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<I>Une lettre pour Laye</I> : La ZACA dans l’eau ?

Publié le vendredi 7 octobre 2005 à 08h13min

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Cher Wambi,

Avant que je puisse faire le voyage du village comme il se doit, recevez mes félicitations anticipées pour le travail que vous avez abattu durant la campagne agricole qui s’achève.

En tout cas, les fruits de votre labeur n’ont pas tardé à suivre puisque les yaars de la capitale sont déjà inondés, qui de patates, de haricot, et d’arachides et de petits pois, qui de goyaves chaudes de Koupéla, qui de gombos frais, d’aubergines, de maïs et du sorgho rouge au jus sucré que, jadis, nous récoltions aux alentours des concessions.

C’est te dire que les prix des céréales ont battu en retraite, et aurevoir la crise alimentaire qui a fait des siennes cette année. Il a plu en abondance sur presque la totalité du territoire, et jusqu’en ce début du mois d’octobre, le ciel fait preuve d’une si grande générosité comme en témoignent les relevés pluviométriques de la semaine du jeudi 29 septembre au mercredi 5 octobre 2005 que je te propose de découvrir grâce à l’apport inestimable des services de l’ASECNA dans notre pays : Dori : 13,0 mm ; Ouahigouya : 3,7 mm ; Ouagadougou aéro : 19,0 mm ; Dédougou : 12,0 mm ; Fada N’Gourma : 21,0 mm ; Bobo-Dioulasso : 10,8 mm ; Boromo : 69,0 mm ; Pô : 61,8 mm ; Gaoua : 16,2 mm ; Bogandé : 0,1 mm.


Cela dit cher cousin, le Conseil constitutionnel, que préside le magistrat Idrissa Traoré, a affiché le 2 octobre dernier la liste provisoire des candidats admis à briguer la magistrature suprême le 13 novembre prochain. Prends-en bonne note, elle est ainsi composée :

Blaise Compaoré, Norbert Michel Tiendrébéogo, Ram Ouédraogo, Toubé Clément Dakio, Nayabtigungu Congo Kaboré, Bénéwendé Stanislas Sankara, Soumane Touré, Philippe Ouédraogo, Pargui Emile Paré, Ali Lankoandé, Laurent Bado, Gilbert Bouda et Hermann Hector Augustin Magloire Yaméogo. Deux prétendants ont vu leurs candidatures rejetées, à savoir Boukary Kaboré "Le lion", et Frédéric Fernand Guirma.

Quant à Nongma Ernest Ouédraogo et Harouna Dicko, comme tu l’as certainement déjà appris, ils ont tout simplement revu leurs ambitions à la baisse en jetant l’éponge. Mais pourquoi une liste provisoire ?

Parce que le code électoral dispose en son article 131, que le droit de réclamation contre la liste des candidats est ouvert à toute personne ayant été présentée par un parti ou une organisation politique, un collectif de partis ou un regroupement d’organisations légalement reconnus.

Lesquelles réclamations doivent parvenir au Conseil constitutionnel avant l’expiration du huitième jour suivant celui de l’affichage de la liste des candidats au greffe, c’est-à-dire le 10 octobre 2005.

Déjà des voix, celles des candidats Bénéwendé Stanislas Sankara et de Philippe Ouédraogo, se sont élevées contre la candidature de Blaise Compaoré, le président sortant, qu’ils jugent illégitime.

Me Bénéwendé Sankara n’a-t-il d’ailleurs pas appelé les autres présidentiables à contester la candidature de l’enfant terrible de Ziniaré ? Sur la liste définitive donc des candidats, nous seront situés lorsque le Conseil constitutionnel aura statué sur toutes les réclamations.


En attendant, cher Wambi, un des Amis de Blaise Compaoré (ABC) s’indigne du recours introduit par Me Sankara, qu’il estime ne résister à aucune analyse. Voici donc son argumentaire :

Le recours en annulation introduit par le candidat Stanislas Sankara contre la candidature de Blaise Compaoré ne résiste pas à une analyse politique ou juridique, même sommaire. Sur le plan politique, la Commission chargée des réformes politiques, qui a joué le rôle de constituant dérivé, a clairement indiqué que la limitation du nombre de mandats prenait effet après le mandat en cours du président Blaise Compaoré.

Ce qui signifie que les compteurs sont remis à zéro pour tout candidat à l’élection présidentielle du 13 novembre 2005. Pour rechercher l’intention réelle du rédacteur d’un texte, le juge constitutionnel peut remonter aux travaux du constituant dérivé, à savoir la Commission chargée des réformes politiques dont la plupart des membres sont encore vivants et en activité.

La réponse ne souffrira donc d’aucune ambiguïté et monsieur Stanislas Sankara sera obligé d’affronter Blaise Compaoré sur le terrain au lieu d’espérer usurper une victoire sur tapis vert !

Sur le plan juridique, monsieur Stanislas Sankara fait du sophisme de bas étage. Il reconnaît l’application de l’article 2 du code civil qui dispose ainsi : « La loi ne dispose que pour l’avenir, elle n’a point d’effet rétroactif ».

Mais il en fait une interprétation spécieuse, car s’il accepte que la loi nouvelle ne dispose que pour l’avenir, ce qui a eu pour effet que la durée du mandat du président du Faso au moment de son élection en 1998 à savoir 7 ans, n’a pas été écourtée et ramenée à cinq ans comme le veut la nouvelle rédaction de l’article 37, il refuse de reconnaître l’application de la suite logique de cette disposition qui veut que la loi n’ait point d’effet rétroactif, c’est-à-dire qu’elle ne concerne pas les situations juridiques qui se sont constituées avant son entrée en vigueur !

Ainsi donc, bien que Blaise Compaoré ait effectué deux mandats, la nouvelle disposition veut qu’à l’avenir personne ne soit rééligible plus d’une fois. Par exemple : depuis 10 ans vous payez chaque année des impôts de 10 000 FCFA. Une nouvelle loi vient dire que pour compter de 2005, l’impôt s’élève désormais à 20 000 FCFA.

En 2005, vous payerez 20 000 FCFA et on ne pourra pas vous exigez un rappel sur les 10 ans pendant lesquels vous n’avez payé que 10 000 FCFA par an ! C’est le sens de cette disposition : « La loi ne dispose que pour l’avenir, elle n’a point d’effet rétroactif ».

L’article 37 de la Constitution, fruit de l’évolution politique de notre pays impulsée par Blaise Compaoré lui-même, et d’un consensus politique historique, ne règle pas une situation individuelle, mais organise un mandat.

En effet, le mandat présidentiel peut être interprété comme une délégation de pouvoirs du peuple au profit d’un illustre serviteur, à des conditions et délais bien précis, ce qui exige une compréhension parfaite et une interprétation stricte et non le recours à des extrapolations hasardeuses ou à des interprétations « a fortiori » au risque de trahir la volonté suprême du peuple.

Et la candidature de Blaise Compaoré répond aux aspirations profondes de notre peuple. Décidément, sur le plan juridique aussi, monsieur Stanislas Sankara aura à affronter son redoutable adversaire sur le terrain. Alors, mesdames et messieurs du Conseil constitutionnel, veuillez trancher en toute sérénité !

Un ABC indigné

Comme tu le constates, cher Wambi, c’est un débat qui nous dépasse.

Attendons la décision du Conseil.


Le projet de Zone d’activités commerciales et administratives (ZACA) de Ouaga dans l’eau ? Hélas, cher cousin, c’est bien la question à l’ordre du jour dans les troquets de la capitale.

C’est vrai, depuis que les quartiers Zanghouetin, Tiédpalogo, Kamsaoghin en partie ont été rasés et leurs habitants déjà mués en patriarches de la trame d’accueil dans les confins de Ouaga 2000, c’est le statu quo.

Si bien que des rumeurs, même des plus folles, circulent au sujet de ce projet gigantesque. Est-il avéré que la zone est logée sur le lit d’une nappe phréatique ? Si oui, n’avait-on pas pris le soin de faire une étude approfondie du terrain ?

Personnellement, je n’ai pas pu approcher Issiaka Drabo, le patron du projet, ou ses collaborateurs pour éclairer ta lanterne, mais je nourris l’espoir qu’ils sauront rompre le silence à temps pour nous dire la santé réelle de la ZACA, et pourquoi en plein Ouaga. Car il y a lieu de rassurer les populations, en l’occurrence les soumissionnaires, et l’occasion leur est offerte.


Cher cousin, la rentrée scolaire a bel et bien eu lieu le lundi 03 octobre sur toute l’étendue du territoire national, mais bien d’élèves, notamment les bienheureux admis au concours d’entrée en 6e sont encore dans la rue. C’est le cas, en tout cas de ton neveu Wendwaogo, qui se tourne toujours les pouces dans la case de la tante Gnounoaga.

La raison est qu’on n’a pas encore trouvé de lycée dans la capitale qui puisse le recevoir, faute de place. Il semble que de tels cas, on en rencontre dans tous les départements, comme à Lâ-Todin dans le Passoré, où les élèves de 6e auraient été recrutés pour une classe encore inexistante. Eh bien, messieurs de l’enseignement, que se passe-t-il dans vos rangs ?

Avant de t’ouvrir le carnet secret de Tipoko l’Intrigante, cher cousin, je formule le vœu que Wendwaogo puisse intégrer très rapidement le lycée, car à l’école le retard ne pardonne jamais. Même s’il devrait s’insérer dans un classe déjà pléthorique, pourquoi faire la fine bouche ?


Depuis quelque temps, des rumeurs faisaient état d’une éventuelle fermeture du centre de football Planète champion international. Le président fondateur du centre, le Français Philippe Ezry, est rentré de la France pour couper court à cette nouvelle.

C’est ainsi qu’il a laissé entendre que d’ici la fin de la saison sportive 2005-2006 (c’est-à-dire en juillet prochain), si le centre ne trouve pas un nouveau repreneur ou mieux, un continuateur de l’œuvre déjà entreprise, il sera obligé de mettre la clé sous le paillasson.

Le centre, depuis sa création en 1995, ambitionnait de former de jeunes footballeurs à même de monnayer leur talents dans les clubs européens et d’étoffer les équipes nationales du Burkina. Voilà qu’aujourd’hui, avec deux générations de joueurs formés, le centre est à la croisée des chemins.

Le fondateur se dit essoufflé, car du bilan, même si des pensionnaires ont pu être placés dans des clubs à travers le monde, il se réjouit peu. Planète champion, malgré son statut d’ONG à but hautement social, traîne un déficit criard.

Du milliard et demi de franc CFA que le fondateur y a injecté depuis l’ouverture, il n’a récolté que des miettes, sinon rien. En plus de cela, il se trouve des fantassins qui n’attendent que « le fruit soit mûr pour le lui voler ».

C’est la raison pour laquelle, il envisage de tirer sa révérence et de céder le centre à un autre continuateur. Il souhaite que cela se fasse avant juillet 2006. Voilà une éventuelle fermeture qui va sans aucun doute porter un coup dur au football national dans tout son ensemble.

N’oublions pas que depuis sa création, c’est Planète Champion qui constitue l’ossature des petites catégories des Etalons. La génération des Wilfried Sanou, Aziz Nikiéma et autre Ennock Konombo nous ont honorés lors de la coupe du monde des cadets à Trinité et Tobago en 2001 avec la médaille de bronze.

Alors c’est une œuvre nationale qui est en jeu. Et il faut que les autorités de ce pays fassent quelque chose. Sinon on sera encore là à polémiquer sur le sort de nos équipes nationales à chaque fois que l’on doit croiser celles d’autres pays. A bon entendeur...


Et l’on reparle des 50 briques. Oui, ces fameux cinquante millions de francs CFA offerts par le président du Faso, Blaise Compaoré, aux associations de commerçants du Burkina par l’intermédiaire d’El hadj Oumarou Kanazoé en 2003, et qu’on accuse aujourd’hui les sieurs Noaga Ousmane Tapsoba et Moussa Dabo, détenus à la MACO, d’avoir dîné.

Cette affaire vient de connaître une nouvelle évolution avec la constitution de partie civile de 103 associations des commerçants le 23 septembre dernier auprès du deuxième cabinet d’instruction du Tribunal de grande instance de Ouagadougou. Me Bénéwendé Stanislas Sankara se serait, lui, constitué pour la défense des accusés.


L’excellence des relations de coopération entre Ouagadougou et la ville française de Grenoble sera une nouvelle fois matérialisée par l’octroi de sept (7) bus à "Simonville". La remise officielle de ces mastodontes de la route aura lieu le lundi 10 octobre à 9 h , à la maison TV5 du secteur 16 à Ouaga. Puissions-nous en faire bon usage surtout, et que l’exemple fasse tâche d’huile.


Bonne nouvelle pour le Bam et les usagers de la route nationale reliant Ouagadougou à Kongoussi. Très bientôt, le rêve sera une réalité grâce aux partenaires au développement : le bitume fera partie de leur environnement quotidien, après le lancement officiel des travaux, prévu pour le 20 octobre prochain dans la capitale du Bam. Enfin, la dernière sortie rouge de la capitale sera de notre ère après tant d’années de promesses non tenues. En tout cas, nous en connaissons qui ne se priveront pas de vivre l’événement.


La Coordination départementale de la campagne du CDP à Tanghin-Dassouri pour l’élection présidentielle convie tous les militants et sympathisants, résidant à Ouagadougou, à une importante réunion le samedi 8 octobre 2005 à partir de 10 heures, à la Maison des jeunes de Tanghin-Dassouri.

Vu l’importance de l’ordre du jour, la présence de tous témoignera de votre engagement militant à soutenir notre candidat. Le même jour à partir de 15 h au stade départemental de Tanghin-Dassouri, les militants pourront participer à la finale de la coupe de l’unité qui opposera As Naaba Baongo de Kolog-Naaba à As Naaba Sida de Ballolé.

oko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie.

Au revoir.

Ton cousin

Passek Taalé.

Observateur Paalga

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