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<I>Une lettre pour Laye</I> : 26 décembre et 02 janvier chômé et payés

Publié le vendredi 23 décembre 2005 à 08h32min

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Cher Wambi,

A deux jours de la célébration de la fête de Noël, l’âne a pété certes, mais ils sont nombreux les fidèles chrétiens dans la cité qui risquent de prendre le chemin de l’exil. Je verse dans l’exagération ? Non, pas du tout, cher cousin.

Ainsi que je te l’avais déjà dit, le marché de la volaille est devenu à l’occasion impénétrable ; du fait de la guerre des prix que se livrent les marchands, l’astuce consistant à créer la pénurie pour vendre cher.

Sans te mentir, au jour d’aujourd’hui, un coq qui se respecte ne peut s’obtenir à moins de 2000 FCFA dans les environs de la cité AN II ou aux abords de Pag-La-Yiri. Que faire alors pour que les tout-petits, sans oublier les parents qui viendront du village, sentent réellement la fête ?

Malgré tout, cher Wambi, comme d’habitude le dolo et la bière couleront à flots. La preuve étant faite que quand même l’eau en vient à manquer, les jarres, elles, sont toujours pleines du précieux nectar que ne dédaignent point tes oncles. C’est le lieu ici de les inviter, en ces temps de festivités, à faire dans la mesure : boire modérément, circuler à une allure raisonnable, respecter scrupuleusement le code de la route, pour ne pas avoir à payer au prix fort leur imprudence.

En outre, nous devons avoir une pensée pour ceux qui, en ville comme à Laye, ne seront pas dans l’ambiance de Noël ou de la Saint-Sylvestre, parce que cloués au lit par la maladie. Et comme fêter rime bien avec partager, offrons un peu du trop que nous avons à ceux qui ne peuvent que tendre la sébile ou qui ont constamment les yeux tournés vers là-haut.

Je ne doute pas un seul instant qu’à Laye vous en sortirez tous indemnes. Comme promis, je pourrai enfin être des vôtres en cette fin d’année, puisque la loi m’en donne l’occasion.

En effet, en application de l’article 3 de la loi n°019-2000/AN du 27 juin 2000 portant institution des fêtes légales au Burkina Faso le lundi 26 décembre 2005, lendemain de Noël, fête légale, et le lundi 02 janvier 2006, lendemain d’une fête légale (1er janvier), sont chômés et payés sur toute l’étendue du territoire.

C’est, en tout cas, par un communiqué conjoint daté du 08 décembre dernier, que le ministre de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat et son homologue du Travail, de l’Emploi et de la Jeunesse, par délégation, me chargent de vous le rappeler.

De longs week-end en perspective donc, qui doivent nous commander beaucoup de lucidité dans la gestion du "viim-koèega" pour ne pas dire du pécule du mois, sinon, dure sera la reprise, et bonjour les banques pour les découverts. Cela dit, cher cousin, tu voudras bien transmettre mes vœux de bonne et joyeuse fête de Noël à tous les parents et amis du village.

Et sans plus attendre, je t’invite maintenant à ouvrir avec moi le carnet secret de Tipoko l’Intrigante.


Réélu le 13 novembre dernier, c’est finalement le 20 décembre que Blaise Compaoré a été investi président du Faso pour un nouveau mandat de cinq ans. En tout cas, grandiose fut la cérémonie qui a vu la présence d’une dizaine de ses pairs du continent et de délégations venues d’ailleurs. Au plan national, tout laisse croire que c’est le 29 décembre prochain que l’enfant terrible de Ziniaré recevra les vœux des Corps constitués. Une étape après laquelle, dit-on, le gouvernement de Paramanga Ernest Yonli pourrait connaître un autre visage. Serait-ce pour cette raison que certains hésitent à délier les cordons de la bourse pour les fêtes ?


Quelque une semaine après la tenue du conseil d’administration extraordinaire du ministère de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation, qui a mis face à face tous les partenaires du Plan décennal de développement de l’enseignement de base (PDDEB), les entrepreneurs du bâtiment donnent déjà de la voix, et pour cause : ils n’auraient rien perçu pour les chantiers exécutés dans la première phase du PDDEB, qu’on parle déjà de seconde phase.

Percevront-ils jamais leur dû un jour ? En tout cas, ils ont convoqué une importante rencontre le 26 décembre 2005 à partir de 16 h 00 dans la salle de réunions du stade du 4-Août à Ouagadougou. Quel message alors leurs communiqueront le premiers responsables du PDDEB quand on sait que certains ont déserté leur bureau et leur domicile à cause des fournisseurs, qui commencent à grincer des dents ?


Le maquis alocodrome Ligaze internationale est muet depuis un bout de temps. Cette fermeture, qu’on dit temporaire n’est pas une faillite, mais serait plutôt liée à une procédure policière. On apprend que ce maquis du côté du boulevard Tang Sooba, non loin du SIAO, est l’objet d’une multitude de griefs qui font qu’elle ne pouvait pas échapper aux foudres de la loi. En effet, il serait reproché à ce maquis « le tapage nocturne et diurne intempestif, la perversion et la débauche dans le quartier où il se trouve, l’encombrement de la voie publique, la fréquentation des personnes à moralité douteuse, la circulation de substances illicites, la dépravation des mœurs ».

Et pour ne rien arranger au sort de la Ligaze, une étude comparative aurait permis de démontrer que depuis l’ouverture de ce bar, on a constaté une baisse du taux de succès dans la zone, aux examens scolaires, d’où les plaintes répétées des familles. Au vu de ce chapelet de griefs, l’alocodrome la Ligaze écope d’une fermeture temporaire de 3 mois. On espère que cela va attirer l’attention des autres "tenanciers" de maquis qui font à peu près dans le genre.


Les 42,195 km du marathon de l’intégration ouest-africaine (MIOA) ont été bel et bien courus depuis le samedi 26 novembre 2005. Et sans couac ; ou du moins pour les athlètes. Car pour les prestataires de services, c’est une autre paire de manches. Effectivement c’en est une autre, car, pour que les artistes musiciens (une trentaine) qui sont venus donner un éclat joyeux à la manifestation puissent recevoir leurs numéraires, il a fallu qu’ils bandent les muscles.

Après avoir tenu un sit-in au stade du 4-Août pour réclamer leur dû, une radio de la place s’est faite l’écho des brimés. Elle décocha alors quelques flèches sur les promoteurs de ce premier MIAO. Les choses ont alors bougé même si ce n’est que le 21 décembre dernier que les artistes ont été réglés... à moitié. Les athlètes togolais ont dû aussi se faire entendre avant de bénéficier de leurs primes. Parmi les insatisfaits qui frappent toujours à la porte du comité d’organisation, les bénévoles qui étaient chargés du ravitaillement des marathoniens. Quand passeront-ils à la caisse à leur tour ?

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie.

Au revoir.

Ton cousin

Passek Taalé.

Observateur Paalga

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