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Sanmatenga : “Nous n’avons pas connu de problèmes de lotissement” Saïdou Sawadogo, maire de la commune de Kaya

Publié le lundi 14 novembre 2005 à 07h57min

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Les communales sont annoncées pour février 2006. La bataille pour les communales sera épique, même au sein d’un même parti comme ce sera le cas pour la commune de Kaya. Pour déboulonner le CDP 2 dont le chef de file est le Naaba Koanga, ce sera difficile.

Déjà, lors de la primaire, il a fallu une défection pour ne pas dire une traîtrise pour que le Naaba Koanga qui militait dans l’opposition perde la mairie. Avec son ralliement au parti majoritaire, il n’y a pas eu match.

Pour ceux qui ont bonne mémoire, des militants ont boudé l’arrivée de Naaba Koanga dans le parti majoritaire. Lors des primaires, il y a eu des échauffourées au stade provincial car des militants étaient soupçonnés de venir de l’hinterland. Voilà qu’avec les communales qui s’annoncent, ces villages et militants font désormais partie de la commune de Kaya dont le maire Saïdou Sawadogo a fait l’objet de tracts orduriers de la part de membres de son clan. A l’orée de ces élections, M. Saïdou Sawadogo a bien voulu se prêter à nos questions.

Le conseil a travaillé à faire taire les querelles, les frictions nées des dernières élections...

Pour M. Sawadogo, il est à la fin de son mandat et moralement, il se dit satisfait dans la mesure où le conseil va lancer un avis d’appel d’offres pour inviter un cabinet qui dressera le bilan des cinq ans de gestion de la commune de Kaya. Alors, M. attend que le cabinet qui va être recruté fasse le point avant qu’il se prononce. Ainsi, la population saura ce que le conseil a posé comme actes. Pour M. Sawadogo, pendant ces cinq ans, il n’a pas été opéré une gestion séparée pour dire que c’est la tendance CDP 1 et CDP 2.

Le conseil a travaillé à faire taire les querelles, les frictions nées des dernières élections et de dire : « Au niveau de la direction du parti, il a été décidé de mettre en place des structures par consensus. A partir du moment où nous travaillons pour le consensus, il n’y a plus de raison de parler de CDP 1 et de CDP 2.

Avec les villages rattachés à la commune de Kaya, c’est vrai que la donne change mais cela ne joue pas. C’est parce qu’on parle d’élection, sinon tous les villages qui gravitent autour et qui constituaient le département de Kaya, étaient rattachés à Kaya. Donc, on se connaît et il n’y a pas de problème. Au lieu de sept secteurs, dans le cadre de la communalisation et du nouveau découpage, nous allons nous retrouver avec soixante-dix villages, y compris les sept secteurs. Si le CDP était fort dans la commune avec les départements, il restera toujours fort ».

Dans le cadre de la contribution de la coopération décentralisée, le conseil a tenu à faire la part des choses en choisissant aussi un cabinet pour faire le bilan de la coopération décentralisée. Selon le maire Sawadogo, avec leurs amis français et allemands, ils ont pu faire des réalisations concrètes dans la ville de Kaya. Pour M. Sawadogo, le bilan général, vous présente quelque chose de visible et séparé, ce qui a été fait avec le soutien de l’Etat, sur ressources propres et avec les amis dans le cadre du jumelage.

Ainsi, un document sera produit sur les cinq ans de gestion avec les partenaires. Bien que ville moyenne, la gare routière de Kaya se fait attendre. Sur ce point le maire a dit : « Pour le problème de la gare routière, nous avons déguerpi depuis 2003 ceux qui occupaient le site. Assurance avait été donnée que la gare serait construite avant 2005.

L’homme propose, Dieu dispose. Notre partenaire, le Programme de réduction de la pauvreté au niveau communal « PRPC », nous avait demandé une contribution de dix millions. Depuis 2003, nous avons versé notre quote - part de 10 075 000 de F. Les plans sont faits, nous avons les devis définitifs. Il ne reste que la procédure d’avis d’appel d’offres. Je reste confiant que l’avis sera lancé d’ici à janvier 2006 et que les travaux débuteront ».

Sur la divagation des animaux, M. Sawadogo nous a dit que la divagation des animaux est un problème complexe parce que les électeurs ont des animaux qui divaguent. La divagation est un phénomène et la commune est en train d’évaluer lentement mais sûrement avec les propriétaires, car il suffit de mener un travail de prise de conscience. Le maire a dit notamment : « il faut que les gens acceptent que Kaya est devenue une ville moderne où il faut des comportements nouveaux. La majorité des habitants sont des agriculteurs-éleveurs, donc des paysans.

De la distribution des parcelles

On ne peut pas empêcher à un paysan d’avoir sa chèvre à côté. Le maire peut ordonner d’abattre systématiquement toute bête en divagation ponctuellement mais pas tous les jours. Nous avons une équipe qui capture les animaux en divagation et les frais sont passés de 1 000 à 1 500 F et les frais de gardiennage à 300 F par jour. Tout cela, pour que les gens comprennent qu’on ne peut pas vivre dans une ville et pratiquer l’élevage comme au village.

Des maires ont été « emportés » par des parcelles. A Kaya, il y a eu lotissement et distribution sans récrimination. Est-ce a dire que tout s’est bien déroulé ?

Pour le maire Sawadogo, la nouvelle équipe n’a pas mené de lotissement à Kaya, mais une extension pour résoudre un problème laissé en suspens par l’ancienne équipe. M. Sawadogo a dit : « Un lotissement a été opéré et le nombre de ceux qui ont contribué dépasse les 3000 personnes, le nombre de parcelles.

A notre arrivée nous avons fait une situation et le ministère nous a autorisé à procéder à une extension pour résoudre ce problème. Ce qui est différent d’un lotissement que les gens connaissent habituellement et que le conseil municipal gère. Notre équipe a procédé à une régulation, raison pour laquelle nous n’avons pas connu de problème ».

S’il est bien vrai que des problèmes ne sont pas apparus dans la distribution des parcelles, des tracts orduriers en ont parlé et le maire pris à parti par des membres de son clan. Quand c’est fondé, il faut discuter à visage découvert et c’est ce qu’on appelle un débat constructif et franc.

Quand les attaques, calomnies et injures n’ont rien à voir avec la gestion, nous nous sommes remis à Dieu et les avons laissés avec leur conscience. Le conseil municipal a engagé une étude sur l’économie locale. La population est-elle consciente des enjeux de cette étude ?

Pour M. Sawadogo, l’étude sur l’économie locale est devenue un problème national pour ne pas dire international. Beaucoup de pays africains se sont engagés dans cette étude et des villes comme Bobo, Koudougou et s’y attellent sans oublier les chefs-lieux des centres régionaux. Selon le maire, il n’est pas possible de nos jours, de faire avancer la cité avec tâtonnement. Il faut éviter de naviguer à vue d’où le lancement de cette étude avec l’appui financier de l’ambassade royale des Pays-Bas et du Programme de développement local du Sanmatenga.

Si le maire était réélu

Le maire a dit : « Nous ne pouvons pas évoluer économiquement si nous ne suivons pas ce qui influe positivement sur l’activité économique de la ville. Nous sommes en train d’identifier ce qui peut être fait comme réalisations pour permettre à la ville de décoller. Dès que l’étude sera finalisée, tout programme, projet, partenaire qui voudrait intervenir dans la localité trouvera un outil pour l’orienter et travailler sur les besoins identiques et exprimés par la population ». Les communales sont pour février 2006. Si M. Saïdou Sawadogo était reconduit pour un second mandat, quelles actions va-t-il prioriser ? Le maire a dit sans détours : « Ma reconduction à la tête de la commune de Kaya dépendra du parti.

Si le parti estime que la gestion de mon équipe a été positive, que nous avons travaillé avec la population, avons écouté tout le monde et décide de meconduire, je terminerai le programme élaboré que nous n’avons pas achevé. Il y a la gare routière, le marché du secteur n° 4, l’abattoir moderne avec chambres froides, etc. Certains de ces projets ont les financements bouclés. Nous pensons que ces projets demeureront après les élections.

Si tel n’était pas le cas et si j’étais reconduis par le parti, je me ferais le plaisir de réaliser tout ce qui avait été prévu. Il y a l’adduction d’eau, l’ouverture des voies, la réalisation de bornes-fontaines, la mise en place de poteaux électriques pour désengorger le centre ville car par manque d’eau et d’électricité, les gens peinent à aller dans les nouveaux lotissements ». Alors, attendons février 2006..

Jacques NONGUIERMA
AIB/Kaya

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