Koudougou : Les auteurs du cambriolage du centre médiacal au violon
A-t-on idée de cambrioler un centre médical et d’y voler les vivres destinés au repas des malades ? Non ! me diriez-vous ? Eh pourtant si ! Car c’est le forfait qu’ont commis Yaméogo Nooma Charlemagne, 21 ans, et Yaméogo Zouré Eloge, 25 ans. Leur acte, ils l’ont posé dans la nuit du dimanche 5 au lundi 6 mars 2006.
C’est quand les cuisinières sont venues le lundi matin au travail, qu’elles se sont rendu compte du vol de la totalité des vivres stockés dans le magasin.
Immédiatement, elles ont averti les responsables du centre médical de (CM) Koudougou, qui ont alerté la gendarmerie, laquelle s’est rendue sur les lieux pour procéder aux constatations d’usage. Les délinquants se sont introduits dans le magasin après avoir forcé les persiennes des fenêtres.
En toute quiétude (le CM n’a qu’un seul gardien, posté la majeure partie du temps à la porte d’entrée), ils ont emporté toute la dotation du mois :
un sac et demi de riz, un carton de couscous, 60 sachets de spaguettis, 30 tubercules d’ignames, 30 boîtes de conserves de tomate, un carton de boîtes de sardine, un carton de cubes maggi, 25 kg de poisson frais, du savon, des bidons d’huile et le régulateur de tension du réfrigérateur qu’ils avaient auparavant débranché pour pouvoir en retirer le poisson frais congelé.
Fort heureusement, l’enquête ouverte a vite permis de démasquer et localiser les auteurs du cambriolage, chez lesquels les vivres ont été retrouvés. C’était le lundi 6 mars, le jour même où le vol a été constaté.
Quelques boîtes vides de sardine retrouvées chez Yaméogo Nooma Charlemagne et Yaméogo Zouré Eloge montrent que les deux malfrats avaient commencé à déguster le produit de leur larcin. Ils sont logés au secteur 1, quartier Dapoya, non loin du centre médical et de la direction provinciale de l’Action sociale.
Le major du CM de Koudougou, que nous avons rencontré à la gendarmerie nous a précisé que les vivres sont une dotation de la part de l’Etat. Le vol, à ses dires, a fait que les malades n’ont pas mangé le lundi en question. Ce qui est déplorable.
Et dire que même voleurs, s’ils venaient à être malades et admis dans ce centre, c’est avec pareils vivres donnés par l’Etat qu’on allait préparer pour eux. Peut-être même qu’ils ont des parents parmi les patients ! Décidement, la morale agonise ici au Faso. On se demande même si elle n’y a pas tout simplement clamsé.
Nooma et Zouré sont, depuis le lundi 6 mars, au violon, où ils méditent sur leur sort.
Cyrille Zoma
Observateur Paalga