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Sculptures monumentales : L’artiste Siriki Ky prépare un coup de maître

Publié le jeudi 29 janvier 2004 à 06h00min

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Dans le cadre du prochain sommet de la Francophonie qui doit se dérouler en novembre 2004 à Ouagadougou, l’artiste burkinabè de renommée internationale, Siriki Ky, prépare une grande exposition de sculptures monumentales, la première du genre en Afrique.

Il s’est exprimé sur les préparatifs de cette exposition, sur l’atelier de formation qui s’est tenu en octobre dernier en Afrique centrale où il a initié les artistes de cette région aux techniques des sculptures monumentales, sur la 6e édition des prix "Ewolé" 2003 à Lomé et fait son coup de gueule sur la négligence de notre expertise nationale.

Le fait que Ouagadougou a été choisie pour abriter le sommet de la Francophonie, toutes les disciplines artistiques qui composent notre culture vont être représentées, afin de permettre à nos illustres hôtes de découvrir les richesses culturelles du Burkina. Selon l’artiste Siriki Ky les hautes autorités du ministère en charge de la Culture, des Arts et du Tourisme l’ont approché pour lui demander de préparer quelque chose. Et de ce fait, pour sortir du cadre quotidien, il a proposé de réaliser des sculptures monumentales qui vont être disposées sur le parvis de la salle de conférences de Ouaga 2000, pendant toute la durée du sommet.

"Cette grande exposition qui est la première du genre en Afrique, va nécessiter des ressources financières importantes compte tenu du fait qu’une sculpture monumentale demande beaucoup d’argent pour sa réalisation", selon l’artiste Ky. Pour démarrer ce projet et pouvoir le mener à terme, il a demandé l’apport financier de certaines institutions, de certains ONG ou de certaines personnes ressources qui œuvrent pour l’épanouissement de notre culture. "A ce jour, mes potes (amis) du Point-Afrique ont réagi par une correspondance qu’ils m’ont adressé, m’assurant de leur soutien financier. J’attends également les réactions d’autres bailleurs de fonds qui ne vont pas tarder à se manifester dans les prochains jours. Je pense que j’aurais les moyens qu’il faut pour mener à bien ce projet", a-t-il déclaré.

Il affirme cependant mettre toutes ses capacités techniques pour réussir cette grande exposition de sculptures monumentales qui va être une première du genre au Faso. Il est prévu la réalisation de 8 (huits) sculptures monumentales plus au moins grandes que celle qui trône devant la façade de l’immeuble du Premier ministère.

La culture de la paix en Afrique centrale, un évènement capital

Les crises qui ont marqué certaines régions d’Afrique centrale, engendrant des conflits et guerres civiles entre fractions, ont traumatisé les populations. La situation à l’heure actuelle semble être caractérisée par un retour progressif vers la paix, avec le retour au dialogue. Cette initiative louable a conduit les artistes de la région a créer un cadre de rencontre et d’échanges appelé "Culture de la paix".

La rencontre tenue à Brazzaville au mois d’octobre 2003 a réuni plus d’une dizaine d’artistes sculpteurs du Congo Brazza, de la République démocratique du Congo (RDC), du Cameroun, de Centrafrique, de la Guinée Bissau et du Gabon. Les participants ont pu se familiariser avec les techniques sur la sculpture monumentale. Cette formation qui a duré un mois était assurée par l’artiste burkinabè Siriki Ky, avec l’appui du programme de soutien aux arts plastiques de l’Union européenne.

De retour d’Afrique centrale il a participé à la 6e édition du prix "Ewole" au Togo. Cette grande manifestation artistique organisée par un "Manager" d’artistes M. Kossi Assou, est une biennale artistique qui réunit tous les plasticiens venus de toutes les régions du monde. Elle dure 15 jours à l’issue de laquelle les participants organisent une grande exposition des œuvres réalisées dans le cadre de l’atelier.

Cette 6e édition de la biennale artistique "Ewole" a désigné M. Siriki comme grand lauréat de ce prix. Il a déploré le comportement de certains expatriés... qui dénaturent le domaine des arts plastiques en affirmant tout haut qu’ils sont des experts en la matière. Selon l’artiste Ky, "Ces mêmes expatriés censés être des interlocuteurs privilégiés de nos décideurs culturels s’évertuent à vouloir étaler leurs connaissances sur le plan artistique alors qu’ils ne maîtrisent rien.

Mais hélas !... ils sont très écoutés, sans pour autant avoir la modestie et l’humilité de reconnaître qu’ils n’ont quasiment pas de connaissances en arts plastiques". Il affirme cependant que ces derniers qu’il a cités plus haut, dénigrent son travail, et sous-estiment ses talents, alors qu’au Burkina et dans la sous-région de nombreux promoteurs font appel à lui pour ses expériences en sculptures monumentales.

Se référant à certains grands promoteurs, et critiques d’art contemporain en France et notamment à Paris comme Kombas André Magnin, André Xuegiera, et Jean-Loup Pivin qui sont ses amis, ces faiseurs d’artistes organisent des écuries pour lancer la jeune génération d’artistes africains."Je n’ai pas fait des courbettes pour solliciter le soutien de ces promoteurs et critiques d’art qui reconnaissent la valeur de mes œuvres, ni fait le "lèche-botte" dans les coulisses des petites structures d’art à Ouaga.

Il faut valoriser l’expertise nationale...

Beaucoup de jeunes artistes ont été formés dans les ateliers d’art de ce pays, selon M. Ky. "Aujourd’hui le travail réalisé par ces jeunes est très reconnu sur le plan international. Bien que ceux-ci n’ont pas pu bénéficier de formation dans les écoles artistiques de la sous-région ou de l’Europe, ils rivalisent d’adresse avec leurs camarades qui ont été formés sur le plan théorique. Nous sommes un potentiel de formateurs qui présentent les conditions requises, pendant qu’on nous qualifie de brouillons au détriment de certains expatriés qui ne maitrisent pas le domaine", souligne M. Ky. Il affirme sans complexe que le Burkina compte des artistes plasticiens très compétents qui peuvent valablement représenter l’expertise nationale.

L’artiste sculpteur de renom loue les mérites du ministre Mahamoudou Ouédraogo qui œuvre sans cesse pour la promotion de la culture et particulièrement des artistes au Burkina Faso.

"Il est temps que nos décideurs culturels fassent appel à nos compétences plutôt que de recourir aux soi-disant expérimentés en arts plastiques venus d’Occident", a conclu M. Ky. Extrait de son recueil, à la recherche du temps perdu.

Privat OUEDRAOGO
Sidwaya

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