LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Une lettre pour Laye</I> : Le CDP victime de son gigantisme

Publié le vendredi 13 janvier 2006 à 07h47min

PARTAGER :                          

Cher Wambi,

Tu ne le sais que trop maintenant, depuis le 06 janvier dernier, le gouvernement du Burkina Faso a un nouveau visage. L’attente, en tout cas, fut longue depuis la réélection de Blaise Compaoré à la magistrature suprême, pour les uns, mais les récoltes n’ont pas répondu à la promesse des fleurs, et pour cause :

- nombre de Cdpistes, de Blaisistes, de tanties, de papys et de mouvanciers étaient en droit d’espérer un quelconque maroquin pour la sueur versée durant le mois de la campagne électorale. A la lumière du décret présidentiel du vendredi 06 janvier, beaucoup devraient revoir leurs ambitions, voire leurs prétentions à la baisse, cher cousin.

L’Alliance pour la démocratie et la Fédération-Rassemblement démocratique africain (ADF-RDA), qui avait déclaré très tôt sa flamme au champion du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), s’en est tiré avec un ministère et demi.

Quid donc de l’Alliance de la mouvance présidentielle (AMP) ? Pas mieux que les ouvriers de la vingt-cinquième heure, puisqu’elle a été gratifiée d’un demi-ministère. Le moins que l’on puisse dire, cher cousin, c’est que le grand nettoyage annoncé ou espéré n’a point eu lieu.

C’est une nouvelle équipe de 35 membres que Paramanga Ernest Yonli a composée, au nombre desquels 13 nouveaux qui sont :
- Zakaria Koté (Secrétaire général du Gouvernement et du Conseil des ministres) ;
-Gilbert Noël Ouédraogo de l’ADF-RDA (ministre des Transports) ;
- Joseph Paré (ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique) ;
- Jérôme Bougouma (ministre du Travail et de la Sécurité sociale) ;
-Mme Aline Koala (ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme) ;
- Joachim Tankoano (ministre des Postes, des Technologies de l’information et de la communication) ;
-Mme Pascaline Tamini (ministre de l’Action sociale et de la Solidarité nationale) ;
- Justin Koutaba (ministre de la Jeunesse et de l’Emploi) ;
- Sékou Bâ (ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme) ;
- Hyppolite Ouédraogo de l’ADF/RDA (ministre délégué auprès du ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique, chargé de l’Enseignement technique et professionnel) ;
- Amadou Diemdoda Dicko de l’AMP (ministre délégué auprès du ministre de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation, chargé de l’Alphabétisation et de l’Education non formelle) ;
- Bonoudaba Dabiré (ministre délégué auprès du ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, chargé de l’Agriculture) ;
- Soungalo Ouattara (ministre délégué auprès du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, chargé des Collectivités locales).

Quant aux exclus du gouvernement pour une raison ou pour une autre, ils sont au nombre de dix et ont pour identité :
- Moumouni Fabré (Administration territoriale et Décentralisation) ;
- Alain Ludovic Tou (Emploi, Travail et Jeunesse) ;
- Mahamoudou Ouédraogo (Culture, Arts et Tourisme) ;
- Tiéba Justin Thiombiano (Postes et Télécommunications) ;
- Laya Sawadogo (Enseignements secondaire, supérieur et Recherche scientifique) ;
- Mme Mariam Lamizana (Action sociale et Solidarité nationale) ;
- Arsène Armand Hien (Alphabétisation et Education non formelle) ;
- Patrice Nikièma (Transports) ;
- Youma Zerbo (Formation technique et professionnelle) ;
- Daniel Ouédraogo (Jeunesse).

Ainsi se présente, cher cousin, le renfort à l’équipe gouvernementale sur laquelle le grand sachem compte pour la réalisation de ses promesses électorales.

Comme entrée en matière, ils seront mis à l’épreuve des élections municipales du 12 mars 2006. Un scrutin porteur de tous les dangers pour le parti au pouvoir, qui éprouve déjà du mal à freiner l’hémorragie postprésidentielle.

Je ne te l’apprends pas, ça grogne et ça rougit les yeux pour les positionnements à travers les villes et les campagnes où les mécontents se recrutent par milliers : Gourcy, la capitale du Zondoma, et la ville de Sya en sont la parfaite illustration.

Oui, Bobo-Dioulasso, la capitale économique, où le maire central, Célestin B. Koussoubé, membre du Bureau politique national et de la section provinciale du Houet, vient de rendre sa démission du CDP avec femme, enfants et bagages. Je te propose d’ailleurs ci-dessous la lettre qu’il a adressée à cet effet au président du parti le 08 janvier 2006.

Au Camarade Président du Congrès pour la démocratie et le Progrès (CDP) Ouagadougou s/c Voie hiérarchique

Objet : Démission du parti

"Camarade président,

J’ai l’honneur de vous notifier par les présentes ma démission du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) pour convenance personnelle. Cette démission prend effet pour compter de ce jour même. Je vous prie d’agréer, Camarade Président, l’expression de mon profond respect."

Célestin B. Koussoubé

Ampliations :

- Commissaire régional des Hauts-Bassins : 1
Section provinciale du Houet : 1
Sous-section d’arrondissement de Konsa : 1
Comité de base du secteur 9 : 1

Qu’en dire, cher cousin ? Eh bien, Koussoubé, au regard de toutes les épines qu’on semait sur son chemin depuis son élection à la mairie de Bobo-Dioulasso, a certainement préféré prendre les devants afin de stopper toutes les humiliations devenues son lot quotidien, et éviter une éventuelle "naréfication".

Certes, d’aucuns diront qu’il paie là cette maladresse qui l’a conduit à cumuler avec ses fonctions de maire central de Sya, celles de vice-président de l’association pour le développement du Sourou-Nayala. Manque de lucidité politique ? Peut-être, mais reconnaissons à Koussoubé son courage, car bien d’autres, brimés depuis la nuit des temps n’osent pas tousser, même s’il a effectué un simple voyage du CDP vers la mouvance présidentielle.

Serait-il l’éclaireur qui va indiquer la voie à suivre ? A ce que l’on dit, d’autres gourous pourraient dans un proche avenir claquer, eux aussi, la porte, comme pour dire enfin ça suffit. Le CDP paierait là son gigantisme, et c’est à se demander si l’enfant terrible de Ziniaré ne va pas chanter le requiem de son parti et explorer une autre piste.

En attendant, c’est Gilbert Noël Ouédraogo et son ADF-RDA qui se frottent les mains, puisque tous les fuyards ont trouvé dans son verger un refuge inespéré. Après la grosse déception du 06 janvier, ça peut remonter le moral. N’est-ce pas ?


Cher Wambi, le mardi 10 janvier 2006 a été célébrée à travers la planète la fête de l’Aïd-El-Kébir, ou la Tabaski si tu préfères. Fait notable cette année à Ouagadougou et à Kombissiri, entre autres, les fidèles catholiques étaient du nombre des invités de la communauté musulmane à la grande prière. Ne sont-ce pas là les prémices d’une confraternité interconfessionnelle tant souhaitée depuis une décennie ?

Déjà à Noël, la communauté musulmane du Burkina avait adressé un message aux fidèles chrétiens. Des gestes hautement significatifs à saluer dans un Burkina où tous prêchent le dialogue interreligieux qui renforcera davantage l’unité et la cohésion nationales.


Cher cousin, déjà éprouvées par la misère ambiante, nos populations doivent maintenant faire face au VIH/Sida et aux maladies cardiovasculaires. De ces dernières, parlons-en. Sais-tu seulement qu’elles sont devenues des problèmes de santé publique dans notre capitale ? Ça tue sans prévenir, et comme les appellent les Anglais, ce sont des "Silent killers".

En tout cas, selon des statistiques profanes, 25% de la population adulte ouagalaise en souffrirait. Pendant longtemps, on a véhiculé la thèse selon laquelle les maladies cardiovasculaires ne s’attaquaient qu’aux personnes aisées, aux "Blancs teint clair" ou aux vieux.

Hélas, cher cousin, mille fois hélas, elles s’attaquent aussi aux jeunes, aux pauvres, et même aux Noirs teint noir comme toi et moi. C’est afin de prévenir ce mal que la Société de cardiologie du Burkina (SOCARB), association des cardiologues, a entrepris depuis quelques années des journées scientifiques.

Cette année, lesdites journées se tiendront les 5, 6 et 7 juin 2006 sur trois thèmes :
-la prévention de l’hypertension artérielle qui s’attaque à la population adulte ;

- le rhumatisme articulaire aigu et les valvulopathies rhumatismales, qui constituent les pathologies cardiovasculaires les plus fréquentes chez les enfants ;
- l’infection à VIH et les pathologies cardiovasculaires. Juin, c’est encore loin, mais je préfère t’en parler déjà, cher cousin, quitte à y revenir en son temps afin que l’information parvienne à tout le village.


Mais en attendant, je m’empresse de t’ouvrir le carnet secret de Tipoko l’Intrigante, dont tu as certainement hâte de découvrir le contenu cette semaine.

- Ces cris de désespoir viennent de la forêt et émergent des eaux burkinabè. Ils sont de ceux inscrits sur titre à l’Ecole nationale des eaux et forêts de Dinderesso. Plus d’une centaine, ils ont été formés à la sauvegarde de notre patrimoine environnemental, menacé à tous égards, et attendent désespérément d’être intégrés à la Fonction publique. Un décret du Conseil des ministres en juin 2005 qui concernait l’intégration des diplômés sans emploi et doublé d’un autre le 28 septembre 2005, concernant le cas typique de l’environnement avait suscité un immense espoir chez ces deux promotions en chômage.

Aujourd’hui, ils en sont toujours à se demander s’ils sont concernés par ces décisions gouvernementales alors que le besoin en personnel reste énorme sur le terrain. La reconduction du ministre de l’Environnement et du Cadre de vie, Laurent Sedogo, constitue une lueur d’espoir pour les formés de Dinderesso de voir régularisée leur situation. En tout cas, nos forêts et nos eaux ne refuseront pas ces produits finis prêts à être consommés pour leur protection.


Les problèmes de parcelles semblent être un lot quotidien pour les populations qui aspirent à avoir un logis partout où elles se trouvent. En tout cas, il vaut mieux avoir son lopin de terre plutôt que d’être réduit à dormir sur la natte d’autrui. C’est ce que veut éviter ce ressortissant de Titao, Issaka Kagoné, qui éprouve toutes les peines du monde à se faire attribuer une parcelle dans son village.

La zone dans laquelle se trouve le terrain à lotir est en fait une réserve. C’est dire qu’il ne peut y avoir de parcelles. Mais curieusement, des gens y ont acquis des terrains. Et le vieux Issaka Kagoné, qui souhaite qu’on partage ses souffrances, veut aujourd’hui qu’on lui rende justice.

Lorsqu’il était question que chacun introduise sa demande de parcelle, pour plusieurs raisons, le vieux Kagoné n’avait pas pu le faire dans les délais. Mais d’autres demandeurs qui l’ont fait hors délai ont eu gain de cause. Le comble, c’est que c’est ladite réserve qui aurait été parcellée et attribuée à des demandeurs parmi lesquels le frère d’une haute personnalité de la localité. Et Issaka Kagoné de crier à l’injustice. L’affaire remonterait, selon lui, à 2002. Jusqu’aujourd’hui, ce cultivateur de Titao a perdu le sommeil et veut remuer ciel et terre afin qu’on lui trouve une parcelle. D’où son cri du cœur : "Donnez-moi mon lopin de terre".


Un samaritain à Bakata ; c’est en tout cas le lieu de le dire. Un bâtiment à usage de bureaux, un puits à grand diamètre et une mosquée ; c’est le cadeau de nouvel an d’un des fils de la localité au département de Bakata dans la province du Ziro. La cérémonie officielle de remise aura lieu le 3 février et on imagine déjà le monde des grands jours qui s’y déploiera à l’occasion. Ce bon samaritain, Edouard Bouda qu’il s’appelle, opérateur économique de son état, n’est pas à son premier geste envers les populations de cette localité.


Le transport mixte tue et ce ne sont pas les usagers de l’axe Ouagadougou-Saponé-Léo - frontière du Ghana qui diront le contraire. Malgré le bitumage salvateur de cette route, la nationale 6, bien d’accidents s’y produisent encore dont les causes ne sont autres que l’excès de vitesse ; la conduite en état d’ébriété ou de fatigue ; le défaut de visite technique des véhicules ; les surcharges et le transport mixte.

Lundi dernier encore, quatre passagers d’un camion en partance pour Léo ont perdu la vie dans les environs du village de Koumsagha, déchiquetés dans une collision par des tôles. Comment ces camions de la mort parviennent-ils à brûler les postes de police érigés sur cet axe ? Il y a lieu de redoubler de rigueur afin d’éviter ces deuils quotidiens.


Rencontre de famille de tous les chrétiens et sympathisants originaires des paroisses de Bam, Bourzanga, Gourcy, Kongoussi, Ouahigouya, Tikaré, Titao et Séguénéga ; c’est ce à quoi convie l’Association des ressortissants du diocèse de Ouahigouya à Ouagadougou ce samedi 14 janvier 2006 à la paroisse Notre-Dame de Kologh-Naaba à partir de 10h. Une occasion de rendre grâce au Seigneur qui a appelé à l’épiscopat un fils du diocèse, Mgr Joachim Ouédraogo, évêque de Dori, et pour les autres vocations.

Au programme :
messe en l’église Notre-Dame de Kologh-Naaba à partir de 10h ;
rencontre dans la grande salle du collège Notre-Dame de Kologh-Naaba à partir de 12h ;
agapes fraternelles et séparation à partir de 13h 30. Participeront à cette journée les Pères évêques de Ouahigouya et de Dori et quelques prêtres du diocèse. Une belle fête en perspective quand on sait que cette année au Bam le haricot vert a bien donné.


Course annuelle des piroguiers ce samedi 14 janvier au barrage n°2 de Tanghin, secteur 23, dans l’arrondissement de Nongr-Massom. Placé sous le haut-patronage du ministre des Sports et des Loisirs, Mory Aldjouma Jean-Pierre Palm, et du maire de Nongr-Massom, Zakaria Sawadogo, le coup d’envoi sera donné à 14h.

Mais avant, la Fédération burkinabè de sport d’aviron et son président, Moustapha Laabli Thiombiano, promettent à partir de 10h 30, une prestation d’artistes sur le car- podium et une fête du poisson.


Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie.

Au revoir.

Ton cousin

Passek Taalé.

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Développement : SOS pour la route Pouytenga-Bogandé
Portées disparues : Fati et Mounira ont été retrouvées