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Réo : Commémoration du 8-mars sur fond de sabotage

Publié le mercredi 15 mars 2006 à 06h35min

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Les femmes du Sanguié, regroupées autour de leur coordonnatrice provinciale, la députée Mme Véronique Kando, ont commémoré, à l’instar de leurs consœurs du monde entier, le mercredi 8 mars, la Journée internationale de la femme. A Réo, l’organisation et la tenue de cette journée ont été marquées par de grossiers actes de sabotage.

Le mercredi 8 mars 2006, à 8h 45 mn, nous entrons dans la capitale du Sanguié. Instinctivement, nous nous dirigeons vers la place du marché où se tient, d’habitude, l’essentiel des manifestations qui drainent du monde. Sur les lieux, notre première surprise : c’est de ne point voir du monde, une seule bâche tendue et des chaises bien disposées. Quelques femmes y étaient assises, baillaient aux corneilles.

Nous abordons l’une d’elles pour savoir si la fête avait déjà pris fin, mais elle ne parle que le lélé. Un homme se dirige alors vers nous et nous lui posons notre question. "Oh, 8- Mars-là ? C’est annulé.

Vous voyez les techniciens, ils sont en train de ranger leurs appareils. Les organisateurs ont annulé la fête", nous apprend notre homme, avant de s’éclipser. Je me dirige alors vers le technicien en question, qui m’apprend qu’en réalité, ils sont en pleine installation et que l’organisatrice principale, à savoir la députée Véronique Kando, sera là d’un instant à l’autre.

Effectivement, quelques minutes plus tard, elle fut son apparition et nous confirme que le 8-Mars sera aussi célébré à Réo. Un tour en ville et quelques causeries nous permettent de voir le travail de sape et les actions qui avaient été entreprises pour compromettre l’organisation de cette journée. Certains même avançaient une double commémoration.

Dans les départements, des consignes avaient été données aux femmes de ne pas faire le déplacement, car la fête est annulée.

La veille, c’est-à-dire le mardi 7 mars, des personnes postées à quelques endroits se sont évertuées à détourner les femmes du lieu de la conférence publique organisée à l’occasion de cette date anniversaire. Cela avait du reste fait perdre son calme à la députée, qui a dû élever le ton lors de ladite conférence pour condamner ces actes.

Mais quelles sont les causes de tels agissements ? Les uns parlent d’une guéguerre entre l’Union provinciale des femmes du Sanguié et la coordination provinciale des femmes du Sanguié pendant que d’autres voient là les prémices de la campagne municipale à venir.

Mais tout cela n’a pas pu empêcher la tenue de la cérémonie commémorative du 8-Mars même si la mobilisation des femmes n’était pas celle des grands jours. La coordonnatrice se satisfait cependant même si ce sont uniquement les femmes de la commune qui sont sorties, celles des départements devant organiser de petites fêtes locales. Satisfaction d’autant plus légitime qu’on apprend que malgré ces actes de sabotage, le bal du mardi 7 mars et le djandjoba du mercredi 8 mars ont été un grand succès.

Femmes du Sanguié, unissez-vous !

Pour ce qui est de la cérémonie commémorative proprement dite, elle a débuté autour de 10h en présence du haut-commissaire, du secrétaire général du Sanguié, du préfet-maire et des fils et filles du Sanguié, qui ont fait le déplacement pour la circonstance.

Le mot unité était dans la bouche de tous les intervenants que sont le chef coutumier, M. André Bassolé, le préfet-maire de Réo, M. Grégoire Ouédraogo, la coordonnatrice, Mme Véronique Kando, et le haut-commissaire du Sanguié, M. Justin Somé.

Cette unité-là est d’autant plus primordiale que les Sanguiéens et les Sanguiéennes veulent atteindre l’objectif de cette commémoration, dont le thème est : "Femme et lutte contre la pauvreté". Du reste, Mme Véronique Kando a clamé haut et fort que "la victoire sera commune ou ne le sera pas".

Une détermination et une vision qui ne font pas de place aux mesquineries, à la sournoiserie et aux divisions. Espérons qu’elle sera entendue.

La cérémonie a pris fin avec la remise par Mme la députée de matériels de couture, de tissage, de tricotage, de broderie pour la Maison de la femme. Mme Kando a promis également de régler le salaire du gardien de la maison jusqu’à ce que ladite maison de la femme atteigne une autonomie financière. De bonnes initiatives qu’on espère qu’elles seront imitées.

Cyrille Zoma
L’Observateur

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