Un arbre autour duquel est construit un enclos en tige de mil, sans toiture, un peu loin des habitations. A l’intérieur un petit hangar, des tambours accrochés par-ci, par là, et un « trou » faisant office de toilettes, telle est la caserne des jeunes Gourmatchés en initiation. Par ailleurs, on y trouve des oiseaux de la basse-cour donnant à la caserne l’image d’une concession d’habitation.

A la caserne de Karimama s’initient 28 enfants circoncis âgés de 15 à 20 ans aux valeurs traditionnelles gourmatchées. L’initiation dure six (6) mois. Pendant ce temps, ils sont interdits de « se laver à l’eau » (se doucher). La coutume exige qu’ils s’enduisent de terre. « Ils se lavent avec la terre « dit-on, constat, ce sont des enfants et jeunes « propres » (du pied à la tête) couverts de terre.

La formation consiste à leur apprendre à chanter, à danser, à « taper le sable ». Ils apprennent également le langage des initiés, la confection des seckos...Une formation pour faire d’eux des hommes « de vrais Gourmatchés ». Tandis que ce lieu est interdit aux femmes, les hommes peuvent s’y rendre. Le « salgui » (président des rites initiatiques), le « balla » (encadreur) et un surveillant assurent l’initiation des jeunes. Selon le « salgui », l’initiation se fait tous les quatre (4) ans.

Des rites, des consultations sont faits pour déterminer l’année favorable. A la fin de l’initiation, est organisée une cérémonie de sortie. Et, pour la réussir, les enfants se mettent au bord des voies pour demander aux passants de l’argent. Le jour tant attendu, à en croire les encadreurs, sera une grande fête dans le village. Les enfants la préparent en confectionnant des masques, des cannes...L’initiation marque le passage à l’âge majeur. Rien d’étonnant que des jeunes filles les attendent à leur sortie. Ces filles leur ont été préalablement destinées.

Boureima SANGA (bsanga2003@yahoo.fr)

Sidwaya