La crise latente entre la mine de Houndé et les orpailleurs a, finalement, éclaté le mardi 17 mai 2022, avec à l’actif, de nombreux dégâts enregistrés par la société minière.
Les manifestants exprimaient ainsi leur mécontentement envers la société, qu’ils accusent de s’être accaparée de leur espace d’exploitation de l’or. Au-delà des indignations qu’elle suscite, la situation n’est pas une surprise, tant les indices étaient bien là, il y a bien longtemps.
On se souvient par exemple de cette alerte donnée, en fin juin 2019, par le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) à l’issue d’une sortie de sensibilisation des populations concernées, sur les dangers liés à l’orpaillage. L’équipe de ce Think-tank, qui a séjourné les 28 et 29 juin 2019 dans cette localité, avait parcouru les communes de Houndé et de Boni (province du Tuy, dont Houndé est le chef-lieu) à travers les villages de fortune qui abritaient la grande population d’orpailleurs.
Si le message a porté sur la nécessité pour ces orpailleurs de se prémunir des dangers de l’exploitation artisanale (maladies, pollution des eaux, destruction de l’environnement, développement de la consommation de stupéfiants…), le contact du CGD avec ces milliers d’orpailleurs avait également révélé un vrai malaise entre les populations, la mine et les autorités.
« Nos dirigeants n’aiment pas notre pays. Nous ne pouvons pas accuser les expatriés qui viennent ici exploiter industriellement l’or, ils font des efforts en respectant les clauses des contrats. Le problème, ce sont nos dirigeants. (...). », avaient proféré des orpailleurs.
Retour sur cet élément de la tournée de sensibilisation du CGD, ci-dessous :
Activités minières : Le CGD tire la sonnette d’alarme sur les menaces sociales et environnementales
Lefaso.net
