Les habitants de Ziniaré ont été réveillés ce samedi 25 février 2006 au petit matin par l’incendie du marché central. Alerté par téléphone, le maire de la commune, M. Joanny Kabré arrive sur les lieux et constate la catastrophe. A son tour, il appellera la brigade de sapeurs pompiers de Ouagadougou. En attendant, les musulmans qui viennent de finir leur prière matinale accourent et commencent à arracher les hangars aux alentours. D’autres essaient vainement d’éteindre les flammes qui montent. A leur arrivée, il a fallu près de quatre heures aux hommes du feu, pour maîtriser les flammes et de circonscire les dégâts.

L’incendie du samedi 25 février 2006 est le troisième en moins de quatre mois. Le deuxième incendie a eu lieu le mercredi 22 février 2006, et le premier en novembre 2005. Quant aux causes de ces incendies répétés du marché central de Ziniaré, elles ne sont toujours pas connues mais les commentaires vont bon train. Pour certains, ces incendies répétés du marché sont le fait de la nomination de femmes comme collecteurs de marché au détriment des hommes. Pour d’autres par contre, ils se justifient par le fait que le marché n’est pas construit alors qu’il est le premier du Plateau mossi selon l’histoire. Pour ces derniers, l’incendie répété doit amener les autorités communales et les fils de Ziniaré à songer à moderniser le marché.

Des mesures sont en train d’être prises par les autorités

Quelles qu’en soient les causes ou les origines, on ne déplore aucune perte en vie humaine, ni en marchandises. Seulement plus de la moitié des hangars ont été dévorés par les flammes, laissant leurs propriétaires dans le désarroi et la colère. Certains se demandent ce qui leur arrive et d’autres se disent éhontés par cette catastrophe survenue au premier marché de l’histoire, dont la ville tire son nom. Des propos injurieux ont même été entendus sur les lieux.

Sur les lieux de l’incendie, le maire Joanny Kabré ne savait que dire. Il a déploré la situation et loué le courage de la population qui a contribué à la maîtrise de l’incendie. M. Kabré a ensuite reconnu que cette situation n’aurait pas eu lieu si leurs recommandations avaient été suivies. En effet, en 2005, il a été créé un comité de gestion du marché chargé d’organiser les commerçants. Vu l’état du marché constitué de hangars faits de seccos et les risques d’incendie, 1 600 tôles ont été achetées pour la construction de hangars modernes après aménagement. Cependant, le comité de gestion, semble-t-il, a été confronté au refus des commerçants qui disent n’avoir pas les moyens de s’acheter les autres matériaux (chevrons et autres) pour la construction des hangars en tôles . Ce refus a amené les membres du comité de gestion à baisser les bras. Et ce qui devrait se produire se produisit pour la troisième fois.

Après le sinistre, les commerçants ont été déplacés pour permettre sans doute la mise en œuvre du projet que ceux-ci avaient refusé et réclament maintenant. Quant à la gestion du marché, elle pose problème car il semblerait que le loyer des boutiques s’encaisse très difficilement. Et l’on se demande qu’adviendrait-il à notre décentralisation quand l’incise règne dans nos cités ? A voir ce qui se passe, le futur conseil municipal de Ziniaré sera amené à prendre des mesures idoines si la situation n’est pas résolue d’ici là.

Abdias Cyprien SAWADOGO ((abdias_aib@yahoo.fr)
AIB/Ziniaré

Sidwaya