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<I>Une lettre pour Laye </I> : Le Sud-Africain MTN reprend Telecel

Publié le vendredi 16 juin 2006 à 08h27min

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Cher Wambi,

La campagne agricole 2006-2007, comme je te l’annonçais dans ma dernière lettre, a été lancée le samedi 10 juin à Mouna, localité située à quelque cinq kilomètres de la capitale de la Sissili.

Inutile de te dire qu’à l’issue de la cérémonie, qui a réuni tous les acteurs de l’agriculture, de l’hydraulique et des ressources halieutiques, une abondante pluie a arrosé Léo et ses environs, comme pour augurer d’une saison prometteuse.

Çà et là, en tout cas, on enregistre des précipitations qui ne mentent pas. Cette année encore, grâce à la constante disponibilité de la Représentation de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA), qui me livre si généreusement les relevés pluviométriques tous les vendredis, à mon tour, je te donnerai les tendances enregistrées dans les principales villes du Burkina Faso.

J’espère bien que tu sauras joindre ta voix à la mienne pour dire un merci infini à Yarcé Boukaré Pafadnam, le représentant, et à ses collaborateurs qui nous permettent ainsi de connaître chaque semaine la quantité d’eau tombée sous le ciel du Faso. Ainsi, je m’en vais te donner les relevés de la semaine du 8 au 14 juin 2006 :

Dori : 38 mm ; Ouahigouya : 18 mm ; Ouagadougou aéro : 10,6 mm ; Ouagadougou Somgandé : ............. ; Dédougou : 21 mm ; Fada N’Gourma : 8,7 mm ; Bobo-Dioulasso : 57 mm ; Boromo : 30 mm ; Pô : 100 mm ; Gaoua : 100 mm ; Bogandé : 0,3 mm. Tu l’auras remarqué toi-même, les régions du Centre-Sud (Pô) et du Sud-Ouest (Gaoua) ont été les mieux arrosées comme au début de chaque saison.

Ne perdez pas espoir à Laye, car Bon Dieu n’oublie jamais les siens. Il me souvient encore que la saison écoulée, jusqu’au 22 juin, l’on semait encore dans la périphérie de notre capitale. Il n’y a donc pas de quoi s’alarmer.


Cela dit, dans ma lettre du vendredi 09 juin 2006, je t’ai parlé d’un deal dont se seraient rendus coupables certains agents du Groupe Hage Matériaux avec la complicité de commerçants de la place, et qui aurait fait perdre au Groupe en question des centaines de millions de francs CFA.

A l’appui, j’ai cité des noms de personnes présumées avoir pris part au deal en question, et qui auraient été de ce fait interpellées. Dans la liste, j’ai malencontreusement glissé le nom de monsieur Nabil, beau-parent du patron des lieux. Pourquoi malencontreusement ? Parce que vérification faite, monsieur Nabil n’est en rien mêlé à cette affaire, comme le journal a pu s’en rendre compte en se rendant sur place.

C’est pour ça que dans son édition du lundi 12 juin dernier, l’Observateur a parlé de tragique méprise. Il y a tragique méprise, car parmi les suspects, il y a Hage Georges, lequel est suspecté, à ce qu’on dit, d’abus de confiance et de complicité d’abus de confiance. L’intéressé a même été déféré à la MACO, même si au moment où j’écris cette lettre, je ne sais pas s’il y est toujours ou s’il a bénéficié d’une liberté provisoire.

Pour éviter toute autre méprise, je m’empresse de te dire que le Hage Georges en question, malgré son nom, n’a aucun lien de parenté avec le patron du Groupe, Hage Joseph. Comme au Burkina tous les Ouédraogo ne sont pas forcément des parents de sang, il en est de même chez nos amis libanais où Hage est un nom qui fait partie des noms génériques.

Je te précise aussi que suspect ne veut pas dire forcément coupable. L’affaire suit son cours, et hier encore, au cabinet n°2 du Palais de justice de Ouagadougou il y avait une escouade d’avocats qui au titre des prévenus, qui au titre de la partie civile.


Autre chose qui va certainement intéresser les acteurs du monde rural, en particulier les éleveurs et les inconditionnels des gallinacés, cher cousin. Bientôt on n’entendra plus parler de grippe aviaire dans la cité.

Les prémisses nous viennent, en tout cas, du haut-commissariat du Kadiogo qui, par arrêté n°2006-00000103/MATD/RCEN/KAD/HC/SG daté du mercredi 14 juin, est revenu sur la déclaration d’infection des locaux du campement "Le Pharaon" par l’influenza aviaire hautement pathogène. Pour te permettre d’être le fidèle interprète du haut-commissaire auprès des parents du village, je t’invite à lire les termes exacts de son arrêté :

"Article 1er : Est levée pour compter de ce 08 juin 2006 la déclaration d’infection de l’influenza aviaire hautement pathogène des locaux du campement "Le Pharaon" occupés par la volaille et les oiseaux.

Article 2 : Sont également levées les mesures de séquestration, d’infection, d’interdiction et d’observation prises par Arrêté n°2006-0047/MATD/RCEN/PKAD/SG du 03 avril 2006, portant déclaration d’infection de l’influenza aviaire hautement pathogène dans les villages de Barogo et de Gampéla, département de Saaba dans la province du Kadiogo.

Article 3 : Le secrétaire général de la province, le préfet du département de Saaba et le directeur provincial des Ressources animales sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent arrêté, qui sera publié et communiqué partout où besoin sera".

Ouagadougou, le 14 juin 2006

Le haut-commissaire

Jean Bassono

Chevalier de l’Ordre national


Cher Wambi, il n’y a pas longtemps, je te disais que Telecel Faso, un des trois opérateurs de la téléphonie mobile au Burkina, était au creux de la vague. En effet, des problèmes de choix stratégique ou de gestion avaient fini par mettre à genoux cet opérateur à telle enseigne que certains avaient parié sur sa future liquidation. Mais vraiment, tout cela relève désormais du passé, à preuve, depuis un certain temps, Telecel Faso recrute à tour de bras.

Ce qui est un signe qui ne trompe pas sur les ambitions que nourrit cette compagnie. Ambitions fort légitimes du reste, lorsqu’on sait que désormais, Telecel Faso portera le nom de MTN qui, pour ceux qui sont assez introduits dans le milieu des affaires, reste un géant dans son domaine. MTN, en effet, est une grande compagnie sud-africaine et c’est elle qui aurait racheté Telecel au groupe Atlantique. Désormais, en lieu et place du logo de Telecel, nous devrions composer avec MTN.

D’ailleurs, m’a-t-on confié, une assemblée générale des actionnaires de ce nouveau repreneur aura lieu le 28 juin prochain sous la direction de son PCA, Patrick Kouamé. Avec MTN, il semble que les abonnés de Telecel, qui passaient pour les enfants pauvres dans le domaine du mobile, seront désormais gâtés.


S’il est une affaire qui divise la marée de commerçants ouagalais, cher cousin, c’est bien celle dite des 50 millions de francs CFA qui oppose le richissime Oumarou Kanazoé aux sieurs Ousmane Noaga Tapsoba et Moussa Dabo. Voilà bientôt un an que ces deux derniers croupissent à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO) sans que, pour autant, le moindre début de lumière pointe à l’horizon.

En saura-t-on jamais sur les tenants et aboutissants de cette affaire ? Rien n’est moins sûr. En tous les cas, à Oumarou Kanazoé qui les accuse d’escroquerie, le duo Ousmane Noaga Tapsoba et Moussa Dabo répond par une plainte pour tentative de corruption. Tu me demanderas qui croire, mais attendons le 16 octobre prochain pour y répondre, à la faveur du jugement, renvoyé à cette date.

Lundi dernier, c’est une foule de commerçants qui a envahi le Palais de justice de Ouagadougou pour soutenir les deux prévenus. Kanazoé en a certainement eu pour ses frais, puisqu’ayant été proprement hué. Mais à ce qu’on me dit, cher cousin, le viel El hadj a eu le malheur de s’être entouré depuis le début de cette affaire d’individus peu recommandables qui ne font guère l’unanimité au sein des associations et syndicats des commerçants. Gageons, cher cousin, que chacun saura en tirer la leçon qui s’impose afin de ne plus se tromper d’ennemis ou d’amis.


Ainsi que je te l’avais annoncé, cher cousin, c’est ce samedi 17 juin 2006 qu’a lieu à partir de 9h au Palais de justice de Ouagadougou l’élection du Bâtonnier. En rappel, trois candidats postulent à la succession de Me Barthélémy Kéré. Ce sont par ordre d’ancienneté, Me Bernardin Dabiré, Me Antoinette B. Ouédraogo et Me Issouf Joseph Baadhio. Lequel de ses trois éminents avocats bénéficiera de la majorité des 133 électeurs ? Réponse ce samedi à l’issue du vote.


Avant qu’on dissèque ensemble le carnet secret de Tipoko l’Intrigante, sache, cher cousin, que le ministre du Travail et de la Sécurité sociale m’a fait parvenir l’important communiqué ci-après que je t’invite à répercuter à travers tout le village. En voici le contenu : "Il me revient que des agents de l’administration du travail, moyennant rétribution ponctuelle ou systématique, prêtent leurs services à des employeurs ou autres usagers du service public en totale contradiction avec leur serment et leurs obligations professionnelles.

J’invite fermement ces agents au strict respect de l’éthique et des règles déontologiques. Je rappelle particulièrement aux entreprises qui incitent à ces pratiques répréhensibles qu’elles sont passibles de poursuites judiciaires pour corruption d’agents publics et pour délit d’outrage notamment, conformément aux dispositions pertinentes du code du travail et du code pénal ; Les usagers victimes ou défavorisés par de telles pratiques sont informés qu’ils peuvent saisir l’inspection technique du ministère directement au n° 50 31 36 69 par courrier confidentiel à l’adresse suivante : 03 BP 7016 Ouagadougou 03 ou en se rendant à ses locaux au deuxième étage de l’immeuble Baoghin".

P/Le ministre et par délégation,

La Secrétaire générale

Léontine M.P. Zombré

Magistrate


Pas de doute que tu en as pris bonne note, cher cousin, par conséquent, découvrons maintenant les secrets de la vieille dame :

- Les municipales sont passées à la postérité et les différents maires se sont carrés dans leurs fauteuils. L’heure est au bilan pour chaque formation politique. C’est ainsi que le parti majoritaire, le CDP, a commencé le sien avec la création d’une commission ad hoc. Cette structure, dirigée par Salif Diallo, a commencé ses travaux le 14 juin dernier au siège du parti. Il s’agira dans chaque région, province et département, de mener des débats clairs et constructifs sur :
- la vie du parti ;
- le bilan des municipales du 23 avril 2006.

En fait, in fine, ces différents Agora devront mettre à nu ce qui a marché et ce qui n’a pas marché lors de cette élection locale. Et, surtout, situer les responsabilités. Car, à ce qui se susurre, le parti que dirige Roch Marc Christian Kaboré n’est pas content du fait qu’il a été coiffé au poteau au niveau de certaines mairies.

Exemples : à Pô, Koubizara Henri du PAI a pris la présidence de cette municipalité, et manifestement, Karfo Kapuné, le coordonnateur de cette zone, ne doit pas être content de ce fait et a sûrement des explications sur cet échec. A Dori également, des leçons devront être tirées de la "prise" de la mairie par Hama Arba Diallo du PDS avec notamment les voix des conseillers de la CFD du ministre Diemdioda Dicko.

Si ce parti de l’opposition radicale explique son ralliement au PDS par le fait que le CDP lui aurait refusé le poste de 1er adjoint au maire, le coordonnateur CDP de cette région, le ministre Kader Cissé, argue au contraire que c’est archi-faux et que c’est par pur intérêt, car ce poste a bien été proposé à la CFD. Dans tous les cas, il reviendra aux militants, donc aux mandants de dire ce qu’ils pensent de ces élections, selon l’esprit de cette commission ad hoc.


- Elle était encore dans nos murs ces dernières 72 heures. Elle, c’est Ellen Johnson Sirleaf, la présidente du Liberia. Aux côtés de son homologue burkinabè, Blaise Compaoré, la dame de fer a effectué mercredi dernier le voyage d’Abuja où se tenait le Sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sur le processus de restructuration des organes de la communauté.

Au retour, elle est naturellement repassée par Ouagadougou pour rejoindre Monrovia à bord du Boeing présidentiel burkinabè. N’est-ce pas la preuve, une fois de plus, que notre Blaise-là fait partie des chefs d’Etat qui comptent en Afrique pour cette amazone ?


- Une nouvelle société d’assurances dans le paysage économique de notre pays : il s’agit d’un important Groupe africain d’assurances déjà présent dans huit pays de la sous-région. En partenariat avec des promoteurs professionnels burkinabè exerçant des responsabilités dans de grands groupes internationaux, ses géniteurs ont obtenu toutes les autorisations requises pour lancer les activités de RAYNAL ASSURANCES, puisque c’est comme cela qu’elle se dénomme.

Grande innovation, une femme bien connue dans le milieu des assurances et pétrie d’une grande expérience, Mme Bado Raïnatou, à ce qu’on dit, en est la directrice générale. Le Président du Conseil d’administration (PCA) serait un grand acteur de notre sport-roi, Seydou Diakité himself. En tout cas, souhaitons bon vent à cette jeune société qui affiche déjà ses ambitions.


- Du 28 avril au 7 mai 2006 s’est déroulée, sur le site du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou, la 6e édition de la fête de la bière. Du fait des insuffisances sur le plan organisationnel, on sait ce qui est advenu : actes de délinquance (vols de portefeuilles, de téléphones cellulaires, etc.) sur le lieu de la manifestation, état d’ébriété avancé de certains fêtards, accidents de la circulation routière dus à l’abus d’alcool...

Depuis, la fièvre semble être retombée et avec les instructions fermes du ministre de la Sécurité, Djibrill Bassolé, plus d’un pensait que du côté du Syndicat national des travailleurs des débits de boissons (SNATB) et de la Société de distribution des boissons (SODIBO), les choses commenceraient à bouger sur le plan de la réflexion quant à la recherche des solutions. Que nenni. De source proche du bureau du SYNATB, les premiers responsables du syndicat sont introuvables et il n’y a pas d’interlocuteurs à la SODIBO.

Du coup, les membres du SYNATB, qui souhaitent que des propositions parviennent au gouvernement dans le plus bref délai, sont laissés à eux-mêmes. Or, la réflexion qu’ils veulent initier dépasse le cadre de la fête de la bière pour inclure l’attitude que les tenanciers des débits devraient avoir face à des clients en état d’ébriété et les mesures de sécurité minimales. Allez-y donc comprendre.


- Les forums Sofitex qui se tiennent à chaque début de saison agricole ont toujours donné lieu à des échanges directs et francs entre la société et les principaux acteurs de la filière que sont les producteurs. Les débats ont toujours porté sur les enjeux de la campagne qui commence et les dispositions à prendre pour atteindre les objectifs fixés. Cela dure depuis des années et les "messagers" de Célestin Tiraogo Tiendrébéogo, qui parcourent des centaines de kilomètres à la rencontre des producteurs, ne se lassent guère d’insister à chaque occasion sur certains aspects de la production.

Cette année encore, l’éternelle question des intrants a été largement débattue d’autant plus qu’à ce niveau, il y a comme une crise de confiance entre la Sofitex et certains producteurs qui utilisent les engrais à d’autres fins. Malgré les menaces et les appels à une véritable prise de conscience de ces cotonculteurs mercantiles, la Société des fibres et textiles du Burkina n’est toujours pas au bout de ses peines. Ainsi, environ cinquante tonnes d’engrais chargés dans des camions et en partance vers un pays voisin ont été saisis dans la région du Tuy par la gendarmerie.

Les produits, vendus aux producteurs au prix réduit de onze mille francs (11 000 FCFA) au lieu de seize mille francs (16 000 F CFA) le kilogramme grâce à la subvention de l’Etat, ont été revendus à sept mille cinq cent francs (7 500 F CFA)/kg par les mêmes producteurs. Trois commerçants impliqués dans cette affaire et qui se chargeaient de l’exportation des chargements sont actuellement aux arrêts. Ces fossoyeurs de l’économie nationale devraient répondre dans les jours qui suivent de leurs actes.


- Hier aux environs de 16h un bâtiment en construction de la succursale de l’usine d’Alizèt Gando, située sur la route de Fada N’Gourma, face à la MACO, est tombée. Combien de victimes cela a occasionné ? Mystère et boule de gomme. Les sapeurs-pompiers étaient sur les lieux pour tenter de sauver celles qu’ils pouvaient encore sauver.

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."
Ainsi va la vie.

Au revoir.

Ton cousin,
Passek Taalé.

Observateur Paalga

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