On estime que l’incendie a débuté très tôt le matin
ou peut-être nuitamment. Les sapeurs-pompiers, tardivement alertés, ne s’y
rendront que pour éteindre les dernières flammes.

Car tout ce qui était du
matériel électoral a été brûlé dans l’incendie. Aux côtés de la police et de la
gendarmerie, les autorités locales dont le maire de Ouahigouya et le
procureur sont allés constater les faits.
Le président de la CEPI, Tasséré Sawadogo, se plaint du fait qu’aucune
disposition sécuritaire n’ait été prise, malgré leurs sollicitations auprès du
haut-commissariat, depuis le mois de mai 2005.

Cependant, pour Madi Ouédraogo dit "Madi Zoom koom", vice-président de
la CECI de Ouahigouya, cet incendie est suspect. Car, explique-t-il, "j’ai été
informé à 7h 05 mn par le gardien du médiateur" (ndlr, le bureau du délégué
du médiateur du Faso et le bâtiment qui abrite les deux commissions
électorales se partagent la même cour). Et Madi Ouédraogo de poursuivre :
"Je suis allé directement chez les sapeurs-pompiers. Selon moi, l’incendie est
suspect. Le vice-président de la CECI n’y va pas du dos de la cuillère.

Représentant l’opposition, notamment l’ADF/RDA, il dénonce des irrégularités
qui seraient, selon lui, liées à l’incendie : "Dans la nuit du vendredi 11 au
samedi 12 novembre 2005, il y a eu une disparition de 150 cartes d’électeur
du secteur 10 de Ouahigouya. En son temps, j’ai menacé de porter l’affaire
loin, parce qu’on a marre des irrégularités qui se passent ici. Et la même nuit,
après que j’ai informé la gendarmerie, le président de la CECI est venu me
trouver à domicile à 22h 15, pour me dire que les cartes ont été retrouvées.
Alors, je suis allé retirer ma déclaration le lendemain".

Mais Madi Ouédraogo
n’ira pas au bout de sa déclaration, car au moment où nous nous
entretenions avec lui, le président de la CEPI qui avait l’oreille tendue, s’est
mis en colère. Ce dernier a intimé au commissaire "indélicat" d’arrêter ses
"déclarations tendancieuses" pour ne pas avoir à en répondre.

Par Lassina SANOU
Le Pays