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Commune de Houndé : Une assemblée générale se termine par une marche

Publié le samedi 1er avril 2006 à 09h28min

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Le maire de la ville de Houndé, Nazi Bani, a organisé le jeudi 23 mars 2006, dans la salle de réunion de la mairie, une assemblée générale dont le sujet devait porter sur le bilan de la gestion du réseau communal de l’eau et parler de la somme d’un million de francs CFA investie dans la cérémonie de présentation de vœux au maire. Mais l’assemblée générale, à peine commencée, s’est achevée par une marche contre le maire.

Cette assemblée générale faisait suite à une lettre ouverte écrite par un groupe de huit conseillers municipaux, dans laquelle ils reprochaient au maire Nazi Bani, d’avoir organisé malgré leur refus, la cérémonie de présentation de vœux à son propre domicile, d’avoir également au cours de la cérémonie de présentation de vœux, fait, selon eux, un faux bilan au conseil municipal. En outre dans la même lettre, les signataires faisaient part au maire de leur mécontentement suite du déblocage de la somme d’un million de francs CFA pour la présentation de vœux alors que, selon eux, cette somme pourrait servir à juguler un tant soit peu le problème d’eau qui se pose dans la ville de Houndé.

L’assemblée générale de ce jeudi 23 mars convoquée par le maire avait pour objet, de donner des explications par rapport aux « accusations » faites par le groupe de conseillers municipaux et devait se tenir autour de trois points, à savoir :

- le bilan des activités du réseau communal de l’eau ;

- la situation financière du réseau communal de l’eau ;

- la somme de 1 million de francs CFA dont parlent les conseillers CDP.

C’est ce qui expliquait la présence dans la salle, des conseillers municipaux signataires de la lettre et les membres du Comité de gestion du réseau communal de l’eau.

La salle de réunion de la mairie où se tenait la rencontre, une heure avant le début de l’assemblée générale prévue pour 9h 00mn, commençait à refuser du monde. Ceci, pour traduire l’intérêt que la population accordait au sujet, occasion, pour elle, de trouver certainement des explications à la pénurie d’eau dans la ville.

Constatant que la salle de la mairie était très petite pour contenir tout le monde, le maire proposa avant de commercer, de changer de salle. Ce qui a entraîné des échanges de paroles dans la salle. Quelques temps après, les esprits se calment. On décide alors de tenir la rencontre dans la petite salle.

C’est par de brèves félicitations à l’endroit de la population que le maire a introduit les débats. Du reste, le maire a dit se réjouir de cette grande mobilisation et de l’occasion à lui offerte pour apporter des explications aux problèmes soulevés par les conseillers municipaux dans leur écrit, notamment sur la gestion du réseau communal de l’eau.

Après s’être longuement expliqué sur la situation, le maire a voulu passer la parole au responsable du réseau communal de l’eau afin qu’il fasse le bilan des activités du réseau. Une procédure qui n’a pas été du goût des conseillers municipaux qui estiment que le maire leur devait donner la parole afin qu’à leur tour, ils s’expliquent par rapport à leur écrit. Une des raisons qui justifient le refus du maire de donner la parole aux conseiller municipaux est que, selon lui, il ne s’agit pas d’une session de conseillers municipaux.

Devant l’insistance du représentant des conseillers signataires de la lettre, M. Boné Yazon, de prendre la parole, le maire a donné l’ordre à la police de vider celui-ci de la salle. La réaction de la foule ne s’est pas fait attendre. Le maire n’eut son salut que grâce à l’intervention de la police.

Partie de la mairie, la foule tout en scandant « Bani Nazi, on ne veut plus », est allée au haut-commissariat. La marche qui s’est voulu pacifique selon les organisateurs spontanés, n’a pour objectif que de dénoncer, selon eux, la mauvaise gestion du réseau communal de l’eau par le maire et par voie de conséquence, exiger son départ de la mairie.

Le haut-commissaire entouré du secrétaire général de la province et des responsables de la sécurité, a rencontré les conseillers municipaux signataires de la lutte. Une rencontre dont l’objectif était de trouver une solution idoine à cette crise. A l’issue de la rencontre, les autorités provinciales ont invité les marcheurs à rejoindre leurs domiciles et ont promis d’examiner avec la plus grande attention leurs doléances. Du haut-commissariat, les marcheurs sont allés tenir un bref meeting au rond-point Matthias Sorgho. Un ultimatum de 96 heures a été fixé par les marcheurs à l’issue duquel si une solution n’était pas trouvée à la cause de l’eau à Houndé, de nouvelles actions seront envisagées.

Affaire à suivre.

Adolphe KOALA
AIB/Houndé

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