Le chef de service départemental de l’Environnement a au départ, initié une garde au niveau du plan d’eau afin de protéger la faune aquatique. Mais la pluie se faisait attendre et pour éviter une perte sèche, Moussa Ouédraogo a autorisé le ramassage du poisson à compter du 18 juin. Ce ramassage officiel ajouté à celui frauduleux sont évalués à plus de 500kg de poisson (silure en général) selon les témoignages du technicien.

Les raisons d’une telle situation

La pluviométrie moyenne tombée à Manga, la saison précédente, est de 900 mm, ce qui est négligeable. Voilà pourquoi Moussa Ouédraogo de l’Environnement pense que cette situation est plutôt liée à des actions anthropiques. Il évoque notamment le non respect des normes d’exploitation, la destruction des digues par les riverains. Le directeur provincial de l’Agriculture, M. Bernard Tarpaga a pour sa part, cité la faible étanchéité et la faible capacité du barrage.

Toujours est-il que des mesures s’imposent. Dans l’immédiat, l’intervention du programme Saaga permettrait de sauver une partie du poisson qui souffre. Il faudra néanmoins envisager un empoissonnement pour rétablir l’équilibre. A moyen terme s’impose la réhabilitation du barrage à vocation agricole et qui fait le bonheur de certains producteurs, y compris les maraîchéculteurs. Le tarissement a également occasionné la mort d’animaux, à en croire les riverains.

Zackaria BAKOUAN (zaack_bak@yahoo.fr)

AIB/Manga

« Nous n’avons pas les moyens de faire des sacrifices »

D’entrée de jeu, le chef de Kalcin révélera que c’est la toute première fois que cette situation se présente. « Nous sommes très inquiets par rapport au retard accusé par l’installation de la saison. Ce retard est en partie responsable de l’assèchement du barrage. Nous continuons de respecter les coutumes mais cette année, nous ne savons pas quel est le problème ». Ce qui est sûr, il y a une cause », a expliqué le chef coutumier de Kalcin. Le chef de Louré, responsable des rites du barrage de Manga, attribue la situation aux ancêtres. Selon lui, ces derniers ont diverses façons de s’exprimer aux vivants. « Nous faisons des sacrifices sur le barrage. Mais cette année, le barrage réclame de gros sacrifices. Nous pensons que nous devons le faire... »

Par rapport au retard des pluies, le notable de Louré affirme que c’est le programme Saaga qui chasse les pluies. Selon lui, il faut laisser les ancêtres et les dieux libres dans la gestion des phénomènes naturels, tout en exécutant les sacrifices appropriés.

Z.B

Sidwaya