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<I>Une lettre pour Laye</I> : l’UNDD et la CENI au tribunal

Publié le vendredi 4 novembre 2005 à 07h51min

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Cher Wambi,

A l’instar de leurs coreligionnaires du monde entier, les fidèles musulmans du Burkina Faso ont célébré hier jeudi l’Aïd El-Fitr, cette fête qui marque la fin du jeûne du Ramadan.

Comme de coutume, c’est à la place de la Nation qu’à Ouagadougou, la petite prière a été dite, sous la présidence de l’Imam Koanda Ibrahim dont les bénédictions ont tourné autour de la présidentielle à venir, de la paix sociale, de la cohésion et de la tolérance.
Comment l’avez-vous célébrée au village ?

En tout cas, ton oncle Issaka me charge de te réclamer le sucre que tu lui avais promis, à défaut des jeunes pintades pour reprendre des forces. Puisse le Miséricordieux exaucer nos prières et avoir notre beau pays sous sa protection.


Cela dit, cher cousin, la campagne, ouverte voilà deux semaines maintenant pour la présidentielle du 13 novembre, bat son plein. Les douze candidats qui ont pris le départ de cette course nationale ratissent large, et c’est le Burkina profond qui, en cette fin de l’hivernage, découvre ses cadres venus conquérir l’électorat. Si certains d’entre eux ont choisi de sortir les grands moyens, d’autres par contre ont opté de faire le strict minimum.

Mais là où les candidats font jeu égal, c’est, cher cousin, au niveau de leurs programmes de gouvernement respectifs et surtout, des promesses électorales. Si à Laye, vous n’avez pas encore reçu leurs visites, prenez votre mal en patience, car ils ont encore une bonne semaine devant eux pour convaincre et rallier les électeurs à leur cause.

Yako, la capitale provinciale du Passoré, a pour sa part refusé du monde, venu dans de grosses cylindrées, mercredi dernier. Le Tout-Etat, le ghota des opérateurs économiques, comme s’ils s’étaient donné un mot d’ordre, ont répondu tous présents au meeting du candidat du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) et président sortant, Blaise Compaoré.

Tu n’es pas sans savoir que Yako, c’est le patelin du richissime El hadj Oumarou Kanazoé, président de la communauté musulmane du Burkina Faso, des colonels Gilbert et Dominique Diendéré, qu’on ne présente plus. Pourquoi cette mobilisation extraordinaire ? Eh bien, la capitale du Passoré, tu le sais, regorge de leaders politiques de mouvances diverses qui peuvent bien grignoter les voix escomptées par le CDP, même si Eugène Diendéré, le dissident de la dernière heure, et ses troupes promettent de toujours rouler pour Blaise.

On y compte en effet, Me Bénéwendé Stanislas Sankara et son UNIR/MS, Nongma Ernest Ouédraogo et sa CPS, Fidèle Kientéga et son FDS, Wendlasida François Ouédraogo du PDP/PS. Comme on le dit si bien donc, cher cousin, aux grands maux les grands remèdes. C’est sans doute pourquoi de gros calibres tels Gérard Kango Ouédraogo, Alizèt "Gando", Barro Dianguinaba et j’en oublie n’ont point marchandé leur présence aux côtés de l’enfant terrible de Ziniaré.

Mais sais-tu, cher Wambi, que la foule de militants et de sympathisants s’y est livrée à une partie de sport de masse ? A l’arrivée du Blaiso à Yako, en effet, des spécimens de bulletin de vote furent largués par milliers depuis son hélicoptère. Pour la foule, c’était les bonnes "feuilles". Il n’en fallait pas plus pour que certains se déchaussent, retroussent les bas de leurs pantalons, mettent leurs mollets en condition pour monter à l’assaut de ce qu’ils croyaient être des billets de banque. Hélas, à l’arrivée, ce fut la désillusion et une occasion pour d’autres de se marrer. Que les temps ont bien changé !


C’est en principe ce jour 4 novembre 2005, à 9 heures, que l’action en justice intentée par l’UNDD contre la CENI sera vidée. On s’en souvient, le parti d’Hermann Yaméogo avait, sur instruction stricte de son Bureau exécutif national, décidé d’assigner la CENI en référé "pour l’histoire".

Les plaignants voulaient ainsi demander qu’il soit ordonné de procéder à un contrôle et à une régularisation du fichier électoral national. Cela, eu égard aux "grandes insuffisances révélées par les opérations manuelles d’établissement des listes électorales".

Comme annoncé, le dossier a été examiné en référé, c’est-à-dire dans le bureau du juge, le 2 novembre en fin de matinée. Ont pris part aux débats M. Mathieu N’Do, porte-parole de l’UNDD, et son conseil, Me Prosper Farama. La CENI était, quant à elle, représentée par son président, M. Moussa Michel Tapsoba, accompagné de son conseil, Me Antoinette Ouédraogo.


S’il est un candidat qui devrait s’estimer heureux à la lecture de la présente, cher cousin, c’est bien Me Bénéwendé Stanislas Sankara de l’UNIR/MS, qui vient, en effet, de recevoir un soutien inestimable, celui des ex-travailleurs de la Société de transport Alpha Oméga (SOTRAO), qu’il avait défendu au temps où ceux-ci traversaient une période de vaches maigres. Ci-après, lis donc la déclaration que leur délégué général, André Taonsa, m’a fait parvenir le mercredi 2 octobre dernier :

"Le Burkina Faso vit une période électorale marquée par la précarité de l’emploi, le chômage et l’insécurité ; ceux qui ont un emploi ont des salaires de misère, ce qui fait penser au début de l’ère industrielle, où les travailleurs avaient de quoi perpétuer leur existence. Depuis l’entrée du Burkina Faso au PAS, la désolation des travailleurs a atteint un seuil jamais égalé. Le désastre aurait dépassé les bornes, n’eût été la défense de la veuve et de l’orphelin, par l’avocat Me Bénéwendé Sankara.

Me Sankara a défendu les travailleurs d’X9 puis de la SOTRAO. Grâce à son intrépidité, nous, travailleurs, avons pu recouvrer certains de nos droits que le régime actuel refusait de nous octroyer. Dès l’annonce de sa candidature, la nouvelle a été accueillie dans l’allégresse. Car si en tant qu’avocat nous avons son engagement, une fois 1er magistrat de ce pays, nous pourrons être tranquilles.

C’est pourquoi, nous, délégués des travailleurs de la SOTRAO, apportons notre soutien à Me Bénéwendé Stanislas Sankara et appelons nos camarades à voter massivement pour lui le 13 novembre. Au-delà de son engagement, son PROGRAMME ALTERNATIF SANKARISTE prend en compte l’intérêt des travailleurs concernant la sécurité de l’emploi, la retraite et la garantie d’un salaire décent.

Soutien indéfectible à Me Sankara

Vive les travailleurs en lutte !

Avec le peuple, victoire !

Le délégué général

André Taonsa"


Voilà une nouvelle qui va réjouir ton petit-fils Tambi qui a fini ses études à Moscou depuis bientôt 10 ans, et très certainement ses amis qui ont fait Bakou, Minsk, Leningrad (rebaptisé depuis 1991 Saint Petersburg), Volgograd, Rostov sur le Don, Tachkent, Krasnodar, Varonège, etc. On n’oublie pas les aînés qui ont eux aussi été formés en Russie. Cette nouvelle provient de l’Amicale des anciens étudiants et stagiaires de l’ex-URSS aujourd’hui Fédération de Russie (AES Soyouz).

Créée depuis 2003, cette amicale qui se veut un cadre de rencontre de tous ceux qui ont fait leurs études dans la patrie de Lénine a entamé une série d’activités en vue de se faire mieux connaître. Ainsi, après la campagne de reboisement en août dernier dans la préfecture de Loumbila, les soyouzars organisent une matinée au ciné Burkina le samedi 6 novembre 2005 à 18 heures 30. Le film qui y sera projeté a pour titre "Otage", avec le fantastique Bruce Willis.


Maintenant, voyons très rapidement ce que contient cette semaine le carnet secret de Tipoko l’Intrigante, elle, si loin de la campagne :

- Il y a de cela quelques mois, les villes américaines du Mississipi et de la Louisiane étaient balayées par un Ouragan baptisé Katrina. Le club des amis anglophones du Burkina Faso, qui regroupe des élèves, des étudiants, des professeurs et des particuliers, a choisi d’avoir une pensée pour les nombreuses victimes. Ainsi ont-ils demandé une messe de requiem qui sera dite ce dimanche 6 novembre 2005 à partir de 11h00 en la Cathédrale Notre-Dame de l’immaculée Conception de Ouagadougou.

- Du directeur général de l’Institut géographique du Burkina (IGB) : "Dans les colonnes de l’Observateur paalga, paru le 25 octobre 2005 dans le Numéro 6505, l’auteur de la rubrique les coulisses (Présidentielles 2005) fait mention de la présence de l’hélicoptère de l’Institut géographique du Burkina (IGB) à Gaoua dans le cadre d’un meeting organisé pour l’élection présidentielle 2005.

Il me paraît opportun de porter à votre connaissance ainsi qu’à celle de vos lecteurs que l’Institut géographique du Burkina ne possède pas d’hélicoptère, mais un avion photographe de type NAVAJO qui, du reste, est cloué au sol depuis décembre 2001 pour des raisons techniques.

L’information contenue dans la rubrique sus-citée est donc erronée et je vous saurais gré des dispositions qu’il vous plaira de prendre pour rétablir la vérité pour l’opinion publique nationale. Je vous prie d’agréer, Monsieur le directeur, l’expression de ma parfaite considération".

Claude Obin Tapsoba

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie.

Au revoir.

Ton cousin

Passek Taalé.

Observateur Paalga

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