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<I> Une lettre pour Laye</I> : Le PDG de la BIB, Gaspard Ouédraogo, de retour ?

Publié le vendredi 27 janvier 2006 à 08h11min

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Cher Wambi, Nos candidats au Hadj 2006 ont commencé à regagner leur Faso natal après un mois de pèlerinage aux Lieux Saints de l’islam, la Mecque. Partis, en effet, depuis le 22 décembre 2005 par vagues successives, de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso, c’est le mardi 24 janvier dernier que le premier contingent de nos centaines de pèlerins a atterri à l’aéroport international de Ouagadougou, au petit matin, suivi dès le lendemain du second.

Un troisième convoi était attendu hier en milieu de journée. Comme tu le sais déjà, cher cousin, à l’instar des gros bonnets du monde des affaires qui étaient de cette cuvée de Hadj, ton neveu Mahama, grâce à certaines bonnes volontés, pour ne pas dire des âmes charitables, a lui aussi pu accomplir ce cinquième pilier de l’Islam. A ce qu’il m’a laissé entendre, les Burkinabè ont eu à déplorer deux décès dans leur rang au cours des bousculades.

Et comme c’est la coutume depuis maintenant bien des années, chaque pèlerin a reçu en cadeau à son retour au pays un manguier offert par le ministère de l’Environnement et du Cadre de vie. Tout un symbole qui commande que la foi du nouveau hadj grandisse à l’image de l’arbre. Bien sûr, il y en a encore qui critiquent la mauvaise organisation du pèlerinage, eu égard aux déboires qu’ils ont subis.

Gageons que tout ira en se perfectionnant, pour la plus grande gloire d’Allah. Dans tous les cas, du côté de la compagnie du bon voisinage, Air Burkina, on fait grise mine et non sans raison, cher cousin. Tu n’es pas sans savoir, en effet, que le transport des pèlerins a été confié à la compagnie Air Sénégal international au détriment des nôtres, qui avaient pourtant déjà dépêché un émissaire en Jordanie à l’effet de louer un appareil pour les besoins de la cause. Ce qui est fait est fait, et l’on se demande si jamais ce jour viendra où Dakar offrira un tel deal à ... Air Burkina. Mais, passons !


Dans ma dernière lettre, je te relatais les bisbilles survenues à Diébougou autour des municipales du 12 mars. Après la démission de quatorze conseillers pour désavœu du maire, il s’en est suivi une marche qui a vite dégénéré. Les forces de l’ordre sont intervenues, et auraient même procédé à des interpellations. Une quarantaine de manifestants auraient, depuis, été déférés à Gaoua.


Je t’avais déjà prévenu, la bataille pour les consultations locales sera des plus rudes, car, à défaut de pouvoir siéger à l’Assemblée nationale, nombreux sont ceux des militants qui entendent jeter leur dévolu sur les mairies.

Et je m’en vais te dire qu’à Tenkodogo, la capitale du Boulgou, la couleur est déjà annoncée, les ambitions affichées. Les premiers à se jeter ouvertement à l’eau ne sont autres que les militants de l’Union pour le développement (UPD)-Union communale de Tenkodogo, qui ont trouvé leur champion en la personne d’Eric Zabsonré, bien connu dans le milieu syndical enseignant.

Je te propose, cher cousin, de lire ci-après les raisons qui militent en faveur de sa candidature, telles que brossées par le président du bureau de l’Union communale, Adama Marius Zabsonré : "Le lundi 10 janvier 2006, jour de la Tabaski, notre parti, l’Union des patriotes pour le développement (UPD), Union communale de Tenkodogo, parti de la mouvance présidentielle, déposait ses dossiers consacrant ainsi l’engagement de l’UPD pour les élections municipales du 12 mars 2006.

L’engagement de la population de Tenkodogo et le nôtre au sein de l’UPD est motivé par des années de combats engagés par un digne fils de Tenkodogo nommé Eric Zabsonré, qui est le chef de notre parti. Zabsonré Eric a montré la voie à suivre par la jeunesse et la population de Tenkodogo dans la lutte contre l’injustice, l’arbitraire, la dictature et l’aventurisme des autorités communales, qui se sont succédé à la tête de la mairie de Tenkodogo, à savoir Ouédraogo Laousséni et Zakané Alassane.

L’histoire des parcelles dont les attributions ont été injustes ; l’histoire des transporteurs qui devaient tous stationner, prendre et décharger leurs passagers et bagages uniquement à la gare routière ; l’histoire de l’abattage sauvage d’animaux domestiques ordonné par le maire Zakané Alassane ; L’histoire de notre marché qui devrait être fermé au profit du nouveau marché inachevé du secteur n°6.

Sur toutes ces questions, c’est Eric Zabsonré qui a éclairé la population de Tenkodogo, la jeunesse en particulier, et nous a organisés à engager des luttes qui ont permis des changements positifs : des parcelles retirées ont été restituées à leurs propriétaires, les chauffeurs et les chargeurs ont maintenant la paix ainsi que les voyageurs, qui peuvent prendre leur car et descendre là où ils veulent. Notre marché n’a pas bougé, sinon aujourd’hui, nous serions devenus des vendeurs d’eau.

C’est pourquoi, nous pensons que si Eric Zabsonré était le maire de Tenkodogo, nous serions plus heureux. Suite à la validation des dossiers de candidature introduits par notre parti, le bureau communal de l’UPD investit Eric Zabsonré candidat au poste de maire de Tenkodogo. Nous invitons la population de Tenkodogo avec ses 6 secteurs et ses 83 villages à voter massivement UPD s’ils veulent que Eric Zabsonré devienne le maire de Tenkodogo.

Nous demandons particulièrement aux habitants du secteur n°2 (Doubré, Tannoighin, Doubré Yingri, Gogaré) de voter UPD afin que Eric Zabsonré passe à la première étape des conseillers dans son propre secteur. Notre engagement et notre détermination ont conduit à l’installation du bureau de l’Union communale de Tenkodogo, composé de douze (12) membres . Pour la victoire de l’UPD, en avant !"

P/Le bureau de l’Union communale

Le président

Adama Marius Zabsonré

A quelque deux mois du scrutin, cher cousin, l’UPD a donc choisi d’ouvrir les hostilités : puisse seulement la paix prévaloir et la transparence figurer sur la feuille de route de tous les prétendants.


Cher Wambi, merci encore pour la courte rasade que tu m’as offerte lors de ma dernière visite à Laye, dans le cabaret de Lampoko. J’espère maintenant que tu as trouvé une solution à la situation scolaire de ta petite-fille Talato qui, comme ses camarades de classe de l’école de Bilgo, n’avait pas d’enseignant jusqu’à la mi-janvier.

Je comprends ton souci, mais sache qu’il n’y a pas seulement que ce village qui se trouve dans cette situation. En effet, de source bien informée, dans toute la province du Kadiogo, 28 classes réparties dans les départements de Sâaba, Komsilga, Pabré et Komki-Ipala seraient vacantes, c’est-à-dire sans enseignant et ce, depuis le début de cette rentrée scolaire.

Il m’est revenu que ce n’est que la semaine dernière que le directeur provincial de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation (DPEBA) a convoqué une réunion sur le problème. Il aurait demandé trois enseignants par circonscription pour pallier le déficit dans les localités concernées. Comprends donc par là qu’il y a un surnombre d’enseignants dans la capitale. A ce qu’on dit, à l’école Wemtenga A, on enregistre 14 enseignants pour 7 classes.

Or il semblerait qu’aucune d’entre elles ne remplit la condition, qui est d’avoir au moins un effectif de 90 élèves pour le double flux et pour requérir un suppléant. Qu’est-ce qui pourrait bien expliquer cela ? Le DPEBA, Patarbtalé Nikiéma, que j’ai approché a accusé le Sida. Je suis bien conscient du ravage du mal du siècle, mais moi je pense plutôt que c’est en partie lié à une mauvaise gestion du personnel.

Mais cher cousin, si dans le Kadiogo, la situation scolaire se présente ainsi, que dire du village de ton ami Yoro, à Falangountou dans l’Oudalan,et de Piéla dans le Gulmu, chez Kupiendiéli ? Dans tous les cas, les premiers responsables du MEBA sont interpellés.


Une base militaire américaine dans le Sahel burkinabè ? C’est bien la question que je posais la semaine dernière, me faisant l’écho des rumeurs qui ont envahi la cité. Si le ministre de la Défense, Yéro Boly, invité à l’émission télévisuelle Actu-Hebdo de la "chaîne du plaisir partagé" , le week-end dernier, n’a ni confirmé, ni infirmé cette rumeur, j’ai par contre reçu ce document, censé provenir de l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique dans notre pays, qui semble démentir tout en bloc. Mais comme tu le constateras, ce précieux document n’est nullement signé.

"Embassy of the United States of America

Public affairs section

01 P.O. Box 539

Ouagadougou 01, Burkina Faso

Téléphone : (226) : 30 67 23/24/25/26/27

Fax : (226) : 31 52 73

Communiqué de presse

Il y a eu récemment des rumeurs dans plusieurs journaux de la place, selon lesquelles les Etats-Unis d’Amérique sont en train d’établir une base militaire à Dori. Les Etats-Unis n’ont ni intention_ ni le désir, ni un plan d’établir une base militaire au Burkina Faso._ Comme il a été question pendant des visites récentes d’éminentes personnalités américaines au Burkina Faso, les relations entre nos deux pays se sont considérablement améliorées ces dernières années.

Comme résultat, nous anticipons que dans les années à venir, il y aura un renforcement de la coopération militaire, caractérisée par des opportunités de formation, des visites et des échanges officiels dans les deux directions. Cependant, les Etats-Unis n’ont aucune intention d’installer une base militaire au Burkina Faso.

Ouagadougou, le 25 janvier 2006"

Comme le dit une sagesse bien de chez nous, cher cousin, quand quelque chose vient vers toi, tu n’as point besoin de monter dans un arbre pour le voir.


Tu en as certainement entendu parler, le village de Bouloumbougdou, dans l’Oubritenga, est devenu depuis peu un lieu de pèlerinage, où se bousculent des malades d’ici et d’ailleurs en quête de guérison. Là se trouve, en effet, un guérisseur traditionnel, Landaogo Soré qu’il s’appelle, dont la renommée a franchi nos frontières.

J’avais moi aussi envisagé d’aller le découvrir pour toi, mais comme l’on dit, le journal Sidwaya m’a raccourci le pas en lui consacrant deux pages dans son édition du mercredi 25 janvier 2006. Dans l’antre de Landaogo, on parle aussi de guérisons miraculeuses, et à y voir le monde qui y défile nuit et jour, il y a lieu de s’y intéresser, ne serait-ce qu’en guise de témoignage.


Naaba Sembdo, jeune chef coutumier de Komtoèga, nommé par le Moogho Naaba Baongho, règne depuis bientôt un an, mais la hache de guerre ne semble pas pour autant enterrée, et pour cause. Tu n’es pas sans savoir, cher cousin, qu’en son temps, il y a eu bien de prétentions, qui expliquent aujourd’hui la contestation qui monte en sourdine. Pour ne pas te le cacher, j’ai sous la main un écrit des plus virulents, émanant des partisans de Naaba Sembdo, passant au crible certaines personnalités, qu’ils accusent de tous les péchés d’Israël, pardon de Komtoèga.

Au nombre desquelles le ministre de la Santé, Bédouma Alain Yoda, le haut-commissaire du Boulgou, le préfet de Komtoèga, le directeur des Affaires administratives et financières du ministère des Postes, des Technologies, de l’Information et de la Communication, Sébastien Yoda.

Bien entendu, je ne peux pas te le proposer intégralement puisqu’il tombe sous le coup de la loi. Mais si l’on n’y prend garde, cette tempête dans le bonnet rouge de Komtoèga pourrait, à la longue, faire des ravages, que nous ne souhaitons pas. Alors, où se trouve l’os ?


En attendant, voyons ce que contient le carnet de notre bonne vieille cette semaine.

- Gaspard Ouédraogo bientôt de retour ? La rumeur en tout cas se confirme de plus en plus. Evacué, en effet, en fin 2005 dans l’Hexagone pour raison de santé, le président-directeur général de la Banque internationale du Burkina (BIB) pèterait aujourd’hui la pleine forme, comme on dit. Et ceux qui semblent être dans les secrets des dieux d’ajouter qu’il pourrait reprendre service en début février. Certains sont même plus précis en donnant la date du 06 février 2006. Bon retour parmi nous donc, monsieur le PDG.


- Initialement prévu le 25 janvier 2006, le procès intenté par le sieur Jules Kéré, ancien secrétaire général de la mairie de l’arrondissement de Sig-Noghin, contre l’édile de la ville de Ouagadougou, Simon Compaoré, aurait été renvoyé au lundi 30 janvier prochain.


- "Soldat burkinabè, pour la nation, dans la foi au Christ" ; tel est le slogan qui va accompagner nos forces armées, qui célèbrent ce week-end le jubilé d’argent de leur paroisse, en l’église Saint-Sébastien, au camp "Général Aboubacar Sangoulé-Lamizana". L’évêque de Ouahigouya, Monseigneur Philippe Ouédraogo, qui présidera l’événement, y développera le thème principal : "L’homme de tenue et sa foi". La première conférence sera donnée ce samedi 28 janvier à partir de 16h 00. Quant à la messe solennelle, elle sera célébré le dimanche 29 janvier à partir de 8h 30.


- Un bouchon en perspective à la sortie de la capitale, sur la nationale 1, ce samedi 28 janvier. Les points de convergence des citadins seront sans conteste Dassouri et Kokologho, où leurs chefs coutumiers respectifs célébreront leur fête annuelle, connue sous l’appellation "Nabasga" ou "Râyuuga". Férus de la culture moaga, à vos marques donc.


- Aujourd’hui, le nouveau ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme, Aline Koala, va assister au "Faux départ" du Moogho Naaba.

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie.

Au revoir.

Ton cousin

Passek Taalé.

Observateur Paalga

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