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Kourittenga : Deux fillettes victimes de l’excision

Publié le vendredi 28 octobre 2005 à 06h57min

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L’excision ? Cela fait un bon bout de temps que l’on avait entendu parler d’elle au Kourittenga. Mais voilà que subitement elle refait surface ce lundi 10 octobre 2005 dans le village de Kouiryaoghin à quelque 8 km de Koupéla.

Les victimes, des fillettes d’une même famille, d’une même mère Delphine Bélemkoabga et sa petite sœur Angeline, âgées respectivement de 6 ans et 02 ans ont vu leurs organes génitaux excisés au 2ème degré (clitoris et petites lèvres enlevés). Les auteurs de l’acte ? D’abord, leur propre mère, Sandwidi Thérèse. C’est elle qui a convoyé les deux fillettes chez leur bourreau à Baskouré à une quinzaine de km de Koupéla. C’est toujours elle qui a pourvu au matériel (deux lames) et a aidé à immobiliser les fillettes pour l’ignoble acte.

L’exciseuse ? Balma Rasmata, une septuagénaire rentrée de la Côte d’Ivoire. Au bord de la lagune Ebrié, exciser était sa principale activité. Mais depuis son retour au pays il y a neuf ans, elle n’en avait plus eu l’occasion jusqu’à ce lundi 10 octobre 2005 où deux fillettes lui ont été offertes sur un plateau d’or. Le chef de famille, Bélemkoabga Thomas tente des explications qui tiennent à peine : « Ma femme nourrissait depuis longtemps l’intention d’exciser les enfants mais je m’étais toujours opposé aux velléités de mon épouse. »

A l’heure où la santé de la mère et de l’enfant fait une des préoccupations des pays dont le nôtre, l’on ne peut que regretter ces pratiques rétrogrades et avilissantes qui nuisent et portent atteinte aux droits de la femme. Et l’on ne peut s’empêcher de s’indigner surtout quand cela se passe aux encablures d’une ville où l’on attendait à des changements des mentalités !

En tous les cas, selon le commandant de brigade de la gendarmerie de Koupéla, Justin Kaboré, les auteurs répondront de leurs actes auprès des structures compétentes à Tenkodogo. En attendant que le dossier soit prêt, le père, la mère et l’exciseuse découvrent la « petite cellule » de la gendarmerie. Quant aux deux fillettes, elles ont été immédiatement prises en charge par les services de l’Action sociale.

Pour le directeur provincial de l’Action sociale et de la Solidarité nationale, André P. Sédégo, qui a conduit la mission avec la gendarmerie, cet acte vient baisser la garde. L’action sociale promet de relancer les activités de sensibilisation sur l’excision. C’est le lieu de saluer le réseau d’informateurs dont l’appel anonyme a permis de mettre la main sur les auteurs de l’acte.

Onésime Aké Loba LANKOADE (onsemeakeloba@yahoo.fr)
(AIB/Koupéla)

Sidwaya

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