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Simplice N. Ouédraogo, maire de Ouahigouya : "Je n’ai pas de priorité"

Publié le lundi 9 janvier 2006 à 07h25min

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Dans l’interview qui suit, Simplice N. Ouédraogo, maire de
Ouahigouya depuis novembre 2004, fait le bilan de ce qu’on
pourrait qualifier de son "petit passage" à la tête du conseil
municipal.

"Le Pays" : le mandat du conseil municipal tire à sa fin ; que
retenez-vous de la vie de votre cité au cours de ce mandat ?

Simplice Ouédraogo : En 10 ans de décentralisation, il y a eu
des progrès sensibles, surtout dans les domaines de
réalisation d’infrastructures et de l’apprentissage des citoyens et
des conseillers municipaux dans la gestion communale. En tout
cas, Il y a eu beaucoup de progrès et cela mérite d’être
encouragé.

Le plan d’action du conseil municipal pour ces cinq dernières
années a-t-il été réalisé ?

Il n’y a qu’un seul grand projet qui était prévu dans le plan
d’action du conseil municipal et qui n’a pas pu voir le jour. Il
s’agit notamment de la construction d’un lycée agricole. Je suis
arrivé à la tête du conseil en novembre 2004. Compte tenu du
montant de financement qu’il exigeait, on ne pouvait pas le
réaliser en un an.

Quel est votre jugement de la participation populaire à la gestion
de la commune à Ouahigouya ?

L’implication des populations consiste à payer les taxes. Je
peux dire que la plupart des citoyens paye. Ce qu’il faut aussi
savoir, c’est que la question des taxes est compliquée. Partout
dans le monde, ce n’est pas de gaieté de coeur que les
contribuables payent leurs taxes. Je me dis que si nous avions
en tout cas toutes les techniques nécessaires, il aurait été fort
possible que les populations de Ouahigouya répondent
positivement en payant toutes les taxes que nous leur
réclamons. Comme participation populaire, ce serait peut-être à
la société civile organisée de suivre les activités du conseil
municipal afin qu’il y ait plus de transparence.

Que pensez-vous qu’il manque-t-il à votre mairie pour son
fonctionnement ?

Je dirai qu’il nous manque beaucoup de choses.
Vous savez que nous avons un besoin dans le domaine de
l’assainissement. C’est entre autres, un domaine où il faut
beaucoup investir alors que nos moyens sont limités. Si nous
devions avoir des appuis, il serait très bon que dans ce
domaine, ces appuis puissent être dirigés de façon à ce que le
cadre de vie puisse être amélioré. Quand je parle
d’assainissement, il faut voir tout ce qui est rue, caniveaux et
autres.

Vous êtes arrivé à la tête de la mairie suite à une crise au sein
du conseil municipal. Pensez-vous que le temps vous a été
suffisant pour débouter votre prédécesseur ?

Je ne fais pas de différence entre mon passage à la tête du
conseil municipal et les quatre années précédentes. Mais je
place toutes les réalisations au compte du conseil municipal qui
a été élu en 2000. Parce qu’en fait, c’est ce conseil qui a adopté
le plan d’action, c’est lui également qui autorise toutes les
réalisations.
Du reste, en ce qui me concerne, je suis conseiller municipal
depuis la première mandature, depuis donc 1995. Avant cela,
j’ai été député. Je suis donc suffisamment outillé.
Il y a eu crise au sein du conseil municipal. Mais comme toute
autre crise, il y a
toujours eu des solutions. C’est pourquoi, je pense qu’il n’est
pas nécessaire de s’étendre là-dessus.

Selon vous, est-il facile d’être maire de Ouahigouya ?

Nulle part il n’est facile d’être maire. Le maire qui est un
gestionnaire de proximité, qu’on voit et qu’on peut aborder tous
les jours, à tout coin de rue, voire dans sa maison..., c’est quand
même assez difficile. Mais c’est une fonction très exaltante.
Puisque si vous avez la confiance populaire et qu’on vous confie
une charge, même si c’est un sacerdoce, vous devez l’exécuter
dans les règles de l’art.

Si vous étiez reconduit après les élections de mars, quelles
seraient vos priorités ?

Pour moi, un maire n’a pas de priorité. C’est le conseil
municipal qui arrête les priorités. Et moi je ne suis pas de
ceux-là qui pensent qu’à eux seuls, ils peuvent changer le
monde. Donc je n’ai pas de priorité. Il faut surtout écouter les
citoyens. C’est à eux de définir leurs priorités au conseil
municipal.

Propos recueillis par Lassina SANOU
Le Pays

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