Littérature : Cyriaque Membéré Sanon présente son roman autobiographique « Le Fils du Dafra »
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La Maison de la culture de Bobo-Dioulasso a abrité, samedi 3 février 2024, la cérémonie de dédicace du roman « Le Fils du Dafra » de Cyriaque Membéré Sanon. La cérémonie a été parrainée par Dr Alfred Sanou.
Après son œuvre « Sur les sentiers épineux de la démocratie », Cyriaque Sanon revient avec un roman autobiographique, qui aborde plusieurs thématiques autour du mystère du Dafra, ce petit lac sacré près de Sya (Bobo-Dioulasso).
De son village natal Tunuma, l’auteur fait voyager le lecteur dans la société bôbô-mandarê, pour découvrir ses us et coutumes et la cohabitation entre la religion chrétienne catholique et la culture bôbô.
L’auteur met également en exergue certaines valeurs du vivre-ensemble comme le mariage interethnique et la parenté à plaisanterie. Le héros, Dafrassin, est également un témoin oculaire et actif de la révolution sankariste. À travers les péripéties de Dafrassin, le lecteur fait également une incursion dans le monde occidental ; un choc des cultures qui sera fatal pour son meilleur ami, pendant que le fils du Dafra, lui, connaissait un destin plus heureux.
En effet, comme le résume l’auteur, Dafrassin est né après que sa mère, qui avait du mal à concevoir après quelques années de mariage, a sollicité l’aide du lac sacré Dafra pour avoir un enfant. Son vœu sera exaucé et l’enfant portera le nom de Dafrassin, en hommage au lac. Durant tout son parcours, Dafrassin invoquera le Dafra pour résoudre ses problèmes, chaque fois qu’il faisait face à une difficulté. C’est le cas de l’intervention du Dafra pour l’obtention de son baccalauréat, pour son diplôme universitaire, pour l’obtention du boulot, etc.
« L’idée centrale du roman, c’est le Dafra, lac sacré situé à quelques kilomètres au Sud de Bobo-Dioulasso, qui abrite des silures sacrés. Les gens vont au Dafra pour deux choses : faire un vœu, et quand le vœu est exaucé, en retour, on retourne pour remercier le Dafra. Le roman évoque un couple qui, après des années de mariage, avait des problèmes pour avoir un enfant. Les vieux du village ont conseillé au couple d’aller se confier à Dafra. C’est ainsi qu’ils ont fait cette démarche et après ce pélérinage à Dafra, l’enfant est venu au monde. Mais, quand on se confie à Dafra et que ça marche pour les cas d’enfantement, il y a deux choix : si c’est une femme, il faut lui donner le nom de Dafra. Si c’est un garçon, c’est Dafrassin. C’est comme ça que le héros du livre a reçu le nom de Dafrassin. Les vieux avaient demandé au père de Dafrassin de ne jamais oublier Dafra, grâce à qui ils ont eu leur enfant. Donc pendant tout le parcours de Dafrassin, à chaque étape de sa vie, il se rendait à Dafra. Une fois en France et malade, malgré la distance, il a invoqué Dafra pour sa guérison et il a effectivement été guéri », résume Cyriaque Membéré Sanon.
L’auteur confie par ailleurs que c’est un roman autobiographique qui était en projet depuis près de vingt ans : « C’est une œuvre que j’ai au fond de moi depuis une vingtaine d’années. »
Le roman est préfacé par Monseigneur Anselme Titianma Sanon, archevêque émérite de Bobo-Dioulasso.
Il comprend 335 pages, et est subdivisé en cinq parties. « Le Fils du Dafra » compte 42 chapitres avec comme thèmes principaux la culture, le tourisme, l’environnement, la cohabitation entre la religion traditionnelle et la religion catholique.
Le roman ‘est accessible à 4 500 FCFA, soit 13,70 euros, dans les librairies Mercury à Ouagadougou et Diacfa à Bobo-Dioulasso.
Cyriaque Membéré Sanon est né à Bobo-Dioulasso, le 18 février 1963. Après ses études primaires et secondaires à l’école primaire de Tunuma et au lycée Ouezzin-Coulibaly de Bobo-Dioulasso, il poursuit des études germaniques à Ouagadougou, puis à Nancy (France) et à Francfort (Allemagne). Cyriaque Membré Sanon est titulaire d’une maîtrise en germanistique. Après de nombreux stages et formations en management de projets de développement, l’auteur fait sa carrière professionnelle à l’Organisation catholique pour le développement et la solidarité (OCADES-Bobo) et auprès de l’ambassade de la République fédérale d’Allemagne à Ouagadougou.
Haoua Touré
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