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Une lettre pour Laye </I> : Dialogue intertogolais : Les raisons d’un report

Publié le vendredi 10 mars 2006 à 08h34min

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Cher Wambi,

Le dialogue intertogolais va se tenir à Ouagadougou, d’ici quelques semaines, affirmait Edem Kodjo, le Premier ministre, à la sortie d’une audience avec Blaise Compaoré le 2 février dernier. On apprendra plus tard que cette rencontre entre les protagonistes du lanterneau politique togolais a été fixée au 15 février, puis repoussée à la fin du mois, et enfin à début mars.

Entre-temps, Ouagadougou était devenue le centre de chassés-croisées diplomatiques pour arrêter définitivement la date de cette réunion. En vain jusqu’à l’heure où ces lignes sont tracées, rien n’est clair au niveau du calendrier de ces discussions intertogolaises.

Les raisons de ces tergiversations ? Selon Me Yawo Agboyibor que nous avons pu joindre, la position du Comité d’action pour le renouveau (CAR) dont il est le président est que ce dialogue "se tienne d’abord à Lomé dans un premier temps sans facilitateur, puis ensuite à Ouagadougou".

Quant à l’Union des forces du changement (UFC), de Gilchrist Olympio, par un communiqué en date du 14 février, ce parti avait dit non au choix de Ouagadougou pour abriter ces échanges. Puis le même Chilchrist reviendra là-dessus quelques jours plus tard pour affirmer qu’il donnait son accord. Quant à Pascal Bodjona, dircab de Faure Gnassingbé, contacté, lui aussi, par téléphone, il n’a pu donner de réponse sur la date, étant en partance pour Paris.

Alors que de nombreux missi dominici du président Faure Gnassingbé défilent dans la capitale du Burkina Faso, l’opposition, elle, se fait plus discrète. En fait, cette opposition est divisée sur "l’option Ouaga", car selon certains de ses leaders, entre Faure et Compaoré, les atomes sont crochus, et cela risque de biaiser le dialogue. Ces derniers verraient d’un bon œil que la rencontre se déroule à Dakar ou Paris, ou pourquoi pas à Rome, ou discrètement, mais de façon efficace, l’association caritative Sant’Egidio tente de réconcilier cette classe politique togolaise, plus que jamais divisée depuis la présidentielle du 24 avril 2005.

D’autres leaders de l’opposition, par contre, estiment qu’avec "l’ascendance qu’a Blaise Compaoré sur Faure", il pourrait le faire céder sur certains points. En rappel, la pomme de discorde, c’est le recensement électoral, et même la "reprise de la présidentielle". Douze ans après Ouagadougou, le point 1.1 des 22 engagements avec l’Union européenne, à savoir le dialogue intertogolais, va-t-il se concrétiser à Ouaga ? Et quand ? Pouvoir comme opposition ne peuvent, pour l’instant, donner de réponse exacte.


Même loin des grands centres urbains, cher cousin, tu as sans doute vécu la grande ambiance de la journée internationale de la femme, commémorée, comme tu le sais, le 8 mars de chaque année, et ce, depuis 1977. Mercredi dernier encore, le Burkina officiel a sacrifié à cette tradition. En cette journée fériée, meetings, manifestations récréatives et surtout bombance étaient au programme des femmes des cités lumineuses.

La tante Pogbi n’en a pas eu le privilège mais, mieux vaut tard que jamais, je tâcherai de lui envoyer quelques pagnes du "8 mars 2006" en guise de souvenir. Sais-tu à quelle sauce les marchands de textiles ont mangé nos femmes cette année, cher cousin ?

Les trois pagnes qui se vendaient à 4 000 FCFA il y a à peine un mois sont passées subitement à 7 000 voire 8 000 FCFA à la veille du 8-Mars. La pénurie avait-elle été organisée à cette fin ? Vas savoir. Ceux, en tout cas, qui s’y sont pris à temps n’avaient plus que les djandjobas à honorer.

Fait notable, cher cousin, cette année, de nombreux services se sont joints aux femmes pour fêter le 8-Mars. Parmi lesquels, la BICIA-B, où le directeur général, Jean-Pierre Bajon-Arnal, a offert trois (3) pagnes "8 mars 2006" à chacune des 113 femmes que compte sa boîte. Une première, dit-on, à la BICIA-B que de mener une telle action ciblant le genre. A la BCB voisine, chaque employé (femme comme homme) a vu son compte crédité de 10 000 FCFA afin d’agrémenter le menu du 8-Mars.

Non loin de là, à L’Observateur paalga, la dizaine de femmes n’a point non plus été oubliée. Trois (3) pagnes "8 mars" pour chacune d’elles, ainsi en a décidé le directeur de publication à cette occasion. Envers ces managers d’un genre nouveau, cher cousin, certainement que le personnel saura être reconnaissant. Surtout, que ça fasse tache d’huile ! Déjà, il convient de décerner une mention spéciale à la "chaîne du plaisir partagé", la Télévision nationale du Burkina (TNB), qui a su tenir en haleine les téléspectateurs en cette circonstance avec un programme riche, varié.


Tu t’en rappelles, cher cousin, la semaine dernière, l’Observateur paalga rapportait le décès d’un élève du Nimbou des suites de sévices corporelles que lui aurait infligées son maître. En attendant de savoir toute la vérité sur cette affaire qui défraie la chronique dans le Yatenga, je te propose de lire, ci-après, la réaction de la famille de la victime.

"Par L’Observateur Paalga n°6592 du lundi 06 mars 2006, à la page 35, nous, famille de la victime de l’école de Nimbou, avons appris qu’un soi-disant infirmier, dont nous soupçonnons des accointances avec l’enseignant incriminé, a osé affirmer péremptoirement que le défunt élève de CP2 souffrait de fièvre typhoïde. Une chose qui nous amène à poser des questions : est-il prêt à le prouver au procureur du Faso ?

A-t-il reçu une seule fois l’enfant au CSPS de Sim pour un cas de typhoïde ? Connaît-il tous les antécédents de l’enfant ? A-t-il même la compétence pour détecter, à vue d’œil, un cas de fièvre typhoïde ? Nous sommes convaincu que même son médécin-chef de district ne se risquerait pas à cet exercice, pour le moins périlleux. Ce fameux enseignant, à ce qu’on dit, n’est pas à sa première victime. Lui qui, semble-t-il, a déjà échappé à un lynchage par les parents d’élèves des villages où il a servi.

Pour nous, l’enfant de Nimbou a été bel et bien battu jusqu’à ce que mort s’en suive. Nous restons convaincus de cela jusqu’à ce que la justice prouve le contraire. Au moment où nous pleurons notre petit, nous n’entendons pas qu’un agent de santé aux connaissances douteuses, si elles ne sont pas piteuses, se saisisse d’un cheval de Troie qu’est la typhoïde pour entraver la bonne marche d’une action judiciaire.

Les petites magouilles entre petits fonctionnaires sont légion dans les campagnes. Mais deux hypothèses se dégagent de cette affaire. Soit il veut protéger un de ses amis, soit il a avancé ces propos par méconnaissance des procédures, parce que l’infirmier n’est pas un médecin légiste. De toutes façons, l’infirmier trouvera en face de lui une famille déterminée à faire triompher la justice et qui suit attentivement le dossier.

Le porte-parole de la famille

Diallo Boukary

Que faire, cher cousin, si ce n’est prier le Miséricordieux afin qu’il apaise les cœurs des parents de la victime et que l’un de perdu devienne dix de trouvés.


Sur ce, je t’invite à découvrir avec moi le contenu du carnet secret de Tipoko l’Intrigante.

- Le 3 mars 2006 restera une journée inoubliable pour les propriétaires d’engins à deux roues de la capitale, et pour cause. Une opération conjointe de contrôle de cartes grises, menée par la douane et la police, a tout simplement transformé des milliers de citadins en piétons pour quelque 72 heures. Ce qui est sûr, l’Etat a trouvé une idée géniale pour se faire du pognon, vu les parkings instantanés qui sont nés aux intersections des grandes avenues.

Mais très vite, les malchanceux du 3 mars se sont révélés triplement victimes. Victimes non seulement de leur propre négligence, ensuite de la douane et de la police, mais aussi et surtout des marchands d’engins importés frauduleusement d’Asie, qui fuient les impôts, la douane comme la peste et le choléra. En tout cas, certains d’entre eux, et pas des moindres, ont dû cracher dans le bassinet pour éviter que la foudre s’abatte sur leur business ou leur deal. La lutte contre l’incivisme fiscal devrait commencer aux portes de tels concessionnaires véreux. Suivez notre regard.


- Si, au plan national, la Journée internationale de la femme a été commémorée à Kaya, dans la région du Centre, c’est l’arrondissement de Bogodogo qui a abrité les manifestations y relatives. Que de monde alors sur le boulevard des Tansoba en cette matinée du 8-Mars. Les premiers responsables de la région avaient, en effet, sorti leurs troupes des grands jours pour magnifier l’autre moitié du ciel.

Mais savez-vous seulement, bonnes gens, qu’il y a Officiels et officiels ? Plus d’un a, en effet, été indigné de voir une escorte non annoncée fendre la foule à vive allure. Qui était ainsi accompagné ? Kadhafi (le vrai) fils, Seif el Islam, qui traversait Bogodogo du Sud au Nord, pour une destination inconnue. Quand on sait que tous les chemins mènent à Rome, ne pouvait-on pas éviter un tel désagrément juste pour une partie de chasse ? En tout cas, ils sont nombreux qui rêvent de voir un Ouédraogo ou un Karambiri traverser Tripoli de la sorte, même en Hamer ou en Navigator. Tôle, c’est pas tôle dè !


- Autres pages sombres de ce 8 mars 2006 ? Deux dames se seraient crêpé le chignon pour un homme au secteur 28 de la capitale. L’une d’elles aurait succombé ensuite en couche.
Bien avant, à quelque quatre jours des manifestations commémoratives, c’est du côté du jardin du 8 -Mars , au secteur 2, que la mort a frappé : un jeune, poignardé par son copain après une séance de beuverie, a succombé à ses blessures, portant à trois le nombre de macchabées ramassés en ces lieux la veille d’un 8-Mars. Dites donc, ne peut-on pas mettre de l’ordre dans la maison en ratissant large ? Plus jamais ça !


- Promu au grade d’officier de l’Ordre national par décret présidentiel à l’occasion de la fête nationale, le 11 décembre 2005, Gaspard Ouédraogo, président directeur général de la Banque internationale du Burkina (BIB), sauf changement de dernière minute, a reçu sa médaille hier 9 mars à la Grande chancellerie, en début de soirée. Une cérémonie qui a été suivie d’un cocktail offert au pavillon de la Créativité du SIAO.


- Du 9 au 12 mars 2006, le Groupe Boulgou commémore le 20e anniversaire de sa filiale, le Number One bar dancing. Au programme des manifestations : de l’animation, du football, de la pétanque et, pour clore en beauté, un concert avec des artistes renommés tels le groupe Bezou.


- La grande famille du Larlé Naaba à Laré, Monomtenga, Kossodo, Dabaré, Larl-wéoghin et ailleurs organise, le dimanche 12 mars 2006, une journée d’évocation en mémoire de "Pawitraogo", arrière-grand-père du Larlé Naaba Tigré, à l’occasion du centenaire du règne de l’illustre disparu. Des exposés et des témoignages seront livrés en français et en mooré, par la famille et par quelques rares survivants de cette période du début du 20e siècle (1904-1928).

Les historiens, les chercheurs, les responsables des médias, les hommes de culture en général ainsi que tous les amis de la tradition seront les bienvenus à la résidence coutumière du Larlé Naaba Tigré, à partir de 9h, le dimanche 12 mars courant. A l’occasion, un concours de pétanque et de jeux de société sera organisé sur l’espace extérieur de la cour du Larlé. Une animation musicale traditionnelle couvrira les manifestations festives. Salut à tous.

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie.

Au revoir.

Ton cousin

Passek Taalé.

Observateur Paalga

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