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<I>Une lettre pour Laye</I> : Alerte au putsch à Pô

Publié le vendredi 7 juillet 2006 à 09h01min

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Cher Wambi,

Dieu n’oublie jamais les siens. Nos supplications ne sont pas restées vaines. Et depuis une semaine, les paysans de Toog-ligui, à l’instar des maraîchers de Koubri, peuvent se confier encore à la terre, du fait des fortes pluies qui arrosent monts et vallées.

Il n’y a plus de doute, la saison hivernale s’est installée sur l’ensemble du territoire national, comme peuvent en attester les relevés pluviométriques du 29 juin au 05 juillet 2006, que l’ASECNA m’offre l’occasion de te communiquer : Dori, 31,2 mm ; Ouahigouya : 13,2 mm ; Ouagadougou-aéro : 57,3 mm ; Ouagadougou-Somgandé : .... ; Dédougou : 25,3 mm ; Fada N’Gourma : 78,9 mm ; Bobo-Dioulasso : 30,05 mm ; Boromo : 55,1 mm ; Pô : 46,8 mm ; Gaoua : 36,3 mm ; Bogandé : 2,5 mm.

Sur ce, cher cousin, veuilles bien transmettre mes encouragements à tous ces hommes et à toutes ces femmes qui font le pèlerinage quotidien des champs en cette saison. Puissent-ils récolter les fruits de leur labeur et enseigner le goût du travail aux tout-petits.


Alerte au putsch à la mairie de Pô ? La question, cher cousin, n’est nullement dénuée de tout fondement, et pour cause : l’édile de la capitale du Nahouri, Henri Koubizara, a déjà de la peine à réunir le conseil municipal. Issu de la minorité PAI, et élu maire à la faveur de la grave crise que traversait la majorité CDP, Henri Koubizara risque de faire les frais du Tuk-Gilli.

Enjoints certainement par la hiérarchie de reconquérir le fauteuil bradé, les conseillers CDP boudent depuis les sessions, histoire de provoquer un crash. Effectivement, les deux sessions convoquées jusque-là n’ont pu se tenir, faute de quorum. Alors, que se passera-t-il si ce boycott perdurait ?

Le dernier mot reviendrait, en tout cas, au ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, détenteur des clefs de nos communes, pour agir conformément à la loi en vigueur. Prendrait-on le chemin qui mène droit à la délégation spéciale ou celui qui conduit à la reprise des élections à Pô ? Je ne saurais y répondre cher cousin.

Mais à coup sûr, le ministère que dirige Clément Pegdwendé Sawadogo aura du pain sur la planche. Car la crise qui mine aujourd’hui le conseil municipal de Pô n’est pas la première au Faso en cette troisième mandature. J’apprends, en effet, que dans le département de Pensa, les conseillers du PDP/PS ont tous rendu le tablier.

Une grosse épine déjà aux pieds des promoteurs de la communalisation intégrale, quand on sait que le même vent souffle sur la commune rurale de Ramongho, où le nouveau maire, madame Awa Ouédraogo, est contesté déjà par 20 des 28 conseillers. A chaque commune sa crise donc, cher cousin, et il est à souhaiter que les uns et les autres se remémorent ce pourquoi ils ont été élus et qu’ils auront un bilan à rendre aux électeurs à la fin de leur mandat.

Hélas, c’est dans cette atmosphère que ce dérouleront ce dimanche 09 juillet 2006, les élections municipales complémentaires dans une cinquantaine de nos communes. Changeront-elles grand-chose dans la nouvelle configuration politique nationale ? J’en doute fort.


Cher Wambi, sans doute, la nouvelle t’est parvenue au village. Dans la nuit du 30 juin au 1er juillet 2006, un différend foncier s’est transformé en véritable conflit armé entre les habitants de Woromkuy au Burkina et ceux de Wanian (Mali). Si du côté burkinabè, je te confirme la mort de 9 personnes, côté malien, je reste sans information sur les conséquences de cet affrontement.

C’est sans doute pour circonscrire et mettre fin à cette malheureuse situation qu’une délégation du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation se rendra ce samedi 08 juillet 2006 sur les lieux pour une rencontre de sensibilisation et de réconciliation entre les populations des deux localités. La rencontre se tiendra en présence du ministre malien de l’Administration territoriale et des Collectivités locales. Ton journal, l’Observateur paalga, qui sera de cette mission, y reviendra certainement dans ses prochaines livraisons.


Malgré le renvoi du procès au 16 octobre prochain, les partis en conflit supportent difficilement la trêve. Inutile de te remuer les méninges, car je parle bien de l’affaire des 50 millions de francs CFA qui fait couler beaucoup d’encre et de salive depuis bientôt un an. Alors que les prévenus, Noaga Ousmane Tapsoba et Moussa Dabo, passent leur onzième mois à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO), il me revient, cher cousin, que le Moogho Naaba Baongho aurait été approché depuis une semaine afin de jouer au médiateur.

Par qui et auprès de qui ? Ne me pose surtout pas les questions cher cousin, ces jours-ci, nous pourrions en savoir davantage.


Adieu la feuille de route ! Ainsi peuvent enfin s’exclamer les syndicats des transporteurs qui avaient des motifs de méfiance, de dépit et de courroux tant envers les autorités de tutelle qu’envers Concept Secours voyageurs.

Le débat est momentanément, si ce n’est définitivement, clos autour de cette trouvaille qui divisait plus qu’elle ne rassemblait. Par arrêté conjoint n°2006-0003/MT/SECU/MATD du 05 juillet 2006, elle a été suspendue, en effet, cette feuille de route pour le transport public routier interurbain et international de personnes, instituée par arrêté conjoint n°2005-0555/MITH/SECU/MATD du 15 novembre 2005. Ci-après donc, cher cousin, l’acte de "décès" de la fameuse feuille de route :

Le ministre des Transports,
Le ministre de la Sécurité,
Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation.

Arrêtent

Article 1er : les dispositions de l’Arrêté conjoint 2005-005/MITH/SECU/MATD/ du 15 novembre 2005, instituant une feuille de route pour le transport public routier interurbain et international de personnes, sont suspendues jusqu’à nouvel ordre.

Article 2 : le Directeur général des Transport terrestres et maritimes, le chef d’état-major de la Gendarmerie nationale, le Directeur général de la Police nationale, le Directeur général du Développement des Collectivités locales sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent arrêté qui prend effet pour compter de sa date de signature et qui sera enregistré, publié et communiqué partout où besoin sera.

Ouagadougou, le 05 juillet 2006

Le ministre des Transports,
Me Gilbert Noël Ouédraogo

Le ministre de la Sécurité,
Djibril Yipènè Bassolé

Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation,
P. Clément Sawadogo.

Espérons que cet arrêté interministériel ramènera la sérénité au sein des transporteurs, qui devraient à leur tour saisir la perche ainsi tendue pour assainir leur secteur et mettre plus l’accent sur la sécurité des passagers. Serons-nous seulement entendus, cher cousin ?


Dans cette attente, je m’en vais t’ouvrir le carnet secret de Tipoko l’Intrigante par cette triste nouvelle :

- "L’empereur" s’en est allé. On ne le reverra plus dans les stades, cet amoureux du sport-roi et de la balle au panier. Lui, c’est Roger Zagré, supporter, devant l’Eternel, de l’Etoile filante de Ouagadougou (EFO), qui nous a quittés le mercredi 05 juillet dernier à Ouagadougou. William, pour les intimes, laisse un vide dans le monde sportif, que les rescapés auront de la peine à combler, et au moment où les Etalons ont besoin du soutien de tous pour renaître.


- Ram Ouédraogo, député du Rassemblement des écologistes du Burkina (RDEB), sur ses nerfs ? Incontestablement, affirment ceux qui arpentent les allées de l’Assemblée nationale. Inscrit au Groupe parlementaire PDP/PS et apparenté, on l’annonce en route pour le Groupe parlementaire Justice et Démocratie. La raison de ce nomadisme auquel Ram ne nous a pas habitués ? La volonté des gourous du PDP/PS de tout accaparer (président de commission et secrétaire parlementaire) l’expliquerait.

Au même moment, on apprend que le député Cyril Goungounga du PARIS qui avait déposé sa demande d’adhésion au Groupe parlementaire CFR (Coalition des forces républicaines), aurait fait volte-face pour se porter non-inscrit. Vrai ou faux ? L’avenir nous le dira.


- La représentation diplomatique taïwanaise serait furieuse contre le ministère burkinabè des Affaires étrangères et de la Coopération régionale, et l’aurait manifesté vigoureusement. A ce qu’on dit, ce coup de colère serait consécutif à une audience accordée le vendredi 16 juin dernier par les services du ministre d’Etat Youssouf Ouédraogo (secrétaire général, directeur de cabinet et directeur du département Asie-Pacifique) au Forum d’amitié sino-burkinabè (FASIB), représenté à l’occasion par son président d’honneur, Zéphirin Diabré, et son président, François Bognini.

Qui connaît la rivalité légendaire entre Taïwan et la République populaire de Chine comprend aisément l’allergie pour l’une de sentir l’autre sur son terrain. Fin diplomate, Youssouf aurait réussi à circonscrire l’incendie, avant le séjour du 10 au 11 juillet 2006 au Burkina Faso d’une délégation de la République de Chine (Taïwan) conduite par son ministre des Affaires étrangères, James C. F. Hang. En tout cas, séjournent depuis deux semaines à Taïwan, des journalistes burkinabè, dont le rédacteur en chef de l’Observateur paalga, Ousséni Ilboudo.


- C’est toujours une fierté d’apprendre qu’un Burkinabè est promu à une haute fonction internationale. La voie est en tout cas ouverte, pourvu que ça se poursuive. Cette fois-ci c’est Jean Bosco Bazié, qui, depuis le 1er juillet 2006, est promu secrétaire général associé du Secrétariat international de l’Eau. Le bienheureux exercera son mandat particulièrement en Afrique, où il aura la lourde tâche d’implanter et d’assurer avec les partenaires associés, les activités du Secrétariat international de l’Eau, à vocation régionale et internationale, dont le siège est au Canada. A qui le tour prochainement ?


- Le secteur routier connaît un essor au Burkina, notamment avec la réhabilitation des principales voies, les Nationales, ou leur bitumage. Des œuvres que supervise le Programme sectoriel des transports et du tourisme (PSTP) dirigé de main de maître par Bertin Ouédraogo le Coordonnateur. Dans ce registre des transports un autre volet et non des moindres connaîtra également un début, à savoir les échangeurs, que les Burkinabè attendent impatiemment. Ainsi si l’on se réfère à la stratégie décennale de développement de ce secteur, qui est le référentiel de ce volet, il y aura 4 échangeurs à Ouagadougou.

Le premier, appelé échangeur du Nord, sera installé à côté du barrage de Baskuy et fera la jonction entre la route de Kongoussi et celle de Ouahigouya. Il coûtera environ 10 milliards. Le second a pour nom échangeur de l’Ouest, et sera situé à côté de l’ex-Bata à Gounghin. Il fera la jonction entre la circulaire (à partir de la route de Bobo) et la route de Koupèla (c’est-à-dire jusqu’au Lycée Newton, second cycle). Il coûtera 6,250 milliards.

Au niveau de cette jonction justement, il y aura le 3e échangeur, dit de l’Est, à quelques jets de pierre du Lycée Newton et dont le coût est de 9,5 milliards. Enfin, le quatrième échangeur est déjà un peu visible, c’est celui de Ouaga 2000, dont le pont supérieur est presque achevé ; il ne reste que les voies de raccordement. Son coût : 6 milliards.


- Les agents du Service technique de la municipalité de Bobo ont procédé hier à la démolition du garage situé sur la berge du marigot Houet dans sa partie sud. On se rappelle que l’attribution de cet espace par l’ex-maire de la commune, Célestin Koussoubé, à un commerçant du nom de Drabo Madou, avait en son temps provoqué une vive polémique dans la ville de Sya. Car, pour certains, le marigot, dans toute sa dimension, reste à tout point de vue un patrimoine de la cité de Sya, que les autorités se doivent de sauvegarder dans l’intérêt général.

Et depuis la mise en valeur de cet espace d’environ 500m2, l’attributaire, à ce qu’on dit, était victime de nombreuses menaces. Et c’est avec impuissance qu’il a assisté hier dans la matinée à la démolition de son garage et ce, après un ultimatum de 48 heures des autorités communales. Une perte énorme pour Madou Drabo, qui voit ainsi partir en fumée ses millions sans avoir eu le temps de rentabiliser cet important investissement.

A cela on pourrait ajouter les conditions d’octroi de ladite parcelle, car, selon les rumeurs, la transaction lui aurait coûté quelques millions de nos francs. Même si cette démolition reste diversement appréciée à Bobo, il n’en demeure pas moins que certains tentent d’établir un lien avec la destruction du mur de clôture de la mairie, qui avait été érigé par l’ex-maire Alfred Sanou et ensuite démoli par son successeur Célestin Koussoubé. Et maintenant que le clan Alfred est revenu aux commandes de la cité, certains n’hésitent pas à parler de vengeance.


- Ce samedi 08 juillet 2006, Kaya, capitale de la province du Sanmatenga et de la région du Centre-Nord, bien célèbre pour ses délicieux koura-koura (tourteaux d’arachide), ses brochettes et ses cuirs, connaîtra une ambiance particulière. Pour cause, c’est ce jour que Mahama Belemviré, ex-député, celui en qui le conseil municipal de Kaya a unanimement placé sa confiance pour la gestion de ladite ville pendant cinq ans, sera officiellement installé dans ses fonctions.

D’autres bourgs vivront la même atmosphère d’investiture. C’est le cas de Koudougou, dont l’installation du maire, Seydou Zagré, est également prévue pour ce samedi. Et le dimanche 09 juillet 2006, ce sera le tour de Pouytenga, avec Larba Prosper Yaméogo.

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie.

Au revoir.

Ton cousin

Passek Taalé.

Observateur Paalga

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