LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

<I>Une lettre pour Laye</I> : La revanche des frustrés du CDP

Publié le vendredi 28 avril 2006 à 08h45min

PARTAGER :                          

Cher Wambi,

Tu le sais déjà, maintes fois reportées, les consultations municipales ont enfin eu lieu le dimanche 23 avril dernier sur toute l’étendue du territoire national.

Jour béni, pour nous autres qui suffoquions de la canicule, puisque bon Dieu a exaucé nos prières en libérant les vannes du ciel. C’est dans un climat apaisé donc que les citadins se sont rendus aux urnes, l’après-midi de dimanche, pour accomplir leur devoir civique.

Depuis, cher cousin, le dépouillement des bulletins se poursuit, avec bonheur pour le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) qui se taille la part du lion. Constat majeur, les "frustrés du CDP" qui, ont migré vers d’autres horizons politiques ont pris leur revanche dans leurs circonscriptions électorales respectives. C’est le cas, en effet, de Mamadou Koné qui, sous la bannière du Rassemblement pour le développement du Burkina (RDB), s’est imposé avec brio dans son fief de Banfora.

L’on retiendra aussi les prouesses de ces "mal-aimés" du CDP, qui ont acquis la majorité des suffrages à Zabré et à Toma sous étendards UPR et ADF-RDA respectivement. N’ont-ils pas fait la preuve que Roch et les siens ont eu tort de ne pas vendre cher leur peau de par le passé ?

Mais l’événement dans ce scrutin, cher cousin, c’est l’émergence de certains vieux partis qui, jusque-là, n’avaient pas goûté aux délices d’un mandat électif. Même si ce n’est encore que le menu fretin, en tous les cas, le Groupe des démocrates et patriotes (GDP) d’Issa Tiendrébéogo entre dans l’histoire de la communalisation intégrale à Saponé avec 7 élus, à Ipelcé avec 2 élus ; le Front des forces sociales (FFS) de Norbert Michel Tiendrébéogo dans l’arrondissement de Baskuy, Ouagadougou, avec 1 élu ; le Mouvement pour la tolérance et le progrès (MTP) de Congo Nayabtigoungou Emmanuel Kaboré avec, lui aussi, un élu à Tanghin-Dassouri.

En attendant la proclamation officielle des résultats, il n’y a pas l’ombre d’un doute que le CDP conduira les affaires dans la plupart des communes urbaines.

Maintenant, l’autre bataille, ce sera entre les prétendants du parti majoritaire aux différentes mairies. A ce niveau, il est certain que de nouveaux venus ne manquent pas d’ambitions. Ils veulent s’essayer à gérer une commune, puisqu’il faut bien passer là pour se préparer à autre chose. Les maires sortants, il faut le dire, tiennent aussi à leurs fauteuils et ils savent que les appétits se font jour. A Tenkodogo, les supputations vont donc bon train sur le nom du futur bourgmestre.

Alassane Zakané est candidat à sa propre succession. En ville, on dit qu’il est le protégé d’Alain Yoda, le commissaire régional de l’Est. Mais, depuis l’arrivée de Boureima Balima dit "Boureim Ghana" pour être conseiller dans son secteur, on pense ici que ce dernier n’est pas venu de son propre chef et qu’il aurait un appui solide. Certains avancent même les noms de Salif Diallo et d’Odile Bonkoungou, qui voudraient que "Boureim Ghana" succède à Zakané.

Dans certains milieux, on raconte que la mairie n’intéresse pas l’ex-gardien de but de l’EFO et du Kadiogo. Il voudrait tout simplement faire bouger les choses dans son secteur, qui n’a qu’une seule fontaine, et voir si, dans 5 ans, sa route peut le mener à l’Hôtel de ville. Vrai ou faux, on ne sait vraiment pas qui il faut croire dans cette affaire. Le danger qui guette la province, mais dont personne ne parle, c’est le fait que des esprits retors tiennent des propos ethnicistes, très dangereux pour la paix sociale.

De fait, certains sont prêts à marcher si Zakané rebelotte. Les griefs contre lui portent, entre autres, sur les parcelles et le nouveau marché que les commerçants refusent d’occuper sous prétexte qu’il est mal construit. On préfère rester à l’ancien marché qui est pourtant dépassé. A l’heure actuelle, le climat est malsain à Tenkodogo et il faut craindre que dans quelques semaines, la ville soit le théâtre d’affrontements.


Il y a de cela quelques mois, cher cousin, je t’annonçais la naissance du Forum d’amitié sino-burkinabè (FASIB), présidé par le banquier François Bognini. Comme je te l’expliquais, cette association est favorable à l’autre Chine, celle de Pékin, et milite pour le renforcement des liens entre celle-ci et le Burkina Faso. Eh bien, il me revient que le FASIB vient d’admettre un gros calibre dans ses rangs, en la personne de Zéphirin Diabré. Une assemblée générale extraordinaire de l’association, tenue le 11 avril dernier, l’a en effet désigné à l’unanimité comme président d’honneur.

Je parie qu’avec un porte-drapeau de cette stature, le FASIB va sans doute prendre une autre envergure. Car, si tu l’ignorais encore, notre Diabré national est très connu en Chine où il s’est rendu en visite officielle maintes fois du temps où il exerçait encore au PNUD. C’est d’ailleurs là que Kofi Annan l’avait désigné pour le représenter au dernier Sommet Chine/Afrique. Une conférence de presse serait prévue pour les prochains jours, afin d’annoncer un plan d’actions et des manifestations entrant dans le cadre du rapprochement des peuples de Chine populaire et du Burkina. Affaire à suivre.


En attendant, cher cousin, le premier ministre burkinabè, Paramanga Ernest Yonli, à la tête d’une forte délégation, séjourne, depuis le début de la semaine qui s’achève, à Taïwan, avec qui le "Pays des hommes intègres" entretient officiellement des relations diplomatiques. Ton oncle Olivier Sidpawalemdé Yiougo, qui bosse chez Nakibeuogo, est de la suite premier ministérielle, et te promet bien d’anecdotes dans les prochaines livraisons de L’Observateur paalga. Tu n’es pas sans le savoir, les Taïwanais s’imposent aujourd’hui au Faso avec plein de chantiers qui commandent qu’on se lève très tôt pour pouvoir les détrôner.


L’Association d’amitié franco-burkinabè (AAFB), présidée par M. Guy Penne, a été lancée le mardi 4 avril 2006 à Paris dans les locaux de notre ambassade, sur le Boulevard Haussman. Eh bien, je t’apprends, cher Wambi, que cet événement sera couronné le 2 juin prochain par une visite officielle du beau Blaise en France. Lors de cette visite, le président burkinabè ne se contentera pas des salons feutrés et lambrissés de Paris, il ira au charbon en province, notamment à Belford, Besançon et Millau.


Maintenant, cher cousin, avant que nous ouvrions ensemble le carnet secret de Tipoko l’Intrigante, je me dois de te rappeler que c’est ce week-end que débuteront dans l’archidiocèse de Ouagadougou les funérailles chrétiennes. Un vrai parcours du combattant pour ceux qui voudraient voyager d’un quartier à l’autre, ou encore d’une paroisse à l’autre pour assister aux messes ou saluer des familles amies. Mais nombreux sont aussi ceux qui se triturent les méninges, pour organiser ces funérailles-là.

Que réserver, en effet, aux invités et autres visiteurs dans ce contexte de grippe aviaire ? La psychose ayant pris le dessus sur la réalité, les Burkinabè boudent le poulet depuis, malgré les précautions de cuisson et de rôtissage prises. Pourtant, j’ai appris, cher cousin, qu’à l’occasion de la fête de la bière, qui commence ce week-end, le site du SIAO qui abritera l’événement sera inondé de poulets sains. Alors, bonnes gens, dites-nous où nous en procurer dès à présent.


"Aide-toi et le ciel t’aidera" est un adage bien connu. La date du 31 mars 2006, ça vous rappelle quelque chose en sport ? Voilà une question à laquelle beaucoup de gens mettront du temps à répondre. Et on peut les comprendre parce que non seulement le temps passe, mais aussi, quand les difficultés vous assaillent de toutes parts, il n’est pas facile de se souvenir de certaines choses. Eh bien, pour ceux qui se triturent les méninges, cette date est le jour de gloire au boxeur burkinabè Irissa Kaboré, qui a détrôné l’Ivoiro-Libanais Zorkhot Khaled dans le cadre du championnat d’Afrique des superwelters.

Un titre qu’il avait remporté au prix de grands efforts au bord de la lagune Ebrié. Rentré au pays deux jours après avec sa couronne, il avait été accueilli à l’aéroport international de Ouagadougou par une poignée de supporters. Après le Mess des officiers où on a sablé le champagne pour fêter sa victoire, il avait été reçu plus tard par le ministre de la Défense, Yéro Boly.

Signalons au passage que la Fédération burkinabè de boxe (FBB) avait remis à Irissa Kaboré dit "le Caïd du Faso" une enveloppe de 100 000 FCFA. Quelque temps après, il avait reçu les félicitations du ministre des Sports et des Loisirs, Jean-Pierre Palm, dont le département l’avait encouragé avec une somme de 300 000 FCFA. Mais au-delà de ces espèces sonnantes et trébuchantes, depuis le 15 avril dernier, quelque chose d’important a changé dans la vie de ce jeune militaire.

On apprend, en effet, qu’il est monté en grade. Désormais, on l’appelle dans les casernes sergent au lieu de caporal comme avant. Sans qu’il ait eu besoin de faire le CA2. Une promotion au vrai sens du terme pour l’inciter sans nul doute à aller de l’avant. Le "Caïd du Faso", en tout cas, mérite cette nomination à titre exceptionnel pour avoir sué sang et eau au palais des sports de Treichville.


Le Conseil d’administration (CA) de la CNSS, composé de l’Etat, du Syndicat des travailleurs et du patronat, s’est réuni le mercredi 26 avril dernier à l’hôtel de l’Amitié de Ouahigouya sous la présidence du PCA, Somlassida Julien Ramdé, conseiller technique du ministre du Travail et de la Sécurité sociale. Comme en pareil cas, il a été question de l’examen du bilan moral et de celui financier. Concernant le bilan financier, le CA a constaté que la CNSS a dégagé un résultat positif de 8,2 milliards FCFA et félicité l’institution que dirige Idrissa Zampaligré, pour ce travail.

En outre, la question des prêts consentis au privé s’est invitée au débat, conjoncture oblige avec les exemples de Tan-Aliz et de PLANOR Afrique S.A, qui ont défrayé dernièrement la chronique. C’est pourquoi, le Conseil d’administration s’est demandé s’il faut que la CNSS accorde des crédits à des privés.

En clair, dans l’absolu, est-ce qu’on peut être contre les prêts au secteur privé, même avec des dossiers mieux étudiés, pour préserver des emplois, vu que la CNSS doit participer aussi à l’économique nationale ? Enfin, la politique de placement de l’argent hors zone monétaire (régie clairement par des lois) a également été abordée par le CA.


Ce lundi 1er mai 2006 sera commémorée, à l’échelle mondiale, la Fête du travail. Réo, la capitale du Sanguié, ne voudra pas être en reste, qui la place sans le thème : "La jeune fille, la femme, et le travail libérateur". C’est une initiative de l’Association Instruire, Former, Produire (IFP) qui organise du 28 avril au 1er mai des manifestations sportives, théâtrales, de formations et de sensibilisations. L’événement sera rehaussé par le haut-patronage du ministre de la Sécurité, le colonel Djibril Bassolé himself.


Du côté de Yako, la capitale du Passoré, l’Association pour le développement de ladite province (ADPP) "Lagm-y-manégré" organise, les 29 et 30 avril courant, les premières journées culturelles et sportives. Exposition-vente de produits agropastoraux et artisanaux ; dassandaaga ; défilé de mode ; compétition de lutte traditionnelle interprovinces de la région du Nord et une course hippique sont au menu de cette fête populaire à laquelle le colonel Dominique Djindjéré et les siens vous convient.


Initialement prévue pour se dérouler à Gorom-Gorom le 13 mai 2006, la finale du Grand Prix national de la chanson moderne serait reportée au 27 du même mois. Les artistes fourbissent leurs armes, ou plutôt leurs voix, pour aller à la conquête de ce prestigieux prix. Il faut rappeler que des grands tels que Bil Aka Kora, Djata et plus récemment Sissao Awa, sont passés par ce prix pour atteindre leur renommée actuelle. En tout cas, à cette édition, plusieurs millions de nos francs serviront à récompenser les meilleurs. La patronne des Arts, Aline Koala, officiera ce rendez-vous culturel. Alors, artistes, à vos cordes et que les meilleurs gagnent !


Reporté mais pas annulé, le match de football tant attendu entre les communautés peul et yarsé se jouera enfin ce samedi 29 avril 2006 à partir de 16h au stade René Monory à Ouagadougou. L’arbitre annoncé sera de la communauté bobo. Un match sans faute ; un pari que l’Association de défense des droits et diversité culturelle des personnes appartenant à des minorités (ADCPM) entend réussir.


Pour sa 5e édition, le Centre de réinsertion sociale des enfants (CERESSE) va associer plus de 1500 élèves des circonscriptions d’éducation de base de Ouagadougou à ceux qui fréquentent déjà le centre, lors de leur campagne de sensibilisation sur le thème "Promotion des droits des enfants à travers l’éducation, la citoyenneté, le civisme et la lutte contre les IST-VIH/SIDA en milieu scolaire", en collaboration avec le bureau de l’OSEP (Organisation du sport à l’école primaire), le samedi 6 mai 2006 au stade municipal de Ouagadougou.

De quoi enchanter Mmes Joan French et Monique Ilboudo, respectivement Représentante de l’UNICEF et ministre de la Promotion des droits humains, qui ne cessent de réitérer leur soutien à cette activité au bénéfice des enfants, et qui, avec les forces armées nationales, ont pris l’engagement d’appuyer l’action du CERESSE.

Mme Odile Bonkoungou, ministre de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation, comarrainera la cérémonie, compte tenu de la forte participation des élèves du primaire, et le chef d’état-major de l’armée de l’air présidera la cérémonie à côté de la marraine, Monique Ilboudo. Une façon pour le géniteur du Centre de témoigner sa profonde gratitude à la haute hiérarchie des forces armées, qui a autorisé et facilité la création de cette école.


La prostitution, le plus vieux métier du monde ; c’est le sujet que L’Observateur paalga propose à ses lecteurs, dans le cadre d’un grand reportage. Ce dossier, qui sera publié dans l’édition du mardi 2 mai 2006, fait une véritable révélation sur la face cachée du "travail du sexe" à Ouagadougou, une ville comme bien d’autres en Afrique, où le modernisme a une influence parfois négative sur les mœurs.

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie.

Au revoir.

Ton cousin

Passek Taalé.

Observateur Paalga

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Développement : SOS pour la route Pouytenga-Bogandé
Portées disparues : Fati et Mounira ont été retrouvées