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Municipales 2006 : Vers un report ?

Publié le vendredi 9 décembre 2005 à 08h30min

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Cher Wambi,

Un soleil nouveau s’est levé sur la Côte d’Ivoire, et ses rayons illuminent la classe politique qui redonne espoir à ces millions de nationaux et d’étrangers tourmentés par une crise qui n’avait que trop duré. L’oiseau rare que la communauté internationale cherchait pour sortir les héritiers d’Houphouët du bourbier a, en effet, été enfin trouvé.

Il s’appelle Charles Konan Banny. C’est cet économiste de haut vol, déniché de la cime de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), qui vient d’être investi des pleins pouvoirs pour former le gouvernement de transition, chargé de concocter la sortie de crise à l’issue de la présidentielle d’octobre 2006. Un point de gagné, sa nomination a fait l’unanimité au sein de la classe politique, ce qui laisse augurer de lendemains heureux pour tous. Il n’est pas jusqu’à nos compatriotes sur les bords de la lagune Ebrié qui n’ont pas applaudi ce choix consensuel.

Car, eux aussi souhaitent ardemment le retour de la paix pour retrouver la quiétude qui prévalait du temps de Papa Houphouët, afin que puissent prospérer leurs activités. Leur bonheur, tu le sais, est le nôtre puisqu’en période de vaches grasses, ils savent faire preuve de générosité envers les leurs, restés au village.


Avec la fin de la campagne agricole, ils descendront bientôt par centaines, qui de Bouaflé, qui de Daloa ou d’Abengourou, pour fêter la Noël et la Saint-Sylvestre avec nous. En tout cas, nos opérateurs économiques se frottent déjà les mains, car, quand nos "Koos weto" débarquent, c’est de bonnes affaires en perspective.

Déjà, ils sont nombreux qui célébreront la fête nationale du 11-Décembre au pays cette année. Ils sont bien révolus les temps où ces festivités rassemblaient grand monde dans la capitale pour voir les militaires, les élèves, les différents corps de métiers défiler au son de la fanfare, mais l’événement mérite d’être vécu. Des décorations, il y en aura à la pelle, et chacun voudra arroser sa distinction à la hauteur de la médaille reçue.

Si à la présidence du Faso la mise en place terminée est prévue pour 16h GMT, ce dimanche 11 décembre donc, le gouvernorat du Centre dont la capitale est aussi Ouagadougou, prévoit, lui, de décerner ses médailles aux siens dans la matinée à partir de 8h à la place de la Nation. Mais qu’en sera-t-il à Laye, où vous avez fait de bonnes récoltes cette année ? Une distinction a-t-elle été prévue pour le vieux Koudtiiga, qui a ravi la vedette à tous les cultivateurs ?


Sitôt la célébration du 45e anniversaire de notre indépendance terminée, cher cousin, un autre souvenir, mais douloureux celui-là, s’invitera dans les cœurs des Burkinabè. Le mardi 13 décembre 2005 marquera, en effet, le septième anniversaire de l’assassinat de Norbert Zongo et de ses trois compagnons en rade à Sapouy. Tu t’en doutes, le Collectif sortira encore ses troupes pour exiger que toute la lumière soit faite enfin sur cette affaire.

Au programme des militants du "pays réel" le 13 décembre donc :
- A 7h 00, rassemblement au cimetière de Gounghin, recueillement ; dépôt de gerbes de fleurs ; hommage à Norbert Zongo et aux autres.
- A 8h 00, rassemblement à la place de la Nation, pour une marche pour demander au ministre de la Justice, le bilan de l’instruction du dossier Norbert Zongo, suivie d’un meeting au retour à la place de la Nation. Souhaitons seulement, cher cousin, que tout se passe dans le calme.


Pendant que Blaise Compaoré, le président du Faso réélu le 13 novembre dernier, savoure sa victoire, les partis politiques dans leur ensemble sont en ébullition, et pour cause :

Bientôt, février 2006, et ils devront faire face aux élections municipales. Et c’est justement pour cela que déjà aux quatre coins du Burkina, ça bouge. Car, comme tu l’imagines, la constitution des listes des conseillers est source de réveil des vieux démons tant dans les différents états-majors, que dans les communes, arrondissements et autres villages.

En tout cas, dans la capitale, de Bilbalogho à Kamboinwéoghin en passant par Yaoghin dans les environs de Zagtouli et Sig-Noghin, il y a bien de la fumée dans l’air du côté du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP).

Si jamais ces municipales-là avaient lieu demain, il y aurait pénurie d’eau pour éteindre le feu dans certains partis. La date butoir pour le dépôt des listes est fixée au 12 décembre 2005, mais nombreux sont ceux qui nourrissent l’espoir secret du report de ces municipales et pour cause : la loi qui répartit le nombre de sièges par circonscription électorale doit être votée et promulguée. Or, à ce jour, on est toujours dans l’expectative.

Le moins que l’on puisse dire, cher cousin, c’est que l’opposition, qui est sortie essoufflée financièrement et humainement de la présidentielle, a intérêt à ce que le scrutin soit reporté. Au CDP, où l’on s’arrache les cheveux pour constituer des listes qui contenteront ses troupes, on ne cracherait pas non plus sur un éventuel report. Alors, qu’en déduire donc cher cousin ?


Je t’annonçais dernièrement l’arrivée imminente du nouveau directeur général de la BCB ; eh bien, c’est chose faite et la passation de service a même commencé. Abdalah Mogadami qu’il s’appelle, le remplaçant de Mahmud Hammuda, selon ceux que j’ai approchés pour mieux le connaître, serait un homme d’expérience doté d’une courtoisie à tout égard, qui a insufflé un dynamisme incontestable à la BCC (Banque commerciale du Chari) au Tchad durant les huit ans qu’il a dirigé cette institution. Et avec son successeur, c’est comme qui dirait, kif-kif.

A preuve, les deux hommes, qui s’entendent comme deux larrons en foire, prévoient dans les tout prochains jours de rencontrer les gros clients de la maison ainsi que certaines personnalités du pays. Comme pour dire à certains détracteurs qu’avec eux c’est la continuité et non l’animosité aveugle.


Avant de t’ouvrir le carnet secret de Tipoko l’Intrigante, cher cousin, je t’invite à faire un flash-back sur ma dernière lettre qui a fait tant de bruit le week-end écoulé.

Tu te souviens, en effet, j’y avais fait état de la mutation du gendarme, alors en poste à Kaya, impliqué dans une affaire de trafic d’armes, à Gaoua. Comme tu as dû l’apprendre à travers L’Observateur Paalga du lundi 5 décembre 2005, après donc l’expédition de ma lettre du vendredi 2 décembre, il s’est avéré que l’information était fausse sur toute la ligne.

En effet, l’intéressé a non seulement été arrêté, déféré à la MACO, puis jugé, mais a aussi fait l’objet d’une radiation par décret présidentiel n°2005-013/PRES/PM/DEF. Ledit décret, portant radiation d’un officier des contrôles des forces armées nationales, a été signé le 31 janvier 2005, avec effet pour compter du 15 janvier 2005.

Eh bien, cher cousin, avant que je me rende compte de cette faute monumentale et avant d’exprimer mes regrets et mes excuses à la gendarmerie nationale, le directeur de publication de L’Observateur Paalga a été, certainement au moment même où tu me lisais, entendu sur procès-verbal ce même vendredi 2 décembre, pendant plus d’une heure et demie, suivi du rédacteur en chef adjoint, lui aussi entendu sur procès-verbal.


Et maintenant, voyons ce que contient le carnet de la vieille dame :

- Le champ politique burkinabè s’avère des plus fertiles dans la sous-région ouest-africaine. Plus d’une soixantaine de partis pour quelque quinze millions d’âmes, c’est un peu trop. En tout cas ce champ politique-là vient d’accoucher d’un autre parti : "Les Verts du Faso". Cette formation, qui est née de la crise qui a secoué en avril 2005 Les Verts du Burkina, a été reconnue par l’Administration territoriale sous le récépissé n°0088 du 02 décembre 2005, tout de suite après l’Assemblée constitutive tenue le 1er octobre. Il a pour président Aboubacar Diallo "Chiquette", qui justifie cette nouvelle donne par le refus de tomber dans le combat juridique que le Parti africain de l’indépendance (PAI) mène depuis la nuit des temps.


Après les agriculteurs, les producteurs ont reçu le soutien du gouvernement et des députés, qui ont apposé leurs signatures sur la pétition qu’ils ont initiée en vue des négociations qu’ils doivent avoir du 13 au 18 décembre 2005 à Hong Kong sur les subventions du coton.


Ambiance festive ce week-end à Zaghtouli. On y célèbre, en effet, ce samedi 10 décembre, le cinquantième anniversaire de l’école de ladite localité, où sont attendus, outre les populations de Zaghtouli, leurs parents et amis de Boassa et Sandogo, etc. Au programme de cette commémoration :
une messe d’action de grâce en l’église Sainte Thérèse de Zaghtouli à partir de 7h00 ;
la cérémonie officielle, placée sous le haut patronage du ministre de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation, à partir de 10 h 00.


A l’occasion de sa fête coutumière "Naab Kitoaga" qui se déroule depuis le 08 décembre 2005 à Boussouma, du beau monde en perspective le dimanche 11 décembre 2005 au Palais de sa Majesté Naaba Sonré, le Dima de Boussouma, qui recevra ses convives à partir de 16h 00 pour la cérémonie de clôture.


La Coalition nationale pour le suivi des actions de la lutte contre la pauvreté/Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), dans le cadre de la 3e Journée bandeaux blancs, invite les populations de Ouagadougou et des villages environnants à se rendre au ciné Burkina pour assister à un plaidoyer contre la pauvreté, le samedi 10 décembre 2005 à partir de 8 h. Des artistes tels que Kisto Koimbré, Hado Gorgo Léontine et bien d’autres artistes modernes seront de la partie. Venez nombreux contribuer à mettre fin à la pauvreté et maintenant. Entrée libre.


L’expertise burkinabè se vend bien aux 5es jeux de la Francophonie sur les bords du fleuve Niger. Deux de nos compatriotes ont été les métronomes de la cérémonie d’ouverture des jeux au stade Seyni Kountché de Niamey. Il s’agit de Jacob Bamogo et d’Alain Héma. Le premier y est présent depuis plus de 2 mois et s’investit dans la régie son et lumière pour que la fête soit belle. Le second, Alain Héma, lui, était le chef d’orchestre du spectacle d’ouverture. Très affairé, il courait par ci, par là, au stade. C’est lui qui a assuré la mise en scène de la chorégraphie inspirée de la légende de la Reine Saraouina, figure historique de la résistance face au colon et symbole de la combativité du peuple nigérien.

C’est la preuve que notre pays est réputé pour sa qualité organisationnelle. Pour que tout soit parfait, les Nigériens devraient associer notre protocole burkinabè dans l’organisation. En effet, la délégation présidentielle n’était pas badgée, ce qui a amené quelques disputes à la porte d’accès du stade. Ensuite, il y avait de la bousculade à la porte officielle, car on ne savait qui était personnalité invitée et qui ne l’était pas.

En de telles occasions, certaines associations de la société profitent pour se faire entendre. Pour montrer que tout n’est pas rose dans notre chère Afrique, il y avait des jeunes à la porte d’entrée qui prônaient la paix mondiale à travers l’interdiction du commerce des armes. Ils se sont invités à la cérémonie tous de noirs vêtus et brandissant des pancartes qui dénonçaient le trafic des armes et appelaient à la protection des citoyens.

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie.

Au revoir.

Ton cousin

Passek Taalé.

L’Observateur

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