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<I>Une lettre pour Laye</I> : l’informatisation du PMU’B fait des victimes

Publié le vendredi 6 janvier 2006 à 04h39min

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Cher Wambi,

Ça y est ! Ainsi que je le laissais présager dans ma dernière lettre, le gouvernement Paramanga Ernest Yonli a rendu le tablier. Une fois encore, c’est peu après midi que l’annonce a été faite par le truchement du petit écran, qui a décrété à l’occasion une édition spéciale à 14h 15 le mercredi 4 janvier 2006.

Et depuis, les pronostics vont bon train tant sur la date que sur la composition de la future équipe gouvernementale. Paramanga se succédera-t-il ? Le grand Sachem n’y avait pas encore répondu jusqu’au moment où je traçais ces lignes et le sable du Gulmu, lui aussi, restait muet.

En attendant, cher cousin, certaines cérémonies d’importance ont été reportées, si elles n’ont pas été purement et simplement annulées. C’est le cas, en effet, de la rencontre que le ministre de l’Information devait avoir avec les directeurs d’organes de presse privés et publics et les responsables des associations et organisations socioprofessionnelles le jeudi 5 janvier 2006, qui a été reportée à une date ultérieure sans autre précision.

Du côté de Ouaga 2000, la cérémonie de présentation des nouveaux locaux du ministère de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, suivie de la présentation des vœux au maître des lieux ce vendredi 6 janvier 2006 a, elle aussi, été reportée au 12 janvier 2006 à 16h00.

Quand on sait, cher cousin, que le ministère de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques est celui de Salif Diallo que je ne te présente plus, il y a lieu de croire que le futur gouvernement sera connu au plus grand tard le 12 janvier donc. Peut-être même qu’au moment où tu me lis, cher cousin, tu en sais déjà davantage, notamment sur les consultations et autres tractations.


Les municipales du 12 mars 2006 seront-elles les consultations de tous les dangers pour le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) ? La question, cher cousin, mérite d’être posée eu égard à la grogne qui monte dans ses rangs. La constitution des listes, en effet, ne fait pas l’unanimité et même que quelque part les critères d’éligibilité sont royalement bafoués comme c’est le cas aujourd’hui au secteur 15 de Ouagadougou, où contre vents et marées, on tente d’imposer des têtes brûlées.

Mais qu’en disent le code électoral et les textes réglementaires régissant ces élections ? Me référant, cher Wambi, à la directive n°2005/002/CDP/CN/BPN/BEN y relative, les articles 242, 243 et 244 du code électoral retiennent d’emblée l’attention et pour cause : au titre de l’article 242, ne peuvent être élus conseillers municipaux :
- les personnes privées du droit de vote ;
- les personnes qui sont pourvues d’un Conseil judiciaire ;
- les personnes indigentes secourues par le budget communal ;
- les maires et conseillers municipaux démis d’office pour malversations, même s’ils n’ont pas encouru de peine privative de droits civiques ;

- les débiteurs admis au bénéfice de la liquidation à partir du jugement d’ouverture de la liquidation et pendant un délai de deux ans ;
les étrangers ayant moins de cinq ans révolus de nationalité burkinabè. Au titre de l’article 243 du code électoral, ne sont pas éligibles comme conseillers municipaux pour cause d’incompatibilité :
- les inspecteurs d’Etat ;
- les inspecteurs de l’Inspection générale des finances ;
- les militaires en activité ;
- les gendarmes en activité ;
- le personnel de police en activité.

Au titre de l’article 244 du code électoral, ne sont pas éligibles dans le ressort territorial où ils exercent leurs fonctions :
- les représentants de l’Etat dans les collectivités territoriales ainsi que les secrétaires généraux, les conseillers techniques et les chefs de cabinet des collectivités territoriales ;
- les comptables de deniers communaux et les entrepreneurs des services municipaux ;
- les ingénieurs et les conducteurs des travaux publics du service de la voirie urbaine et vicinale et les agents voyers ;

- le personnel des corps paramilitaires ;
- les magistrats de l’ordre judiciaire et administratif.

Maintenant, s’agissant des critères propres au CDP, les conditions à remplir sont les suivantes :
- Etre un militant du parti et n’être pas sous sanction ;
être de bonne moralité et ne pas faire l’objet de poursuites judiciaires, jouir d’une popularité dans la localité ;
- être inscrit sur une liste électorale et détenir sa carte d’électeur. En outre, les postulants au niveau des communes urbaines doivent être à jour de leurs cotisations de l’année en cours. Ce sont donc, cher cousin, ces critères que sciemment on se refuse à respecter dans la faune CDP, ce qui suscite aujourd’hui des gorges chaudes.


Tu le sais déjà, cher Wambi, c’est Mme Ouédraogo Amina Moussou qui préside depuis l’année dernière aux destinées du Médiateur du Faso. En cette nouvelle année 2006, pour succéder à ses anciens collaborateurs en fin de mandat, elle s’est attachée les services de trois personnes dont les noms ne devraient point t’être étrangers. Ainsi, le fauteuil de secrétaire général, précédemment occupé par M. Ky Georges Emmanuel, est revenu à M. Ky Zackaël. Celui de directeur de cabinet, qu’occupait M. Dominique Sisso, est revenu à Mme Mafarma Sanogho. Enfin, celui de directeur des Affaires administratives et financières tombe dans l’escarcelle de M. Ouédraogo Mohamed Zeïni.


Cher cousin, c’est chose sûre désormais : annoncé tantôt pour le Tchad, tantôt pour le Niger, l’ex-DG de la BCB, Mahmud Hamuda, débarquera ses valises à Tripoli dans la plus prestigieuse des banques libyennes, à savoir la Libyan Foreign Bank. Tu te rappelles sûrement combien son départ a fait des gorges chaudes tant dans le milieu de ses amis que dans celui des partenaires de la banque. Tant et si bien que le monsieur, pourtant adulé et très en contact avec les uns et les autres, s’était résolu à une certaine discrétion. Parti oui, mais pas définitivement.

Car, en effet, si le Bédouin burkinabè quitte ce jour même le Burkina après une dizaine d’années au cours desquelles il a occupé de hautes fonctions tant au niveau de la BCB qu’à celui d’autres structures, il sera très fréquent au Faso où il a de fortes attaches, sans oublier que, selon certaines indiscrétions, son futur poste le mettra davantage en contact avec le monde de la haute finance africaine. Au revoir donc à celui dont la maison a été alphabétiquement détrônée par la BACB de son ami Léonce Koné et à très bientôt !

En attendant, cher cousin, voyons ce que nous réserve cette semaine le carnet secret de Tipoko l’Intrigante.


L’informatisation dans laquelle se sont engagés les services de la Loterie nationale burkinabè (LONAB) a fait cinquante-huit (58) victimes. En effet, 33 titulaires et vingt-cinq (25) remplaçantes se sont vu notifier le 30 décembre 2005 à 15 h qu’elles ne font plus partie de l’effectif des gérantes de kiosques. Et pour cause, ces dernières n’ont pu avoir les moyens pour transformer leur kiosque en bureau, qui nécessite une caution de 500 000 FCFA sans compter les frais d’acquisition du cadre et de son électrification. Certaines d’entre elles ont 15 ans de service et aucune n’est déclarée à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Comme des naufragés en pleine mer, ces femmes sont d’autant plus dans le désarroi qu’aucune mesure d’accompagnement n’a été prise en leur faveur.

Au regard des œuvres sociales et salutaires que réalise leur société à travers le pays, les renvoyées du 30 décembre, qui comptent parmi elles des veuves et bien d’autres femmes en difficulté, considèrent cet acte comme une méchanceté gratuite, pire, une ingratitude envers des personnes qui ont trimé pour voir leur entreprise quitter ces modestes bureaux pour rejoindre des maisons à niveaux. Même si la LONAB les considère comme des "vendeuses indépendantes", des "commissionnaires", une telle mesure ne devrait pas venir d’une entreprise qui se veut citoyenne. Espérons qu’à travers les négociations qu’entreprendront les syndicats et l’Inspection du travail, ces mains féminines puissent reprendre service au grand bonheur de leurs foyers respectifs.


Les fêtes du Nouvel an passées, les regards sont tournés, dans la région du Centre-Ouest, vers un grand événement sportif qu’organise l’Association Sportive Espoir de Didyr (ASE-Didyr) : le tournoi de lutte traditionnelle. En effet, pour leur deuxième édition et en attendant d’être élargies aux autres départements de la province du Sanguié, ces compétitions mettront aux prises les meilleurs lutteurs des départements de Dassa, Didyr, Godyr et Kordié.


Comme on connaît la place de ce sport dans le patrimoine culturel de la région, cet événement sera un moment de ferveur populaire et promet d’être un grand rendez-vous de beau monde. La Chaîne du plaisir partagé pourrait nous offrir quelques images fortes de cette manifestation de la journée du 08 janvier 2006. Alors, rendez-vous à Didyr, à la lisière du pays Samo, pour voir des muscles à l’œuvre.


Lettre de protestation de l’Union des chauffeurs routiers du Burkina (UCRB) à l’adresse du ministre de la Sécurité : "Suite à la découverte de quatre corps humains en putréfaction et criblés de balles dans le village de Balpouré et en apprenant qu’il s’agissait d’un chauffeur et de ses deux apprentis plus un inconnu, l’UCRB, fidèle à sa tradition de défense des intérêts de ses membres et de tous les chauffeurs en général, victimes oubliées de tous les temps, ne peut cautionner cette exécution extra-judiciaire au nom de la lutte contre le grand banditisme.

L’UCRB proteste vigoureusement contre cet acte aveugle de liquidation et exige que justice soit rendue à notre collègue et ses accompagnants. Tout en reconnaissant les efforts menés par votre département pour lutter contre l’insécurité, de tels actes ne doivent pas rester impunis, car il y va de la dignité de l’être humain. Espérant que justice sera rendue, je vous prie de recevoir, monsieur le ministre, l’expression de ma très haute considération."

Le Président

Ilboudo Jacques Francis


L’administration et le personnel de la Société des transports en commun de Ouagadougou (SOTRACO) ne s’étaient pas encore remis des deux accidents occasionnés par deux de leurs bus le 24 décembre, qu’un de leurs chauffeurs a décidé de faire parler son gourdin. Convaincu d’éthylisme et remercié sans autre forme de procès, il a purement et simplement choisi de faire recours à son gourdin pour se faire entendre, blessant au passage un de ses supérieurs. Après un tel forfait, que peut-il encore attendre de la SOTRACO ?

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie.

Au revoir.

Ton cousin

Passek Taalé.

Observateur Paalga

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