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Littérature : « Poétique du tragique dans les chansons funéraires des Moose », la nouvelle parution du Dr Moumouni Zoungrana

Publié le vendredi 9 juin 2023 à 11h41min

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Littérature : « Poétique du tragique dans les chansons funéraires des Moose », la nouvelle parution du Dr Moumouni Zoungrana

« Poétique du tragique dans les chansons funéraires des Moose », c’est la nouvelle parution du Dr Moumouni Zoungrana dédicacé ce jeudi 8 juin 2023, à Ouagadougou, dans les locaux de l’université Joseph Ki-Zerbo.

Intitulé « Poétique du tragique dans les chansons funéraires des Moose », l’ouvrage présenté est le fruit d’un travail minutieux de collectes, d’enquêtes, d’observations et d’interprétations du Dr Moumouni Zoungrana, maître de conférences à l’université Joseph Ki-Zerbo. Ce chef d’œuvre vous propose de voyager dans le Burkina Faso et surtout dans le moogo profond.

Ce trajet plonge simultanément le lecteur dans quatre provinces et quatre villages que sont respectivement le Passoré à Tanwosgo, le Zandoma à Gourcy, le Sanematenga à Basnéré, le Boulkiemdé à Siglé. Ceci, en vue de le conduire dans les nuits froides ou chaudes au sein des concessions bondées de monde bigarré, avec pour seul objectif : se souvenir d’un homme ou d’une femme disparu(e) il y a un ou deux ans.

« Plus on maîtrise sa tradition, plus l’on peut embrasser les autres religions avec beaucoup de tolérance », Dr Moumouni Zoungrana, maître de conférences à l’université Joseph Ki-Zerbo

La religion doit procurer la sérénité

À cet effet, Dr Zoungrana pense que le but de la religion est de favoriser le vivre-ensemble, rendre la vie plus pacifique et meilleure. La religion doit permettre à l’homme d’avoir la sérénité pour ne pas trembler devant la mort. Un sujet, qu’il dit avoir largement abordé dans son ouvrage.

À travers cet écrit, l’auteur rend aussi hommage à un être cher à toute la communauté, tout en portant réconfort et soutien à toute une famille ou une communauté éplorée.

En clair, ce voyage parle de la mort ! « Or, Epicure, dans la lettre sur le bonheur disait : “quand nous sommes là, la mort n’est pas là. Quand la mort est là, c’est nous qui n’y sommes pas. Elle ne concerne donc ni les vivants ni les trépassés, étant donné que pour les uns, elle n’est point et que les autres ne sont plus’’, a mentionné Dr Patrice Kouraogo, maître de recherche au Centre national de recherche scientifique et technologique (CNRST) qui a présenté l’ouvrage.

« Les salutations de funérailles font appel à la douleur […] », Dr Patrice Kouraogo, maître de recherche au Centre national de recherche scientifique et technologique (CNRST). Il évoquait un extrait du livre.

Enfin, cette nouvelle parution du Dr Zougrana ne se focalise pas que sur la mort, mais explore les méandres et les coulisses du cycle de la vie de l’homme moaaga. C’est-à-dire naître, s’initier, se marier et mourir. L’auteur offre en effet, une excursion dans la culture moaga à ses lecteurs, dans son récit de l’oralité et des traditions de 282 pages.

Subdivisé en quatre chapitres, le premier présente la société moaaga à travers son organisation sociale, économique et politique. Le deuxième chapitre, lui, décrit la syntaxe en termes d’organisation des funérailles en pays moaaga. Le troisième chapitre, quant à lui, traite de la question de la littérature orale et des funérailles en faisant le panorama des genres oraux qui font de cette tribune leur cadre d’expression. Enfin, le dernier chapitre analyse les chansons sous un angle anthropologique et littéraire.

« Le chef coutumier est le chef de tout le village et de ce fait, se doit d’être juste et impartial », Issaka Sourwema, ancien ministre des affaires religieuses qui apportait sa contribution

10 000 FCFA pour se procurer l’ouvrage

« Poétique du tragique dans les chansons funéraires des Moose » est disponible au prix de 10 000 francs CFA dans les presses universitaires et dans le Laboratoire en langue discours et pratique artistique de l’université Joseph Ki-Zerbo.

Cette oeuvre fait découvrir la force de la parole, parole incarnée dans la chanson, chanson qui a la capacité de transformer le tragique, le dramatique, la douleur en un art poétique. C’est ainsi que dès l’introduction, l’auteur accorde une place centrale à la parole dans la transmission du patrimoine dans les sociétés traditionnelles.

Vue partielle des participants à la cérémonie de dédicace de « Poétique du tragique dans les chansons funéraires des Moose »

Si la chanson est un style des genres oraux, la chanson funéraire est hermétique, selon Dr Kouraogo. Il souligne que comme Dr Zoungrana, plusieurs auteurs tels qu’Albert Ouedrago, Degore Ngimbi, se sont intéressés à cette thématique importante dans le Moogo.

En consacrant un ouvrage aux chansons funéraires, Dr Zoungrana veut apporter à la littérature son caractère sacré.

Pour lui, le but de ce travail est de montrer comment, le pathétique et le tragique peuvent produire de la poétique. Il s’agit alors de prouver dit-il, qu’on peut appréhender l’identité culturelle moaaga à travers ces chansons funéraires. Pour ce faire, l’auteur a combiné plusieurs approches et a convoqué plusieurs disciplines telles l’anthropologie, l’ethnolinguistique et la stylistique.

Hamed NANEMA
Lefaso.net

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