Actualités :: Les faits divers de Sacré : Le feu... de préfet

A peine avait-elle pris place dans le groupe d’hommes attablés autour de bouteilles de bière, que la jeune institutrice déclara à la cantonade qu’heureusement Dieu n’agit pas comme les hommes sinon quelqu’un dans le groupe aurait déjà eu les « choses » brûlées.

Sitôt cette phrase lancée, l’un des buveurs se leva et s’en alla sans la moindre parole à ses compagnons. C’était Préfet. Ceux du groupe qui savaient ce que voulait dire l’institutrice et qui avait le fin mot de l’histoire, éclatèrent de rire alors que les autres roulaient de gros yeux devant ce qui n’allait plus tarder à être un mystère pour eux.

M. Préfet descendait souvent au chef-lieu de sa province soit pour des réunions soit pour des courses personnelles. Il y avait fait la connaissance de l’institutrice et son rêve dès lors était de faire d’elle son deuxième bureau. Mais M. Préfet était du genre timide. Il tournait autour de l’institutrice sans pouvoir clairement lui déclarer ses intentions. Il multipliait ses séjours au chef-lieu, l’invitait régulièrement à prendre le pot, allait au cinéma avec elle sans jamais pouvoir lui avouer sa flamme. Préfet perdait toutes ses facultés devant cette femme. Ses amis qui avaient remarqué son manège le chahutaient, se moquant de sa frénésie dès que l’institutrice apparaissait. M. Préfet n’était pas seulement un grand timide. Il était également un peu fanfaron et un brin menteur.

Dès que l’on évoquait son attirance pour l’institutrice, il prenait l’air offensé, se fâchait presque et jurait qu’il était loin, lui le responsable d’avoir à faire avec une institutrice de brousse, qu’à l’idée même de coucher avec pareille gourgandine, il préférait encore que le feu lui brûle le devant... Quand même c’est un peu trop fort comme déclaration. Mais M. Préfet jurait ainsi et toute la table rigolait. Mais du lot de rigolards s’en trouvait un qui avait des liens de parenté avec l’institutrice. Celui-ci ne supporta pas longtemps les fréquentes insinuations malsaines faites à propos de sa cousine. Surtout qu’il savait que cet hâbleur tenait un autre langage à ses fréquents passages chez l’institutrice. Lorsqu’elle en fut informée, celle-ci sut dominer son humiliation et sa fureur et entreprit de donner une correction au bonimenteur ; si elle l’avait voulu, le feu aurait depuis brûlé et calciné le devant du bavard.

Le jour de vérité fut un samedi nuit. Préfet était passé furtivement chez elle et l’avait invitée à sortir un peu plus tard dans la nuit. Cette nuit-là, l’institutrice fut câline, provocante et notre homme qui était passablement atteint par les alcools, ne put résister à cette offensive de charme. Il en oublia de sa timidité et dans son cafouillis de paroles, l’institutrice finit par comprendre qu’il lui proposait d’accomplir avec lui cette forme d’expression d’un trop-plein de tendresse mal orienté.

L’institutrice n’attendait que ce moment. Elle fit toutefois la dure, mais finit par accepter... La suite va ressembler à un film vu par un spectateur à qui on aurait déjà raconté le scénario. Dès la porte de sa chambre d’auberge fermée, Préfet se mit à se déshabiller frénétiquement.

Plus bêlant que parlant, il suggéra fortement à la jeune dame de l’imiter ; ce qu’elle fit en gardant cependant ses sous-vêtements. Puis elle alla le rejoindre sur le lit, où bien plus qu’à son naturel, elle l’entreprit avec hypocrisie donc efficacement. L’homme était maintenant chauffé à blanc. Il chevrota qu’il voulait conclure. D’une voix de gorge, elle lui demanda de se ... et il porta un préservatif. Il voulut maintenant l’attirer à lui. Elle bondit hors du lit et lui tint un langage qu’elle voulait fortement méprisant : « tu as dit à tes amis que tu préférais que le feu te brûle le devant que de coucher avec moi. Maintenant c’est à mon tour de te dire que moi-aussi je préfère que le feu me brûle le devant que de coucher avec toi ! ». « Et c’est aujourd’hui que tu me dis ça ? », cria-t-il. Les yeux lui sortaient de la tête.

Pourquoi avait-elle cette fâcheuse manie d’évoquer des paroles prononcées certains soirs imbibés d’alcool ? Il voulut la rattraper et la ramener au lit. Elle ouvrit la porte et sortit laissant ses vêtements à l’intérieur. Préfet que le désir avorté troublait méchamment, refusa de les lui rendre. Elle fit du bruit. Le gérant qui voulait éviter un scandale dans son auberge, intervint et le força à lui rendre ses vêtements. Elle s’habilla devant la porte tout en expliquant pourquoi elle se comportait ainsi. Puis elle lui souhaita bonne nuit et s’en alla. Le lendemain et les jours suivants, le « ...il paraît que... » informa tout le groupe de Préfet sur le feu qui est tombé sur sa tête dans sa chambre la nuit du samedi. Il ne faut pas dire :Fontaine, je ne boirai jamais de ton eau. N’est-ce pas Préfet ? !.

Sacré Cheidou Ouédraogo
Sidwaya

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