Cet écrit vient d’un cœur humble, dépouillé de toute hypocrisie et d’incitation à la haine, mais inspiré par la recherche du bien-être du prochain.

Voici bientôt trois mois écoulés durant lesquels les cliniciens du CHR de Dédougou ont du mal à confirmer certains de leurs diagnostics. En effet, il est impossible de savoir, biologiquement, au CHR de Dédougou si un malade dispose suffisamment de sang dans son organisme ou pas. Tout examen demandant un taux d’hématocrite revient avec le résultat "Panne d’appareil". Inutile de vous dire que la numération formule sanguine (NFS) est un examen oublié pour l’instant au CHR de Dédougou la plus grande région du Burkina en matière de superficie territoriale. J’informe ceux qui ne le savent pas, que c’est le centre de référence regroupant le Centre médical à Antenne chirurgicale (CMA) de Solenzo, CMA de Tougan, CMA de Nouna, CMA de Boromo, CMA de Toma, et 136 CSPS.

Vous comprendrez pourquoi, il est plus que urgent de dépanner le CHR de Dédougou. Oui, quelques aspects vécus au CHR de Dédougou laissent tout simplement couler vos larmes. Tenez-vous bien, lorsqu’un bébé anémié sort de sa maladie, c’est qu’il doit son salut à la vigilance clinique du médecin, car impossible de demander un taux d’hématocrite. Le pire est que les personnes vivant avec le VIH pour lesquelles on chante tous les jours, avoir une attribution particulière, doivent leur salut au Centre de recherche de Nouna situé à une soixantaine de kilomètres du CHR. Oui, demander une NFS pour un séropositif à Dédougou, c’est une folie. Vous, les défenseurs de la maternité à moindre risque, les

femmes enceintes anémiées vous attendent sur la table gynécologique du CHR de Dédougou pour le diagnostic de l’anémie. Dites merci à la vigilance clinique du gynécologue et de ses collaborateurs. Oui, les cœurs compatissants ne retiennent pas leurs larmes sur ces situations.

La panne de la micro centrifugeuse à hématocrite m’a rappelé l’inexistence du coulter hématologique et de l’appareillage pour électrophorèse. Incroyable mai vrai, cela fait plus de quatre ans qu’il est impossible de demander l’électrophorèse de l’hémoglobine d’un malade au CHR de Dédougou. Toute une famille fut ébahie le

lendemain de l’émission Santé Mag sur la drépanocytose, lorsqu’elle s’est rendue au laboratoire du CHR pour la demande de l’électrophorèse.

Avouons que cela est inadmissible pour un centre de référence digne de ce nom.

Tout le personnel clinique souffre de la situation actuelle et encore plus les malades. C’est l’occasion pour moi de rappeler au SYNTSHA de Dédougou que cette situalion qui handicape son travail et qui perdure, est l’un des gros péchés qu’il puisse commettre et qu’il faille se confesser auprès de la CGTB. En attendant, permettez-moi de dire ceci au ministre de la Santé.

Monsieur le ministre de la Santé, la population de la Boucle du Mouhoun a les yeux tournés vers vous afin que leur hôpital soit dépanné le plus vite possible, et que leur santé soit meilleure.

Par Arnaud KAN

Le Pays