LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Gouvernorat de Manga : Un an d’activités

Publié le vendredi 23 décembre 2005 à 07h53min

PARTAGER :                          

Pauline Hien

Investie le 14 décembre 2004 en qualité de gouverneur de la région du Centre-Sud, Mme Pauline Hien Winkoun a reçu le 14 décembre 2005, une équipe de la rédaction des Editions Sidwaya. Au cours de cette interview, le gouverneur aborde les questions et les activités qui ont marqué la vie de sa région durant cette première année de fonctionnement.

Sidwaya (S) : Mme le gouverneur, pouvez-vous nous présenter brièvement l’entité territoriale que vous dirigez depuis une année ?

Pauline Hien Winkoun (P.H.W.) : La région du Centre-Sud couvre les provinces du Bazèga, du Nahouri et du Zoundwéogo avec une population de plus de 600 000 habitants, dont 68% ont moins de 25 ans et 61% en-dessous du seuil de pauvreté. La région du Centre-Sud est habitée principalement par des Mossi, des Gourounsi et des Bissa.

S : Comment avez-vous vécu cette première année à la tête de la région ?

P.H.W. : Ma première année à Manga, je l’ai bien vécue d’autant plus que les populations se sont montrées enthousiastes et engagées, mes collaborateurs et les autres acteurs de développement également. Nous avons au cours de l’année développé les moyens de comprendre les problèmes des populations.

Parlez-nous, Mme le gouverneur des forces et des handicaps en présence dans la région.

P.H.W. : Il faut reconnaître que la région a beaucoup de potentialités. Il y a une forte production céréalière et cotonnière, les cultures maraîchères dans le Bazèga, les tubercules et les fruits, l’élevage et aussi des réserves. Les handicaps sont essentiellement liés aux pesanteurs socioculturelles. Il est de notre devoir d’amener les populations à conjuguer notre culture avec la modernité. Il y a aussi que la région n’a pas beaucoup de partenaires techniques et financiers en dehors de quelques projets qui y interviennent. .

S : Vous avez effectué les mois précédents, des visites administratives à l’intérieur de votre territoire. Quelle conclusion en tirez-vous ?

P.H.W. : Aux mois de septembre et d’octobre, je suis allée dans les différents départements avec comme objectifs de toucher du doigt les conditions de vie, de travail des représentants de l’Etat, notamment les préfets et des services déconcentrés et échanger également avec les administrés. Cela m’a permis de me rendre compte qu’il y a beaucoup de travail de construction à faire car les locaux de certaines préfectures comme Doulgou et Gogo, construites par les populations ne répondent plus aux normes.

Les infrastructures routières également exigent une attention particulière en vue de rendre accessibles les différentes localités de la région.

Un autre constat, c’est le dynamisme des agents de l’Etat et des autres acteurs au développement qui, malgré les conditions médiocres de travail, se battent quotidiennement pour la réussite de leurs missions.

S : Quels sont les événements qui ont marqué la vie de la région au cours de cette première année d’existence ?

P.H.W. : Il y a eu beaucoup de choses. Grâce au processus de concertation, de partage de visions et d’expériences, nous avons pu poser des actes significatifs avec l’appui des projets et ONG. Entre autres événements, il y a eu le mois de l’enfant en juin, le passage du Tour du Faso pour la première fois à Manga, la célébration au plan régional, du 11-Décembre, la Semaine régionale de la culture qui s’est tenue du 12 au 14 décembre également pour la première fois à Manga.

S. : L’érection de Manga, en chef-lieu de région, on le sait, a été contestée par certaines populations de la région. Ce différend peut-il être considéré définitivement clos ?

P.H.W. : Je pense que la page est tournée. Lors de ma première sortie dans le Nahouri, les représentants des différentes couches se sont exprimés sur le sujet. Et je crois que tout le monde a compris qu’il faut accepter la situation comme telle. Pô, même sans être chef-lieu de la région, demeure un pool économique incontournable pour le Centre- Sud. Nous travaillons à voir comment l’on peut amener chacune des provinces à jouer véritablement sa partition pour un développement harmonieux de la région.

S. : La route Ouaga-Pô a, entre-temps, défrayé la chronique parlant de l’insécurité. Quel est l’état des lieux de nos jours ?

P.H.W. : Vous savez, la question de l’insécurité est un problème assez sensible. Nous sommes à pied d’œuvre avec les autorités de la sécurité au niveau national.

Il y a un travail qui est fait. Mais il faut que la question de l’insécurité soit de la responsabilité de tous et de chacun d’entre nous, par la collaboration avec les agents de la sécurité. Cela, car chacun a le droit de jouir du fruit de son travail.

S : Quelles appréciations faites-vous de l’organisation et du déroulement du scrutin présidentiel ?

P.H.W. : Au niveau de la région du Centre-Sud, les acteurs politiques et les citoyens ont montré leur maturité par cet événement. Les différents partis ont pu mener leurs activités sans incidents majeurs.

L’on peut déplorer que certains responsables politiques n’ont pas prévenu l’administration de la tenue de leur meeting, mais Dieu merci, tout s’est bien passé. Le taux de participation qui est de 61% montre qu’il y a eu une expression plurielle et nous saluons cet esprit qui demande à être entretenu.

S : Quels sont les axes prioritaires pour l’année à venir ?

P.H.W. : C’est d’abord la lutte contre la pauvreté. C’est aussi dynamiser les facteurs de production à tous les niveaux. Et pour cela, il faut une santé de fer et une bonne formation. Dans ce sens, je pense que la direction régionale de l’Agence pour l’emploi qui, dès le premier trimestre de l’année 2006, va organiser une série de formations à l’intention de divers groupes s’inscrit dans cette logique. Nous allons aussi continuer à appuyer les femmes en termes d’organisation et de formation pour améliorer leur capacité d’action.

Les taux de scolarisation et d’alphabétisation, malgré les progrès enregistrés ces dernières années, restent toujours en-dessous de la moyenne et nous allons travailler à les améliorer.

S. : Avez-vous un appel à lancer ?

P.H.W. : Merci pour cette occasion qui me permet de remercier toutes les personnes qui ont apporté leur pierre en vue de l’amorce du travail de développement dans la région. Je remercie tous mes collaborateurs, mon secrétaire général, les hauts-commissaires, les directeurs régionaux, les préfets, mes agents de soutien et les organisations de la société civile.

Je les exhorte à maintenir le cap afin qu’on puisse faire décoller l’appareil de développement dont les bases viennent d’être posées. Je remercie également les médias privés et publics, notamment les Editons Sidwaya, la RTB à travers leurs correspondants dans les trois provinces pour leur collaboration.

Entretien réalisé par Zackaria BAKOUAN
AIB/Manga

Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Route Didyr-Toma : 12 mois de retard, 7 km de bitume sur 43 km