l’axe Bobo-Orodara, deux cars de transport de passagers, faisant un mort et un blessé grave. Selon les explications d’un rescapé, les malfrats, au nombre de deux, ont surgi des broussailles et, sans sommation, ont ouvert le feu sur leur véhicule, par des tirs nourris qui ont obligé le chauffeur de la compagnie Rakiéta à forcer le passage pour s’immobiliser 3 km plus loin suite à la crevaison d’une roue avant.

Quelques instants plutôt, c’est un véhicule de la compagnie TCV qui échappait aux mêmes bandits après avoir, lui aussi, essuyé des tirs. Cette attaque, qui a eu lieu moins d’une semaine après l’assassinat, à coups de couteaux, d’un sous-officier de gendarmerie dans la ville de Bobo, marque, si l’on peut dire, le retour des vieux démons après une longue période d’accalmie dans la région.


Depuis le 3 juillet 2006, la situation entre Israël et le Liban a basculé dans un conflit ouvert entre l’armée israélienne et les miliciens du Hezbollah. Cet embrasement a contraint des milliers de civils à l’exode et plusieurs pays procèdent à l’évacuation de leurs ressortissants.

Face à cette situation déplorable, le gouvernement du Burkina Faso, soucieux de la sécurité des Burkinabè à l’étranger, a pris des dispositions pour assurer la sécurité de nos compatriotes vivant au Liban et veiller, en collaboration avec des pays amis et alliés telle la France, à ce qu’aide et assistance leurs soient apportées.

Toutefois, considérant l’évolution rapide de la situation et au regard de l’ampleur de la crise, le gouvernement, qui suit cette actualité de près, mettra tout en œuvre pour une évacuation volontaire en cas de nécessité.

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie.

Au revoir.

Ton cousin

Passek Taalé.

Observateur Paalga

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