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Bobo Dioulasso : 4 milliards déjà investis, 26 milliards en perspective

Publié le vendredi 3 mars 2006 à 07h25min

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Sur demande de la commune de Bobo-Dioulasso, le BURED (Bureau de réalisations et d’études pour le développement) a mené une étude d’évaluation de la gestion de la commune de la période 2000-2005. Il a déposé son rapport à la commune. Son contenu a été livré le 21 février dernier au conseil municipal. Nous vous proposons une synthèse de ce rapport.

Le rapport d’évaluation comporte une soixantaine de pages. Il a été commandité par la commune pour, selon le BURED, « faire le bilan de la gestion municipale des cinq années de mandat 2000-2005. Il s’agit spécifiquement de dégager les acquis et les insuffisances au niveau de la municipalité et de faire des propositions d’amélioration de la gestion municipale ». Les acquis ont été analysés en termes d’amélioration des conditions de vie, d’évolution des ressources locales, de communication avec les citoyens, d’implication des citoyens à la gestion des affaires locales, de sécurisation des citoyens, de rapports entre l’Etat et les populations, de bonne gouvernance, etc.

Quant aux difficultés, elles ont été traitées en termes d’inadéquation entre moyens humains et matériels mis à la disposition du conseil municipal pour exécuter les missions dévolues aux communes, de difficultés liées au fonctionnement des conseils municipaux et à la gestion.

Le rapport après avoir présenté la commune de Bobo note qu’elle dispose d’un organigramme fonctionnel et des instruments de développement. Il s’agit d’un plan de développement de la commune, d’un programme d’action, des budgets annuels, d’un moyen de communication adapté et d’un journal. Le rapport constate que des instances ont fonctionné régulièrement tant au niveau de la commune que dans les arrondissements. Ainsi entre 2000 et 2005, le conseil municipal a tenu 27 sessions auxquelles ont participé 239 membres, soit un taux de participation de 87,86%. L’arrondissement de Dafra a initié 23 sessions, le Dô, 65, le Konsa, 29.

Selon le rapport, les citoyens bobolais se sont impliqués dans la gestion des affaires locales et la commune n’a cessé de tisser des partenariats à l’extérieur du pays. Ces partenariats ont abouti à la formation des élus locaux et du personnel communal et à la réalisation de plusieurs infrastructures comme les écoles, les dispensaires, les forages, les bornes, etc. La plus grande partie des réalisations revient au secteur de l’éducation. Suivent la sécurité, l’assainissement et la santé, l’embellissement et le bâtiment.

Selon le rapport, le nombre de classes dans l’enseignement de base est passé de 761 en 2000 à 934 en 2005. Les effectifs sont de 69 154 en 2005 contre 60007 en 2000. Dans le secondaire, le nombre d’établissements qui était de 52 en 2000 est aujourd’hui de 60.

Les effectifs ont évolué de 24 528 en 2000 à 45 348 en 2005. Sur le plan sanitaire, deux CMA ont été construits. Huit CSPS, sept maternités, deux dispensaires ont été bâtis. Au titre de l’aménagement et de l’embellissement, il ressort du rapport que onze jardins ont été aménagés, de même que onze monuments et places publiques, trois espaces verts, neuf cimetières. A ces réalisations s’ajoutent l’aménagement des marchés des secteurs, la construction des boutiques de rues, la construction des gares routières, la réfection des rues, la réhabilitation de la mairie centrale.

Le rapport d’évaluation souligne que la Direction des services techniques municipaux dispose d’un parc composé d’équipements lourds, d’engins de terrassements et d’entretien financés par le 3e projet urbain. Ce parc, malheureusement, précise le rapport « n’est plus en état de fonctionnement normal ».

Sur le plan financier, l’étude du BURED relève que les ressources sont en net progrès.

Les dépenses prévisionnelles se sont établies à 2,949 milliards en 2005 contre 1,851 en 2000. Le niveau des recettes réalisées est de 1,968 milliard en 2004 et de 1,215 milliard en 2000. Le rapport observe que la part des dépenses d’investissement dans les dépenses totales va augmentant tandis que les dépenses de fonctionnement diminuent. Les taux de recouvrement des recettes oscillent entre 66% et 89% sur la période 2000-2004. La moyenne annuelle est de 76,4%. Depuis 2002, les recouvrements ont baissé à cause de la situation particulière qu’a connue la région de Bobo avec la crise ivoirienne.

Selon l’étude, « le cumul du coût total des investissements de 2001 à 2005 se chiffre à 4,393 milliards F CFA auquel il faut ajouter des projets de programmes en perspective de réalisation pour 2005 se chiffrant à 26,017 milliards de F CFA. Le coût total des programmes de développement s’élèverait donc à 30,410 milliards de F CFA ».

A côté de ce tableau, l’étude relève néanmoins que « l’exercice Ecoloc a constaté un ralentissement de l’activité économique à Bobo accompagné d’un fléchissement dans les autres secteurs ». « La commune prévoit de gros investissements mais y parviendra-t-elle avec du matériel lourd vétuste et souvent pas bien entretenu ? », S’est interrogé le rapport qui préconise la réorganisation et le renforcement de l’administration communale.

Ils passent selon le rapport par la mise en place du nouvel organigramme avec une redéfinition des missions et responsabilité des différents services de la municipalité prenant en compte les insuffisances constatées et les nouvelles missions pour les rendre plus fonctionnels, un audit organisationnel de tous les services municipaux, la mise en place d’un manuel de procédures administratives et financières, d’une structure chargée du suivi- évaluation et du contrôle de l’action communale, le renforcement et une meilleure organisation des services de recouvrement et des régies de recettes, etc.

Adaman DRABO

Sidwaya

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