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Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Cher Wambi,

J’imagine qu’à Laye, situé à une trentaine de kilomètres de la capitale, tu es au four et au moulin, toi qui t’intéresses particulièrement depuis longtemps à la chose politique.

A l’occasion de cette présidentielle, où nous avons douze candidats partants, avec un "inclassable", Hermann Yaméogo, je suppose que tu es très sollicité.

Je disais Hermann inclassable parce que bien que non-partant (il l’a écrit et dit), de sources dignes de foi, on affirme que ses voix seront comptées. En raisonnant par l’absurde, on peut se demander ce que serait l’attitude de la CENI et du Conseil constitutionnel si Hermann, malgré tout, venait à être élu. Sortirait-il de sa contre-campagne pacifique pour occuper le fauteuil de Président du Faso ?

En tout cas, de sources dignes de foi, on affirme sans sourciller, qu’en cas de victoire, Hermann sera bel et bien proclamé vainqueur. Et sauf erreur ou omission, ce serait la première fois qu’on aura vu une telle situation au "Pays des hommes intègres".


C’est l’occasion de te dire, cher Wambi, que la cagnotte à servir cette année aux partis politiques pour leur fonctionnement et pour la campagne présidentielle s’élève à 250 millions de FCFA ; soit 100 millions FCFA pour la campagne présidentielle et 150 millions pour le fonctionnement des partis politiques. 100 millions ont été répartis équitablement entre les 13 candidats à la Présidentielle 2005. Et à ce jour, dit-on, environ une dizaine de candidats sont passés à la caisse pour empocher chacun environ 7,6 millions FCFA.

Quant aux 150 millions pour le fonctionnement des partis, ils sont répartis de la manière suivante :
- 75 millions FCFA pour les trois partis qui ont eu au moins 5% des voix à la dernière législative, à savoir le PDP/PS, l’ADF/RDA et le CDP ;
- et 75 millions pour les partis politiques pour leur fonctionnement. Il semble qu’à ce jour, ils soient en tout et pour tout 42 formations politiques à jour, qui prétendent à cette somme. Ainsi, sur les 75 millions FCFA, chaque parti empochera environ 1,8 million FCFA.


Cher Wambi, comme je te le disais tantôt, on est en plein dans la campagne, et si du côté de ce qu’on a coutume d’appeler les petits candidats, le manque de moyens saute aux yeux, du côté du candidat Blaise Compaoré en revanche, c’est une débauche de moyens.

Et compte tenu de ce que j’ai vu, je ne serai pas étonné qu’après cette présidentielle, certains se tapent une belle villa, s’achètent une voiture futuriste ou, tout au plus, achèvent la construction de leur mur. Car j’en connais qui vont se mettre plein les poches et qui n’y iront pas de main morte.


Solidarité présidentielle oblige, Blaise Compaoré, à ce qu’on dit, a reçu des dons de nombre de ses pairs africains. Hormis les pagnes imprimés au Niger par les bons soins de Blaise Compaoré, celui-ci a bénéficié de la part de Bongo et de Kaddhafi d’une cagnotte substantielle, et de de cargaisons entières de pagnes à son effigie, de la part de John Kuffuor. Outre cela, les grosses pointures de la Haute finance nationale ne sont pas restées les bras croisés et ont mis la main à la pâte.

En effet, qui mieux que ces opérateurs économiques savent qu’il vaut mieux traiter avec les hommes du pouvoir pour obtenir les plus juteux marchés ? Et en cela, ils n’y sont pas, dit-on, allés non plus du dos de la cuillère. De la communauté syro-libanaise, qui est dans les affaires, aux opérateurs économiques nationaux, tous ont laissé parler leur cœur ou si vous voulez leur portefeuille.

A ce titre d’ailleurs, il m’est revenu qu’un opérateur économique burkinabè qui a fait fortune au bord de la lagune Ebrié a envoyé au candidat Compaoré deux grosses 4x4 dernier cri toutes rutilantes. Un autre opérateur économique bien en vue dans notre pays a monté les enchères en donnant, lui, une douzaine de grosses cylindrées dernier cri aussi, au candidat Compaoré.

Vraiment, à l’allure où vont les choses, il ne serait pas vraiment superflu qu’on pense à fixer pour les échéances électorales à venir un seuil financier à ne pas dépasser dans les dépenses électorales. Car le jeu est quelque peu faussé quand un candidat baigne dans l’aisance matérielle et financière alors que les autres se contentent de la vache enragée.


Pour terminer sur le volet de la campagne, notons ce coup de gueule de Salif Diallo, le directeur de campagne de Blaise Compaoré. Cet homme qui, quoi qu’on dise, dit de vive et intelligible voix ce qu’il pense n’est pas passé par quatre chemins pour remettre à leur place certains D.G. qui ont pris la bonne carte pour mieux profiter de la situation.

Salif leur a rappelé qu’ils ont obtenu leur place actuelle grâce au CDP, et non suite à un appel à candidatures. Par conséquent, ils devraient se dépenser physiquement et financièrement sans trop attendre encore du parti. D’ailleurs, conclut-il, après la présidentielle, on avisera.


Toute autre chose à présent : sache, cher Wambi, que les militaires burkinabè envoyés au Liberia ont donné de la voix ces derniers jours. A propos de militaires burkinabè au Liberia, il s’agit des 503 éléments envoyés dans le cadre de la Force de maintien de la paix de l’ECOMOG en 1997 ; il y a eu deux contingents dont le premier y a séjourné 7 mois et le second 6. Sur les 503, 19 ne sont plus de ce monde.

Avant leur départ, leurs indemnités de mission étaient fixées ainsi qu’il suit :
- officier : 45 000 FCFA par jour/personne ;
- sous-officier : 35 000 FCFA par jour/personne ;
- militaire du rang : 30 000 FCFA par jour/personne. Une fois au Liberia, c’est seulement 5000 FCFA par jour et par militaire qu’ils percevaient.

Et comme de nos jours, chacun sait défendre ses intérêts, nos militaires du Liberia ont commencé à en revendiquer le reliquat, qui se chiffre à 1,887 milliard de FCFA. Il nous est revenu que leur avocat, Me Banitouo Somé, est entré en possession de la première tranche, qui est de 590 millions de FCFA, et que certains militaires sont déjà passés à la caisse pour empocher environ 1,2 million de FCFA.

Voilà au moins un résultat concret de leur revendication. Comme quoi, seule la lutte paie.


Cela dit, je t’invite maintenant à parcourir le carnet secret de Tipoko l’Intrigante en commençant par la déclaration du Collectif pour la mémoire des martyrs de Koudougou (COMMAK). Tu le sais, hier 27 octobre dernier, cela faisait 18 ans jour pour jour que, suite à la rébellion de Koudougou, incarnée par le Lion, c’est-à-dire l’ex-capitaine Boukary Kaboré, bon nombre d’officiers, de sous-officiers et d’hommes du rang du Bataillon d’intervention aéroportée (BIA) sont passés de vie à trépas. Parmi eux, les lieutenants Daniel Kéré, Bertoa Ki et Sanogho Elysée. C’est en souvenir d’eux que je t’invite à lire cette déclaration.

27 octobre 1987 - 27 octobre 2005

Cela fait 18 ans aujourd’hui, que sous prétexte de « libérer » la ville de Koudougou, des officiers, sous-officiers et soldats de notre armée, obéissant aux ordres du régime sanglant qui a usurpé le pouvoir le 15 octobre 1987, attaquèrent le bataillon d’intervention aéroportée (BIA), à la poursuite de leurs frères d’armes qui ont osé dire non à l’abomination du 15 octobre 1987.

Sans foi ni loi, ils exécutèrent tous ceux qui se sont rendus ou qu’ils ont capturés. En ce jour anniversaire, qui marque l’âge de la majorité civile des enfants nés à cette période, nous, membres des organisations locales signataires, décidons de la création du Collectif pour la mémoire des Martyrs de Koudougou (COMMAK).

Le COMMAK œuvrera, par des actions multiformes, à rendre un vibrant hommage à ces valeureux éléments de notre armée, tombés pendant qu’ils exprimaient leur patriotisme et refusaient la dictature, qu’ils voyaient déjà venir (l’histoire leur donne aujourd’hui raison). Aussi le COMMAK renouvelle-t-il sa compassion à toutes les familles de ces martyrs et à leurs frères d’armes qui ont eu plus de baraka.

Le COMMAK s’engage à ne jamais oublier ce forfait digne des barbares et des apatrides et se battra pour que le peuple connaisse toute la vérité y relative. Sans détour et avec la dernière énergie, le COMMAK condamne les autorités du Front populaire, dont les principaux animateurs militaires et civils sont encore en vie, pour n’avoir rien fait pour éviter ce crime contre l’humanité et pour le silence qu’elles gardent. Tôt ou tard, elles en rendront compte au peuple. En ce triste jour, nous invitons au moins les responsables de l’armée de la République à tout mettre en œuvre pour permettre aux militaires de l’ex-BIA qui le désirent, de se souvenir de leurs compagnons à travers les recueillements qui se font. D’ores et déjà, le COMMAK ouvre un livre pour écrire les pages de cette tragédie. C’est pourquoi nous invitons tous ceux qui désirent témoigner, à prendre contact avec nous ou à nous écrire.

Nous lançons un vibrant appel à la population de Koudougou pour qu’elle s’approprie cette journée pour marquer sa solidarité avec les martyrs. Nous invitons toutes les organisations de la société civile et les partis politiques qui le désirent à adhérer au COMMAK pour dire non à l’impunité, non aux criminels en puissance, oui à un Burkina intègre, démocratique, sécurisé et prospère. Que ceux qui pensent que ça n’arrive qu’aux autres continuent de garder le silence. Que ceux qui croient que le loup deviendra un agneau continuent d’hésiter. Que ceux qui refusent de travailler pour développer notre cher pays et rêvent de l’action d’une baguette magique s’en remettent aux individus pétrolifères.

Pour le COMMAK (Koudougou)

- Représentant du FFS : Aminata Kaboré
- Représentant de la Convergence de l’espoir : Jean Zongo
- Représentant du PUND : Karim Yaméogo
- Représentant du Mouvement de la paix : Abdoulaye Kaboré
- Représentant des amis et compagnons des martyrs : Aristide Somda
- Représentant des familles des martyrs : Yvette Kanzié
- Représentant de la CPS : Harouna Yerbanga.


Au Centre-Est, l’état-major régional du CDP s’apprête à accueillir Blaise Compaoré pour son premier grand meeting électoral à Koupéla. Mais une question se pose : où aura lieu le meeting ? En tout cas pour ce qui est de l’occupation des places habituelles que sont la place de la police ou celle de l’autogare, trois partis politiques ont exprimé leur opposition à travers une lettre qu’ils ont adressée au maire de la commune et dont ampliation nous a été communiquée.

Messieurs les secrétaires généraux de partis politiques de la section du Kourittenga à Monsieur le maire de la commune de Koupéla

Objet : demande de respect d’interdiction

Monsieur le maire, nous venons par la présente vous rappeler que la place de la police et celle de l’autogare de votre commune avaient été refusées à l’UNIR/MS pour tenir son meeting. De ce fait, nous sollicitons de votre haute bienveillance le respect strict de cette interdiction à tout parti politique ou candidat à l’élection présidentielle du 13 novembre 2005 qui voudrait tenir son meeting sur les sites ci-dessus indiqués.

Veuillez croire, monsieur le maire, à notre réel besoin de collaborer dans la paix et la légalité.

Ont signé :

PAREN : Oubda Joseph
UNIR/MS : Dieudonné Kouraogo
MPS/Parti fédéral : Silga Boukaré W.


Le PAI n’est pas content du Conseil supérieur de la communication (CSC). Et pour cause : le CSC a rayé certains passages de sa déclaration à publier dans le quotidien d’Etat Sidwaya. De quoi s’agit-il en fait ? Le candidat Soumane Touré, dans cette déclaration, a dressé un tableau sombre de la gestion du pouvoir et a indiqué que ce constat d’échec a été souligné par Salif Diallo lui-même dans sa thèse de doctorat d’Etat. Les passages incriminés diraient ceci :

"Celui qui peint avec réalisme et précision ce tableau d’un échec si catastrophique et aux conséquences incalculables n’est autre que le secrétaire général du CDP, chargé des questions politiques et directeur national de la campagne de Blaise Compaoré. Ce responsable qui depuis 18 ans est à ses côtés et a occupé de hautes fonctions et dirigé de grands ministères. Ce constat d’échec n’est pas un rapport secret présenté à une instance du CDP".


La 2e édition de la journée de la dolotière se tiendra du 28 au 30 octobre 2005 à Ouagadougou. L’ouverture de cette manifestation d’envergure est prévue pour ce matin à 10h à la maison du Peuple. Il est ensuite prévu une rue marchande où les amateurs de la calebasse auront tout le loisir de savourer du dolo de plusieurs ethnies. Mais avant ce plaisir, on retient que déjà le 25 octobre dernier, les organisateurs ont donné une conférence au CBC. C’était sur le thème : "Qualité du malt de sorgho : situations et perspectives".


L’Amicale des anciens séminaristes de Pabré organise sa journée 2005 des anciens de Pabré (JAP) ce dimanche 30 octobre au Petit séminaire de Pabré à partir de 9h. Une telle journée vise le partage, les retrouvailles de tous les anciens de Pabré ou d’ailleurs, en compagnie des membres de leur famille, l’encouragement de l’équipe directoriale du séminaire, et des séminaristes en formation.

Au programme : une messe solennelle d’action de grâce à 9h, une assemblée générale pour le renouvellement du bureau de l’Amicale à partir de 10h 45 mn, des agapes et partages à 13h. Il est prévu des frais de participation de 2500 FCFA par ancien séminariste et de 1500 FCFA par accompagnateur majeur.

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie.

Au revoir.

Ton cousin

Passek Taalé.
L’Observateur Paalga

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