Le drame s’est produit aux environs de 11 heures alors qu’une pirogue faisait traverser dix huit (18) passagers avec six motos et cinq vélos. Selon les témoignages, cette pirogue facilite la traversée du lac pour réduire la distance entre les localités riveraines et le département d’Absouya. Mais ce dimanche, la traversée s’est terminée par une noyade. En effet, la pirogue à moteur avait entamé la traversée à vive allure. Mais avec le jet d’eau, une femme a paniqué et s’est redressée dans la pirogue en criant de peur. Ces cris ont amené les autres passagers à se lever pour tenter de la calmer. Alors le conducteur de la pirogue ralentit son allure. En ce moment, l’agitation des passagers causa le déséquilibre de la pirogue qui commença à balancer en s’emplissant d’eau. Le moteur s’éteignit ensuite pendant que la pirogue commençait à couler et l’eau commença à monter en submergeant les passagers.

Face au danger, les passagers commencèrent à sortir de la pirogue pour se sauver. Des dix huit (18) passagers, douze personnes et le conducteur ont pu se sauver et sortir de l’eau. Malheureusement, six autres ne sachant pas nager, se sont retrouvées à 3,5 m sous l’eau avec la pirogue. Venus au secours, les piroguiers, les pêcheurs et une équipe de la brigade des sapeurs-pompiers n’ont pu repêcher les corps inertes d’une femme et d’un bébé de trois (3 )mois qui seront enterrés au bord du barrage. Malgré les recherches, les quatre corps resteront introuvables jusqu’à la soirée du lundi 13 mars. C’est par par la suite avec une équipe de Bozos, des sapeurs-pompiers et de nageurs expérimentés que les trois corps seront découverts, le lundi 13 mars 2006 dans la soirée. Le quatrième corps sera découvert, le mardi 14 mars 2006 au matin. Mais, il a fallu recourir à des pratiques occultes pour que les quatre corps soient découverts et inhumés non loin du barrage. Selon le chef coutumier de Betta, pareil drame ne s’est pas produit sur le lac et il se demandait pourquoi il a fallu tant de temps pour découvrir les corps.

Pour les rescapés, personne ne peut dire comment elle s’est retrouvée hors de l’eau. Tous s’accordent à dire que c’est le destin. Les autorités provinciales ont apporté leur soutien moral aux populations consternées et mobilisées devant le barrage lors des recherches. Quant aux causes réelles, si certains font allusion à la panique de la femme, d’autres pensent que la pirogue aussi était surchargée. D’aucuns jurent de ne plus traverser le barrage mais préfèrent faire le tour de 65 ou 67 km en passant par Korsimoro ou par la digue du côté de Nagréongo.

Abdias Cyprien SAWADOGO
AIB /Ziniaré